25 000 euros, hybridation 48V et équipement premium : l’Omoda 5 de Chery fait une proposition simple mais redoutable. Pas de grandes promesses écologiques, pas de révolution technologique, juste l’essentiel pour séduire les automobilistes français qui cherchent un SUV moderne sans se ruiner.
Le constructeur chinois mise sur une recette éprouvée : un design qui ne dépareille pas face aux européens, une planche de bord numérique qui fait illusion et surtout, cette hybridation légère qui permet de grappiller quelques litres en ville tout en décrochant le précieux Crit’Air Eco. Le tout sans les contraintes d’une hybride rechargeable : pas de câble, pas de prise, pas de prise de tête.
Mais Chery ne fait pas de miracle. Sur autoroute, la consommation s’envole et l’efficience promise fond comme neige au soleil. L’Omoda 5 assume : c’est un SUV taillé pour les trajets urbains et péri-urbains, là où son système mild-hybrid prend tout son sens.
Verdict : un SUV qui ne révolutionne rien mais qui pourrait bien rafler la mise en cochant méthodiquement toutes les cases du cahier des charges familial. À condition d’accepter ses limites.
Un moteur 1.5 turbo et une hybridation légère 48 V
La version hybride du Omoda 5 repose sur une formule éprouvée : un moteur essence 1.5 turbo développant 156 chevaux, épaulé par un petit module électrique fonctionnant en 48 volts. Il ne s’agit pas d’un système rechargeable, mais bien d’une hybridation légère (mild-hybrid), destinée à optimiser les phases de redémarrage, les relances douces et la consommation urbaine.
Le conducteur a le choix entre plusieurs modes de conduite : Eco, Confort et Sport, agissant sur la cartographie moteur et la réponse à l’accélérateur. Le boîte de vitesses automatique CVT gère le tout en souplesse, mais sans brio sportif. Le système électrique prend le relais à très basse vitesse ou lors des décélérations, pour favoriser une conduite plus fluide.
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Ce choix technique permet à l’Omoda 5 d’obtenir une étiquette Crit’Air Eco, ce qui le rend autorisé dans les ZFE et attractif fiscalement, notamment pour les flottes d’entreprises ou les particuliers des grandes agglomérations.
Des consommations réelles encore perfectibles
Sur le papier, le Omoda 5 Hybride affiche une consommation mixte de 7,0 l/100 km. Mais sur route, et particulièrement sur autoroute, les chiffres grimpent facilement au-delà des 8 litres, ce qui réduit fortement l’intérêt de l’hybridation.
La raison ? Le système 48 V agit surtout en ville ou sur les relances douces. Sur les grands axes, le poids (environ 1 430 kg) et l’aérodynamique typée SUV annulent les bénéfices électriques. Le moteur 1.5 turbo reste donc assez gourmand en usage soutenu, même si l’agrément reste correct.
Ce point pourrait peser dans la balance face à certains SUV full-hybrides concurrents, comme le Toyota C-HR, bien plus efficient sur long trajet grâce à son système hybride complet.
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Un prix ultra-compétitif en France
C’est ici que le Omoda 5 Hybride joue sa meilleure carte. Avec un prix de base estimé à 22 990 €, et un haut de gamme à 29 271 €, le SUV sino-européen se place nettement en dessous de la concurrence, tout en affichant un équipement très généreux de série.
Disponible en deux finitions principales, il propose :
- Un design moderne et soigné, avec calandre imposante et feux LED
- Une étiquette Crit’Air **Eco**, ouvrant droit aux avantages fiscaux
- Un tarif agressif sous la barre des 25 000 €, zone rare pour un hybride
Avec ces arguments, il cible clairement les familles françaises à la recherche d’un SUV compact économique, mais bien doté. Il devient alors une alternative crédible aux modèles coréens ou japonais, avec une touche d’audace venue de Chine.
Un équipement premium à prix serré
Dans l’habitacle, le Omoda 5 surprend par sa présentation valorisante. Dès l’entrée de gamme, on trouve :
- Un **écran tactile central de 10,25 pouces**
- Un **chargeur à induction** pour smartphone
- La **climatisation automatique bi-zone**
- Un **système audio Sony** avec 6 ou 8 haut-parleurs selon finition
La qualité des matériaux est correcte pour la catégorie, même si quelques plastiques durs persistent en zones basses. L’espace à bord est suffisant à l’avant, mais l’habitabilité arrière reste moyenne pour les grandes tailles, notamment au niveau des jambes et de la garde au toit.
Le coffre affiche un volume correct, dans la moyenne du segment, avec un seuil de chargement bien pensé. L’insonorisation est acceptable, et les aides à la conduite (freinage automatique, alerte de franchissement, régulateur adaptatif) sont proposées dès le second niveau de finition.
Une promesse séduisante… sous conditions
Le Omoda 5 Hybride a tout pour séduire sur le papier : design moderne, motorisation électrifiée, équipement généreux et tarif agressif. Mais à l’usage, sa consommation réelle et son hybridation légère pourraient décevoir ceux qui attendent un vrai bond en efficacité.
Il s’impose comme un choix malin pour les trajets urbains et périurbains, où l’hybridation fait réellement son effet. Pour les grands rouleurs ou les trajets mixtes, le bilan devient plus mitigé. Malgré cela, il reste une offre inédite sur le marché français, à suivre de près dès sa commercialisation.