Alors que le marché des véhicules tout-terrain premium connaît un second souffle, l’absence d’un modèle véritablement taillé pour le hors-piste dans la gamme BMW interpelle. Le constructeur de Munich, pourtant maître dans l’art des SUV sportifs avec ses X3, X5 et X7, pourrait trouver dans un hypothétique BMW X10 l’opportunité de se mesurer aux références du segment, telles que le Land Rover Defender ou le Toyota Land Cruiser. Si le projet reste à l’état de spéculation, il s’appuie sur une analyse des dynamiques actuelles du marché et sur la logique d’un constructeur en quête de diversification.
La demande pour des 4×4 robustes, capables de conjuguer luxe, technologie et capacités de franchissement, ne cesse de croître. Les succès des Mercedes Classe G et Defender nouvelle génération le démontrent. BMW dispose d’atouts pour répondre à cette tendance, mais il lui manque l’ingrédient essentiel : un modèle conçu dès l’origine pour affronter les terrains les plus exigeants.
La montée en puissance des tout-terrain : pourquoi le moment est idéal ?
Le retour en force des 4×4 emblématiques n’est pas un hasard. Il s’explique par une combinaison de facteurs : la montée en puissance des loisirs de pleine nature, la recherche d’authenticité des consommateurs et la volonté des marques premium de proposer des modèles différenciants. En France comme en Europe, ces véhicules séduisent une clientèle prête à investir dans un véhicule statutaire qui ne craint ni les pistes ni les sentiers.
Le Mercedes Classe G, icône intemporelle, affiche des chiffres de vente stables voire en progression malgré un tarif élitiste. Le Land Rover Defender, repensé pour conjuguer confort et capacité tout-terrain, a su moderniser son image sans renier son ADN. Enfin, Volkswagen prépare son retour avec la marque Scout, visant à capter une part de ce marché en pleine effervescence. Dans ce contexte, BMW pourrait logiquement trouver sa place… à condition de proposer un produit à la hauteur des attentes.
Ineos Grenadier : un partenaire clé pour un BMW X10 ?
BMW n’a pas, à ce jour, de plateforme dédiée aux tout-terrain purs. Or, la conception d’un tel véhicule nécessite un châssis à échelle robuste et des solutions techniques éprouvées. C’est ici qu’intervient une opportunité : la relation entre BMW et Ineos, le constructeur du Grenadier. En fournissant les moteurs du Grenadier, BMW entretient un lien étroit avec ce projet ambitieux, né pour combler le vide laissé par l’ancien Defender.
Imaginer un BMW X10 dérivé du Grenadier n’a donc rien d’absurde. Cette alliance permettrait à BMW de bénéficier d’une base technique solide sans engager des investissements colossaux dans le développement d’un châssis inédit. De son côté, Ineos y trouverait un avantage économique en amortissant plus largement les coûts de développement de sa plateforme. Un scénario qui, s’il reste hypothétique, aurait un certain sens industriel et commercial.
Les défis techniques et industriels d’un vrai 4×4 BMW
Concevoir un 4×4 pur ne se limite pas à coller un badge sur un modèle existant. BMW, spécialiste du SUV performant, devrait relever plusieurs défis : concevoir ou adopter un châssis à échelle, intégrer ses technologies maison (xDrive, aides à la conduite) dans un véhicule dédié au tout-terrain, et répondre aux contraintes des normes européennes en matière de CO2 et d’électrification.
L’expérience de Land Rover avec le Defender montre qu’il est possible de concevoir un excellent tout-terrain sans châssis traditionnel, à condition de maîtriser les compromis techniques. Mais BMW devra aussi composer avec les attentes d’un public exigeant et les impératifs d’un marché qui évolue vers l’hybride et l’électrique. Un BMW X10, s’il devait voir le jour, aurait tout intérêt à proposer une version électrifiée pour anticiper les évolutions de la réglementation et des usages.