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INEOS délocalise son rêve de Classe G abordable : la Chine pourrait accoucher du rival tant attendu

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Imaginez un 4×4 à la silhouette musclée, capable de s’aventurer loin des sentiers battus, tout en respectant les normes environnementales européennes. Un véhicule conçu avec l’esprit du Mercedes Classe G, mais affiché à un tarif bien plus attractif. Ce fantasme pourrait devenir réalité grâce à INEOS Automotive, jeune constructeur britannique né de la volonté de Jim Ratcliffe, magnat de la pétrochimie et passionné de tout-terrain.

Après le Grenadier, premier essai transformé sur le segment du 4×4 pur et dur, la marque vise un second modèle baptisé Fusilier, plus compact, plus moderne, et surtout électrifié. Mais pour donner vie à ce projet ambitieux, INEOS se tourne vers un allié inattendu : la Chine, et plus précisément le constructeur Chery. Un virage stratégique qui pourrait tout changer.

Car si la philosophie de base reste la même — proposer un véhicule robuste, simple, et taillé pour l’aventure —, la donne technique évolue. Le Fusilier n’adoptera pas une motorisation diesel ou essence classique, mais un système hybride en série, dans lequel un moteur thermique alimente une batterie pour offrir plus de 200 km d’autonomie en mode électrique zéro émission.

En coulisses, INEOS explore des solutions de production partagée, via des kits d’assemblage expédiés en Europe. Un moyen de réduire les coûts sans sacrifier le label « made in EU » si cher à une clientèle exigeante. Avec ce deuxième modèle, le constructeur entend répondre à une double contrainte : baisse des émissions et baisse des prix, deux leviers pour séduire un public de plus en plus conscient, mais toujours en quête d’authenticité automobile.

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Fusilier : l’autre 4x4 british qui veut bousculer le Mercedes Classe G
Le Fusilier sera-t-il le chaînon manquant entre tradition et innovation dans le monde du tout-terrain ? INEOS joue gros, mais pourrait bien réussir son pari audacieux.

Ambitions et défis : INEOS face à l’univers du tout‑terrain

L’histoire d’INEOS Automotive est celle d’un pari industriel atypique. À l’origine, un géant de la pétrochimie dirigé par Jim Ratcliffe, passionné d’automobiles rustiques, frustré par la disparition du Land Rover Defender dans sa forme originelle. De cette frustration est né le Grenadier, un 4×4 utilitaire conçu avec l’ambition de combiner robustesse mécanique, esthétique intemporelle et performance en tout-terrain.

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Aujourd’hui, INEOS prépare un second modèle nommé Fusilier, un véhicule plus compact, pensé pour élargir la gamme tout en respectant les exigences environnementales actuelles. Là où le Grenadier misait sur un classicisme assumé avec motorisations BMW, le Fusilier entend marier polyvalence, électrification et prix contenu.

Ce projet, bien que séduisant sur le papier, pose une équation complexe. Créer un tout-terrain crédible face au Mercedes Classe G ou au nouveau Defender, mais à un tarif bien inférieur, nécessite de trouver des compromis sur la chaîne de valeur, sans perdre l’ADN du 4×4 pur et dur. Une mission que le jeune constructeur britannique compte bien relever avec des moyens inattendus.

Vue latérale du INEOS Fusilier 2025, 4x4 hybride au design tout-terrain inspiré du Mercedes Classe G
Le Fusilier affiche une silhouette compacte et musclée, typique des 4×4 à l’ancienne. Ses lignes anguleuses et sa garde au sol surélevée soulignent son orientation tout-terrain assumée. © INEOS Automotive

Partenariat stratégique : INEOS et l’amorce d’un virage sino‑britannique

Pour faire aboutir le projet Fusilier, INEOS Automotive ne pourra se reposer uniquement sur ses propres forces. La construction d’un véhicule hybride implique des compétences techniques, des investissements massifs et une capacité de production que la petite marque ne possède pas encore en interne.

D’où le rapprochement stratégique envisagé avec le géant chinois Chery, un acteur reconnu dans le développement de plateformes modulaires et de technologies hybrides. Selon les premières informations, le Fusilier pourrait reposer sur une base partagée avec un SUV électrique de Chery, ce qui permettrait à INEOS de gagner des années de développement tout en bénéficiant d’un coût de fabrication optimisé.

