Alfa Romeo prend son temps. Alors que l’industrie accélère vers l’électrification, la marque milanaise préfère retarder l’arrivée des nouvelles Giulia et Stelvio, ses deux piliers de gamme. Leur renouvellement attendu est désormais fixé à 2027, soit près de 11 ans après le lancement de la Giulia originale.
Ce report n’est pas anodin : il s’inscrit dans une stratégie plus large de transition maîtrisée, entre abandon du thermique, repositionnement premium et montée en gamme. Alfa veut réussir son virage vers l’électrique… sans renier ses fondamentaux stylistiques et dynamiques.
Le programme s’annonce ambitieux : nouvelle plateforme STLA Large, design inspiré de la SZ Zagato, performances de haut vol, et intégration au cœur de la gamme Stellantis. Mais la pression est réelle : sur fond de retard, la concurrence allemande n’attend pas.

Un délai stratégique : pourquoi la Giulia et le Stelvio actuels sont prolongés
Le calendrier initial prévoyait une présentation des nouvelles Giulia et Stelvio dès fin 2025, avec une commercialisation courant 2026. Ce ne sera finalement qu’en 2027. En attendant, les versions actuelles, bien qu’âgées, sont prolongées au catalogue avec quelques évolutions mineures.
Alfa Romeo capitalise sur leurs qualités intrinsèques – notamment en matière de tenue de route et de design – pour rester attractif en attendant la bascule vers le 100 % électrique. Le Stelvio reste notamment un modèle stratégique sur les marchés européens, et conserve un certain attrait face aux SUV premium thermiques concurrents.
En parallèle, la production est maintenue en Italie, tandis que le développement de la prochaine génération se poursuit dans l’ombre, avec des standards techniques beaucoup plus élevés, liés à la plateforme STLA Large du groupe Stellantis.

Ce que l’on sait déjà sur la Giulia et le Stelvio 2027
Les deux modèles adopteront une toute nouvelle base technique : STLA Large, une plateforme modulaire dédiée à des modèles haut de gamme électriques ou électrifiés. Elle permettra à Alfa Romeo de proposer plusieurs types de motorisations :
- Électrique à hautes performances (jusqu’à 800 km d’autonomie estimée)
- Hybride rechargeable (en fonction des marchés)
- Versions Q4 à transmission intégrale électrique
Côté design, les lignes seraient inspirées du concept Alfa Romeo SZ Zagato : plus tranchées, plus affûtées, avec une signature visuelle marquée et un caractère affirmé. Les Giulia et Stelvio 2027 viseront clairement les clients de Tesla Model 3/Y, BMW i4/X3 ou encore Mercedes EQE/EQB, avec une italianité préservée.
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La marque annonce déjà que les futures versions Quadrifoglio (si elles survivent) proposeront un niveau de performance électrique jamais vu sur une Alfa.

Un marché français exigeant, mais fidèle au style Alfa
En France, Alfa Romeo conserve une image positive, en particulier auprès des amateurs de conduite et de design latin. Mais la marque souffre de volumes limités et d’une concurrence féroce sur le premium compact.
Le retard de la nouvelle gamme ne facilitera pas la reconquête, surtout dans un marché électrifié où l’offre allemande est déjà bien installée. Néanmoins, la ligne stylistique forte, la positionnement dynamique et l’usage d’une plateforme Stellantis partagée pourraient rassurer les concessionnaires français.
Côté tarification, on peut s’attendre à une hausse sensible des prix à l’arrivée de la génération 2027, avec un ticket d’entrée autour de 55 000 € pour la Giulia, et près de 60 000 € pour le Stelvio électrique. La version actuelle du Stelvio débute à 47 400 € en finition Sprint, et la Giulia à 46 500 €.

Un pari risqué dans une transition électrique en tension
En repoussant à 2027 le lancement de ses deux modèles phares, Alfa Romeo prend le risque de paraître absente dans une période stratégique. Entre 2025 et 2027, la marque ne disposera d’aucune vraie nouveauté 100 % électrique dans le segment D.
La réussite de la transition reposera donc sur :
- Une exécution produit irréprochable (technologie, style, autonomie)
- Une communication claire et désirable
- Une politique tarifaire compétitive, malgré l’ambition premium
Si elle parvient à concilier électrification, performances et plaisir de conduite, Alfa Romeo pourrait retrouver une place forte dans le paysage automobile européen.



