Pendant que les marques rivalisent pour réinventer leurs icônes – de la Renault 5 à la Fiat 500 – une question revient souvent dans l’automobile française : où est passée la 2CV du XXIe siècle ? Beaucoup ont oublié qu’en 2009, Citroën avait proposé une vision surprenante et moderne de sa légende nationale : le concept REVOLTe, une petite voiture hybride rechargeable qui mélangait nostalgie et performance.
Avec ses 3,68 mètres de long, le REVOLTe cachait un design original, des références claires à la 2CV d’origine, un toit en toile, et même une banquette arrière en velours. Mais le plus étonnant se trouvait sous le capot : 323 chevaux, un 0 à 100 km/h en 5 secondes et une hybridation plug-in, bien avant que ce soit à la mode. Des performances de sportive pour une voiture censée représenter l’automobile populaire, voilà qui interroge.
Ce projet n’a jamais dépassé le stade du concept, mais il montre tout le potentiel d’un retour de la 2CV aujourd’hui, à condition de revoir la formule : moins de puissance, plus de simplicité, et un prix accessible. Le REVOLTe n’est jamais arrivé en concession, mais il pourrait servir de base pour une renaissance actuelle, maintenant que la demande pour des voitures sobres, légères et économiques n’a jamais été aussi forte.
Une 2CV réinventée dès 2009 sous le nom de REVOLTe
À l’heure où toutes les marques revisitent leurs icônes, on aurait pu croire que Citroën tardait à faire renaître la 2CV, symbole populaire par excellence. Pourtant, dès 2009, la marque aux chevrons avait déjà imaginé une version moderne, électrique et urbaine de sa doyenne : le Citroën REVOLTe, présenté en grande pompe au Salon de Francfort. Ce concept mêlait design néo-rétro, toit en toile et proportions contenues, dans une silhouette plus chic que rustique.
Avec ses 3,68 m de long, 1,73 m de large et 1,35 m de haut, le REVOLTe se plaçait clairement comme une citadine premium. Les références à la 2CV étaient multiples : arches marquées, capot bombé, malle recouverte de toile, et surtout, une banquette arrière en velours dans un esprit lounge. Un seul exemplaire a été construit, destiné à faire rêver plus qu’à préfigurer une production.
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Mais au-delà de l’hommage stylistique, le REVOLTe traduisait une volonté de repenser la voiture populaire dans un cadre urbain moderne, bien avant que les motorisations hybrides ou électriques ne deviennent la norme. Le concept était osé, mais visionnaire.
Une fiche technique inattendue pour un modèle censé être accessible
Le Citroën REVOLTe n’était pas qu’un exercice de style. Il intégrait aussi une mécanique hybride rechargeable, composée d’un moteur thermique de petite cylindrée (non précisé) couplé à un moteur électrique, avec une batterie rechargeable en mode plug-in. Le tout promettait une utilisation en mode 100 % électrique en ville, et une propulsion mixte pour les trajets plus longs.
Mais la fiche technique laissait perplexe : 323 ch cumulés, un 0 à 100 km/h en 5 secondes et 225 km/h en vitesse de pointe. Des chiffres qui positionnaient ce petit concept dans le territoire des compactes sportives, bien loin de la sobriété originelle de la 2CV. En 2009, ces performances semblaient presque surréalistes dans un véhicule au gabarit aussi réduit, et surtout décalées par rapport à l’image d’un modèle économique.
Ce paradoxe technique reflétait sans doute la volonté de démonstration de savoir-faire plus que celle de proposer une solution réaliste. Mais il témoignait aussi d’une vraie recherche d’innovation à contre-courant, fidèle à l’esprit de Citroën.
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Un habitacle de salon plus que de série
L’intérieur du REVOLTe assumait pleinement son statut de concept. Trois places seulement, avec un siège conducteur avancé et deux passagers installés sur une banquette arrière fixe, dans un habitacle tapissé de velours violet. Un petit siège pivotant côté passager avant permettait d’installer un occupant dans le sens inverse de la marche, façon salon roulant.
Cet univers ultra-design, à mi-chemin entre l’automobile et l’ameublement, n’était évidemment pas pensé pour la série. Mais certains éléments laissaient entrevoir des intentions futures : position de conduite surélevée, planche de bord épurée, toit en toile rétractable, etc. Une philosophie de simplicité modernisée, bien dans l’air du temps.
Plus que l’esthétique, c’est l’ergonomie générale qui manquait d’adaptation à un usage quotidien. Néanmoins, ce prototype avait réussi à projeter une image de la 2CV moderne, tournée vers la ville, compacte, légère et écologique, qui n’a pas encore trouvé d’équivalent en série.
Un potentiel énorme pour une renaissance (vraiment) populaire
Et si Citroën avait là, dès 2009, posé les bases de ce que devrait être la 2CV du futur ? En allégeant la fiche technique, en simplifiant l’intérieur, et en retravaillant le coût de production, le REVOLTe aurait pu devenir une vraie solution moderne pour les automobilistes à la recherche d’un véhicule compact, simple, distinctif et abordable.
Aujourd’hui, un modèle directement inspiré du REVOLTe, mais équipé d’un mild hybrid 100 ch, d’un intérieur 4 ou 5 places et d’un prix inférieur à 25 000 €, ferait sens sur un marché en quête de modèles économes et cohérents. Le design, lui, reste d’une étonnante modernité, 16 ans après sa présentation.
Citroën a su montrer par le passé qu’elle pouvait transformer ses concepts en modèles réussis (C4 Cactus, Ami, C3 Aircross…). Il ne manque plus qu’une décision stratégique pour relancer l’esprit 2CV avec une formule adaptée au monde d’aujourd’hui : pragmatique, légère, économique… et pleine de personnalité