Parmi tous les projets mis de côté ces dernières années, celui-ci a de quoi laisser des regrets. Techniquement crédible, parfaitement aligné avec l’ADN Cupra… mais jugé non prioritaire. L’idée ? Transposer l’ADN d’une Golf GTI dans un format plus petit, plus agile et plus abordable.
Un bloc 2.0 TSI développant environ 207 chevaux, une boîte DSG à double embrayage, un différentiel électronique, une caisse abaissée, un freinage renforcé et un châssis affûté : la base technique était prête. Il ne manquait plus qu’un feu vert pour lancer ce missile sol-sol au format B-segment.
Ce modèle devait incarner une nouvelle philosophie : offrir des sensations de conduite GTI dans une voiture plus compacte, plus légère et plus expressive.
Un moteur de Golf GTI dans une citadine légère : le cocktail parfait
Au cœur du projet, on retrouve le célèbre moteur 2.0 TSI du groupe Volkswagen, déjà présent dans la Polo GTI, la Golf GTI et d’autres modèles du groupe. Avec ses 207 ch et 320 Nm de couple, ce bloc turbocompressé est réputé pour sa souplesse, sa vigueur à mi-régime et sa fiabilité bien maîtrisée.
Intégré dans une caisse plus compacte, plus légère et mieux centrée, ce moteur aurait transformé la citadine en véritable boule de nerfs. Les projections donnaient un 0 à 100 km/h en moins de 7 secondes, des reprises explosives, et un comportement dynamique digne des références du genre.
Le tout associé à une boîte DSG à 6 rapports, rapide et précise, et un système de différentiel électronique XDS, capable de gérer le couple sur les roues motrices pour limiter le sous-virage. Bref, une mini-GTI qui aurait pu redonner ses lettres de noblesse à la catégorie.
Un design Cupra plus affûté, une posture plus radicale
Esthétiquement, ce modèle aurait logiquement hérité du style agressif et musclé des productions Cupra :
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– Jantes de 17 ou 18 pouces au design exclusif
– Boucliers élargis et prises d’air redessinées
– Diffuseur arrière, double sortie d’échappement
– Logo Cupra cuivre et signature lumineuse retravaillée
L’objectif était clair : démarquer cette version des autres finitions standards, en lui donnant une identité visuelle résolument sportive, proche d’une Leon Cupra, mais transposée à l’échelle urbaine.
Un intérieur orienté sport était aussi envisagé, avec volant spécifique, sièges baquets, surpiqûres contrastées, et instrumentation digitale personnalisée.
Une idée tuée par la stratégie, pas par la technique
Techniquement, le modèle était faisable. La plateforme était prête, le moteur existait, la boîte aussi. Le groupe Volkswagen dispose de tous les éléments nécessaires à ce type de version. Pourtant, ce modèle n’a jamais dépassé le stade de l’idée ou du concept en interne.
Pourquoi ? Car le contexte industriel a basculé. Depuis 2022, la stratégie du groupe est claire : priorité à l’électrification, au rendement CO₂ global, et à la rentabilité à court terme. Un modèle thermique sportif, aussi excitant soit-il, ne répondait plus à ces objectifs.
Résultat : la citadine survit, mais sans déclinaison musclée. Le projet a été écarté, alors même qu’il aurait pu séduire une clientèle de passionnés en quête d’une GTI moderne, compacte et plus abordable que les références actuelles.
Un fantasme automobile qui aurait eu sa place sur la route
Et c’est peut-être ce qui rend cette non-sortie aussi frustrante : tout était là, ou presque. Le moteur, la base technique, l’identité sportive Cupra, et même une clientèle prête à signer.
Dans une époque où les sportives thermiques disparaissent une à une, un modèle comme celui-ci aurait offert un dernier frisson, une ultime parenthèse dans la grande marche vers l’électrique. Une voiture fun, compacte, nerveuse, à un prix (relativement) raisonnable.
Mais l’histoire ne retiendra de ce modèle que l’idée d’un projet aussi excitant qu’éphémère, un “et si…” que les amateurs de petites GTI n’oublieront pas de sitôt.