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Ce partenariat marque une évolution importante pour INEOS, qui jusqu’ici se revendiquait comme une marque purement européenne. En s’appuyant sur l’expertise industrielle chinoise, elle pourrait combiner efficacité technologique et souplesse logistique, un atout décisif pour réussir son passage à l’électrification.

Face avant du INEOS Fusilier, SUV robuste avec calandre verticale et phares LED
L’imposante calandre droite, les optiques LED et le capot plat du Fusilier évoquent immédiatement les icônes du 4×4 classique. Un style volontairement utilitaire, renforcé par les protections de pare-chocs. © INEOS Automotive

Technologie hybride à autonomie étendue : du carburant à l’électrique

Le Fusilier ne sera ni un simple thermique, ni un hybride conventionnel. Il adoptera une architecture hybride en série, comparable au système utilisé par Nissan avec l’e-Power ou par certains modèles d’Opel à prolongateur d’autonomie.

Concrètement, un petit moteur essence 1.5 litre servira uniquement de générateur pour alimenter la batterie, tandis que les roues seront entraînées par un moteur électrique. Ce choix présente plusieurs avantages : simplicité mécanique, conduite 100 % électrique, et autonomie supérieure à 200 kilomètres en mode zéro émission.

Ce type d’hybridation permet aussi de contourner certaines contraintes liées aux infrastructures de recharge, tout en offrant une transition douce vers l’électromobilité. Pour INEOS, cela représente une solution pragmatique, qui préserve la vocation utilitaire et aventurière du véhicule, tout en répondant aux normes européennes en matière de CO₂.

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Aspects industriels et assemblage : de la Chine à l’Europe

Le choix d’un partenariat avec Chery n’exclut pas une production partiellement européenne. Pour préserver son image de marque et répondre à certaines exigences commerciales, INEOS pourrait opter pour une fabrication en kits CKD (Complete Knock Down). Les composants seraient produits en Chine, puis expédiés pour un assemblage final sur le Vieux Continent.

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Ce schéma est déjà utilisé par d’autres constructeurs, notamment EBRO en Espagne, qui assemble des pick-up sur une base asiatique. Cette approche permettrait à INEOS de conserver une empreinte industrielle européenne, tout en réduisant significativement les coûts de production.

Cette double localisation — conception britannique, production chinoise, assemblage européen — pourrait constituer un levier stratégique fort pour rendre le Fusilier compétitif face à ses rivaux premium, tout en répondant aux critères d’origine imposés par certains marchés publics et clients professionnels.

Arrière du INEOS Fusilier, avec roue de secours apparente et feux verticaux
Fidèle aux codes du tout-terrain, le Fusilier intègre une roue de secours fixée sur le hayon et des feux verticaux encadrant une large porte arrière. L’ensemble respire la fonctionnalité. © INEOS Automotive

Un modèle plus accessible : positionnement commercial et potentiel de marché

Ce qui rend le Fusilier si prometteur, c’est son positionnement tarifaire. Là où un Mercedes Classe G dépasse allègrement les 150 000 €, le modèle d’INEOS viserait un prix bien plus abordable, sans pour autant sacrifier le style ni les capacités tout-terrain.

L’objectif : séduire une clientèle professionnelle ou passionnée, en quête d’un véhicule polyvalent, fiable, électrifié mais sans les compromis d’un SUV urbain. Un tout-terrain pragmatique, sans artifice, pensé pour durer et pour rouler propre.

Dans le contexte actuel de transition énergétique et de restrictions croissantes en ville comme à la campagne, le Fusilier pourrait représenter l’alternative idéale pour ceux qui veulent continuer à rouler en 4×4 sans être taxés d’anachronisme. Un segment encore peu exploité, où INEOS pourrait créer la surprise.

 

Antoine Laforge
Antoine Laforge
Rédacteur en chef, actualité automobile - Avec un œil critique et une plume affûtée, Antoine décrypte l'actualité automobile au quotidien. De l'économie de l'auto aux mouvements écologiques, il analyse les tendances et les enjeux du secteur avec une perspective globale. Son expertise fait de lui la voix de référence pour comprendre les dynamiques qui façonnent le monde automobile.

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