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La pénurie de puces frappe à nouveau : la Golf de Volkswagen première victime d’une crise qui s’annonce brutale

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La pénurie de semi-conducteurs qui a marqué les années 2020–2022 a laissé des traces profondes dans l’industrie automobile. Arrêts de chaînes, délais de livraison allongés, modèles indisponibles pendant plusieurs mois : les conséquences ont été lourdes pour les constructeurs, mais aussi pour les clients.

Aujourd’hui encore, malgré une amélioration temporaire de l’approvisionnement, les chaînes de production européennes restent très sensibles à la moindre tension sur le marché des composants électroniques. Et cette fragilité structurelle revient sur le devant de la scène avec la mise en place par la Chine de restrictions sur deux métaux essentiels : le gallium et le germanium.

Ces éléments entrent dans la fabrication des puces de puissance, présentes dans les calculateurs moteurs, les systèmes ADAS, les écrans et les modules de recharge des véhicules électriques. En cas de blocage prolongé, la production de voitures neuves pourrait être à nouveau ralentie, voire arrêtée dans certains cas.

Parking de véhicules neufs immobilisés en attente de composants électroniques
Comme en 2021, certains véhicules risquent de rester stockés partiellement assemblés si les puces manquent à nouveau. © Volkswagen

Gallium, germanium : deux matières premières sous contrôle chinois

Le cœur du problème réside dans la dépendance européenne aux fournisseurs chinois, qui contrôlent plus de 80 % de la production mondiale de gallium et plus de 60 % de celle de germanium. Ces deux métaux, bien que produits en faibles quantités, sont indispensables à la fabrication de composants électroniques haute performance.

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Depuis 2023, la Chine a instauré un contrôle renforcé sur l’exportation de ces matières, obligeant les entreprises étrangères à obtenir des autorisations spécifiques. Officiellement, il s’agit de raisons de « sécurité nationale ». En réalité, la mesure est perçue comme une riposte aux restrictions américaines sur les technologies avancées.

Pour l’industrie automobile européenne, cela signifie un risque de rupture d’approvisionnement sans alternative immédiate. Car les gisements européens sont peu exploités, les capacités de raffinage limitées, et les investissements encore embryonnaires.

Chaîne de production automobile européenne avec SUV en cours d’assemblage
Une ligne de montage en Europe, où la disponibilité des semi-conducteurs conditionne la cadence de production de chaque véhicule. © Volkswagen

Les constructeurs face à un nouveau risque de paralysie industrielle

Les constructeurs présents en France — Renault, Stellantis, Volkswagen, Toyota France — suivent la situation de près. Les services d’approvisionnement redoutent un effet domino similaire à celui observé durant la crise sanitaire : rupture de composants, véhicules partiellement assemblés, puis stockés en attente de pièces électroniques.

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Certains groupes envisagent déjà des scénarios de ralentissement des cadences pour anticiper une baisse d’approvisionnement. Si la situation perdure, des délais de livraison allongés pourraient réapparaître, notamment pour les modèles les plus technologiques (électriques, hybrides rechargeables, véhicules connectés).

À cela s’ajoute la pression du marché secondaire, où les composants électroniques pour véhicules sont également en tension. Le secteur de la réparation pourrait donc lui aussi être affecté, avec des délais allongés pour certaines interventions techniques sur des véhicules récents.

Véhicule partiellement assemblé immobilisé sur ligne de production automobile
Des modèles complets, parfois prêts à rouler, restent bloqués en usine en attente de pièces électroniques critiques. © Volkswagen

Vers une souveraineté électronique européenne : timide mais urgente

Face à cette nouvelle alerte, l’Europe multiplie les annonces de relocalisation. Le European Chips Act, présenté par la Commission européenne, prévoit 43 milliards d’euros d’investissements publics et privés pour développer une filière de production de semi-conducteurs sur le continent.

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Des projets ont été lancés en France (STMicroelectronics, GlobalFoundries à Crolles), en Allemagne (Intel à Magdebourg) ou encore en Italie. Mais ces sites ne seront pas opérationnels avant 2026 ou 2027, trop tard pour répondre à l’urgence actuelle.

Quant à l’exploitation de gisements européens de gallium ou de germanium, elle reste très marginale, faute d’industries extractives et de capacités de raffinage. Le risque est donc réel de voir l’industrie automobile européenne plonger à nouveau dans une phase de sous-production, faute de composants.

À moyen terme, la souveraineté industrielle dans les technologies clés — batterie, électronique, logiciels — devra devenir un pilier stratégique incontournable, sous peine d’affaiblir durablement l’autonomie économique du secteur automobile européen

Maxime Lefèvre
Maxime Lefèvre
Journaliste spécialisé dans les essais automobiles et les innovations, Maxime est un véritable passionné de voitures de sport et de compétition. Depuis son plus jeune âge, il est fasciné par la mécanique et les sensations fortes offertes par les moteurs puissants. Expert en véhicules sportifs, Maxime parcourt les routes pour tester les performances des dernières voitures et explorer les technologies de pointe. Ses articles captivants guident les lecteurs à travers l’univers des sports automobiles et les révolutions qui façonnent l’avenir de la mobilité.

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