L’époque est aux SUV électriques, aseptisés, bardés d’écrans et de filtres antipoussière. Alors forcément, quand Toyota dévoile un nouveau Land Cruiser FJ à l’allure de boîte à chaussures vintage montée sur échasses, ça détonne. Avec ses phares ronds, son capot plat et ses pare-chocs en plastique brut, le FJ 2026 semble tout droit sorti d’un catalogue de pièces détachées pour baroudeurs old-school. Et c’est bien là tout l’intérêt.
Derrière cette silhouette volontairement rustique, Toyota ressuscite une certaine idée du tout-terrain : une transmission 4×4 permanente, une garde au sol généreuse, une carrosserie courte et robuste, prête à affronter les pistes les plus cassantes. Le tout sur une plateforme déjà éprouvée dans les Hilux ou Fortuner, avec un moteur 2.7 atmosphérique certes modeste, mais largement suffisant pour le hors-bitume.
Mais ne nous emballons pas trop vite. Pour l’instant, le FJ 2026 est destiné aux marchés dits “émergents” : Asie, Afrique, Amérique Latine. L’Europe, elle, n’est pas encore dans les plans. Pourtant, face à l’engouement pour les vrais 4×4 à l’ancienne et l’image de plus en plus fade des SUV de centre-ville, ce Land Cruiser miniature aurait clairement de quoi séduire une clientèle en manque d’authenticité.
Un Land Cruiser plus compact, plus fun
Toyota surprend avec ce nouveau Land Cruiser FJ 2026, bien plus petit que son grand frère. Avec 4,57 mètres de long, il est à peine plus imposant qu’un Dacia Duster, tout en arborant des proportions typiquement 4×4 : empattement court, porte-à-faux réduits, caisse haute perchée sur de grandes roues. L’objectif est clair : offrir un Land Cruiser accessible, agile et adapté aux zones étroites – urbaines ou rurales.
Le FJ repose sur une version raccourcie de la plateforme IMV (celle du Toyota Hilux), gage de robustesse et de modularité. Ce n’est donc pas un SUV habillé façon baroudeur, mais bien un véritable tout-terrain, conçu dès l’origine pour affronter les terrains accidentés. Et comme à son habitude, Toyota n’a pas succombé à la tentation du luxe : le FJ mise sur la fonctionnalité, la compacité et la simplicité.
Cette stratégie fait écho à celle du Land Cruiser “250”, récemment relancé dans un format plus rustique. Avec le FJ, Toyota va encore plus loin dans la réinterprétation moderne du 4×4 utilitaire, et pourrait bien raviver un segment que beaucoup croyaient disparu.
Style & design : entre héritage et modernité
Le design du FJ 2026 ne laisse pas indifférent. Inspiré des modèles des années 70 et 80, il reprend des codes visuels forts : phares ronds, calandre verticale, toit plat, ailes marquées, coloris bicolores. Mais le plus intéressant se trouve dans les pare-chocs modulaires, conçus pour être facilement démontables ou remplacés en cas de choc. Une philosophie radicalement opposée à celle des SUV actuels bardés de capteurs et radars discrets.
Toyota a également pensé à la personnalisation : selon les versions, plusieurs types de calandres sont proposés, avec des écopes, des grilles pleines ou des protections additionnelles. De quoi renforcer l’identité du FJ comme un 4×4 “de garage”, pensé pour être customisé selon l’usage ou la personnalité de son propriétaire.
Si l’aérodynamique ou l’optimisation du flux d’air ne semblent pas être des priorités ici, c’est pour une bonne raison : le FJ se veut d’abord pratique, rustique et lisible. Un objet néo-rétro qui assume son rôle de baroudeur accessible.
Technique & capacité tout-terrain : les vraies ambitions
Sous son capot, le FJ 2026 embarque un moteur 2.7 litres essence atmosphérique, développant 163 ch et 246 Nm de couple. Associé à une boîte automatique ou manuelle selon les marchés, et surtout à une transmission intégrale permanente avec réducteur, il vise clairement un usage tout-terrain réel. Toyota annonce une garde au sol de 221 mm, des angles d’attaque et de fuite généreux, ainsi qu’un châssis à suspension renforcée.
Cette base technique repose sur le même châssis échelle que les pick-up et SUV Toyota vendus dans les zones difficiles. Un gage de durabilité, et un vrai gage de fiabilité dans des environnements où l’électronique n’est pas la priorité. Bien que la motorisation puisse paraître modeste face aux normes européennes, elle reste suffisante pour ce type d’engin utilitaire.
D’ailleurs, Toyota prévoit déjà des versions simplifiées à usage militaire, agricole ou humanitaire, preuve que ce FJ n’a rien d’un véhicule de salon. C’est un vrai baroudeur, pensé pour durer.
À destination de marchés émergents : quid de l’Europe ?
Toyota a été clair : le Land Cruiser FJ 2026 ne sera pas commercialisé en Europe pour le moment. Les priorités sont ailleurs : Asie du Sud-Est, Amérique du Sud, Afrique et Moyen-Orient, où les besoins en tout-terrain accessibles sont toujours très forts. Ce choix est logique : l’Europe impose des normes antipollution et de sécurité toujours plus contraignantes, peu compatibles avec ce type de motorisation et de concept.
Mais il serait prématuré d’enterrer toute possibilité de voir le FJ débarquer un jour chez nous. Le succès du Suzuki Jimny, désormais limité aux versions utilitaires, prouve qu’il existe une demande pour des 4×4 compacts, simples et efficaces. Et si Toyota décidait d’y intégrer un groupe motopropulseur hybride léger, voire un système 48V, le FJ pourrait devenir admissible aux normes européennes.
D’ici là, il faudra se contenter d’en rêver, ou espérer qu’un importateur indépendant propose quelques exemplaires. Mais au vu du buzz généré, le message semble déjà passé chez Toyota.
Ce qu’il reste à confirmer et ce que cela signifie pour le futur
Le Toyota Land Cruiser FJ 2026 n’a pas encore livré tous ses secrets. Aucun tarif officiel n’a été communiqué, même sur les marchés visés. L’éventualité d’une version hybride ou électrique reste dans les tiroirs, tout comme une éventuelle adaptation à des zones à réglementation plus stricte.
Mais une chose est certaine : le FJ marque un virage assumé vers le “tout-terrain pour tous”, un retour aux sources dans une gamme Toyota de plus en plus électrifiée et technologique. Ce modèle pourrait bien servir de laboratoire pour des déclinaisons plus modernes à venir… ou de base pour une future gamme parallèle, à la manière de ce qu’a fait Ford avec Bronco.