La Bestune B70, berline de taille moyenne née de FAW (ex-Besturn), s’offre un combat frontal avec les références établies du segment. Affichée autour de 23 500 € en Chine — soit nettement moins qu’une Volkswagen Passat ou une Skoda Octavia — elle se présente comme une alternative logique pour les familles en quête d’espace, de technologie et de prestations, sans exploser le budget.
Sous son capot trône un 1.5 L turbo de 166 ch, accouplé à une boîte automatique 7 rapports, avec une vitesse maximale de 200 km/h Côté dimensions, elle flirte avec les standards européens : 4,81 m de long, 2 800 mm d’empattement, ce qui promet une habitabilité sérieuse .
À bord, la dotation étonne : écran tactile XXL, sellerie cuir-électrique, toit ouvrant panoramique, cuir, aides à la conduite modernes… autant d’éléments souvent facturés en option ailleurs . Une stratégie d’offre “tout-en-un” à bas prix, musclée sur le papier.
Mais la Bestune B70 n’échappe pas aux doutes. Sa provenance chinoise pose des questions de réseau de service, de durabilité à long terme, et de revente sur un marché européen difficile. Quant à l’image de marque, elle reste à construire face à la réputation bien ancrée des Toyota Camry, Honda Accord ou même des coréennes comme Hyundai Sonata
Reste à savoir si ces doutes suffiront à freiner une percée potentielle… ou si la B70 réalisera l’exploit de conquérir le cœur des conducteurs et des flottes à prix raisonnable.
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Un gabarit de familiale européenne à prix de compacte
Avec ses 4,81 mètres de long, 1,84 m de large et 2,8 m d’empattement, la Bestune B70 n’a rien d’une voiture compacte. Sur le papier, elle se place dans les dimensions d’une Volkswagen Passat ou d’une Renault Talisman — deux berlines généralistes pourtant bien plus chères. Pourtant, en France, la B70 est proposée autour de 23 500 €, soit jusqu’à 10 000 € de moins que ses concurrentes européennes à gabarit équivalent.
Ce positionnement tarifaire est clairement assumé : jouer la carte du “plus grand pour moins cher”, une stratégie similaire à celle des constructeurs coréens dans les années 2000. La silhouette tricorps de la B70, au style fluide mais consensuel, intègre des codes européens bien assimilés : optiques fines, calandre ciselée, surfaces vitrées étirées. Elle vise avant tout une clientèle pragmatique, peu sensible au prestige de l’écusson.
Un équipement très complet pour séduire sans options
L’un des arguments majeurs de la B70 reste son équipement de série très riche. D’office, on retrouve :
- Un écran central tactile XXL (de 12,3 à 15,6 pouces selon les versions)
- Un affichage numérique du combiné d’instrumentation
- La sellerie en cuir, sièges avant chauffants et électriques,
- La caméra 360°, capteurs de stationnement,
- Le toit ouvrant panoramique,
- Un pack complet d’aides à la conduite (freinage d’urgence, alerte de franchissement, surveillance des angles morts).
Ce niveau d’équipement se rapproche davantage de celui d’un modèle premium allemand que d’une familiale généraliste à 23 000 €. Un positionnement assumé : la B70 veut séduire par le contenu technologique, sans obliger à piocher dans les options.
Mais attention : si les fiches techniques impressionnent, la qualité perçue reste à vérifier en conditions réelles. Certains matériaux et assemblages sont jugés moyens sur les premiers modèles testés en Asie. De même, la traduction logicielle, les menus multimédia et la compatibilité avec les standards européens (Android Auto, Apple CarPlay) demandent parfois des ajustements.
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Un moteur 1.5 turbo de 166 ch : suffisant, sans plus
Sous le capot, la B70 adopte un bloc 1.5 turbo-essence développant 166 chevaux pour 250 Nm de couple. Il est accouplé à une boîte automatique DCT à 7 rapports (ou boîte manuelle 6 vitesses en base sur certains marchés). Les performances sont correctes : 0 à 100 km/h en 9,5 secondes environ, pour une vitesse de pointe de 200 km/h. Rien de sportif donc, mais suffisant pour une conduite mixte.
La consommation annoncée oscille autour des 6,4 L/100 km en cycle mixte WLTP, un score acceptable pour ce gabarit et cette puissance. Aucune version hybride ou électrique n’est encore confirmée pour l’Europe — une lacune qui pourrait pénaliser sa diffusion dans les zones à faibles émissions ou chez les professionnels.
Côté comportement routier, la plateforme reste conventionnelle : traction avant, train arrière semi-indépendant, direction électro-assistée. Là encore, le cahier des charges vise le confort et la stabilité, pas le dynamisme.
Une stratégie offensive, mais des obstacles culturels majeurs
La Bestune B70 arrive avec des ambitions claires : offrir une berline spacieuse, bien équipée et peu coûteuse. Elle cible autant les clients particuliers déclassés du neuf que les flottes professionnelles à la recherche de berlines fiables et discrètes. Mais le chemin vers une véritable implantation européenne reste semé d’embûches.
Parmi les obstacles :
- Une image de marque inexistante : FAW et Bestune sont inconnus en France, sans histoire ni notoriété.
- Un réseau de distribution limité : sans garages ni réseau SAV étendu, difficile de rassurer les acheteurs.
- Une revente encore incertaine : sur le marché de l’occasion, la décote risque d’être brutale.
- Une réglementation européenne stricte : sur les normes de sécurité, de connectivité et de cybersécurité, la B70 devra convaincre les autorités et les assureurs.
Malgré cela, l’offre a de quoi attirer l’attention. Car au moment où les berlines généralistes disparaissent des catalogues européens, la B70 pourrait jouer les outsiders de niche… si elle parvient à lever les réticences.
La Bestune B70 est un modèle chinois, actuellement commercialisé sur certains marchés asiatiques et au Moyen-Orient. Aucune annonce officielle ne confirme à ce jour son importation en France ou en Europe occidentale. Les données présentées dans cet article s’appuient sur les spécifications internationales connues à l’été 2025.