Et si la Citroën 2CV revenait, non pas en électrique premium, mais en vraie voiture populaire hybride ? À contre-courant des tendances actuelles à l’hypertechnologie et aux SUV standardisés, cette hypothèse provoque un sourire… et une réflexion. Et si la voiture la plus simple, la plus pragmatique et la plus attachante du XXe siècle trouvait une seconde vie sous une forme allégée, électrifiée et accessible ?
C’est l’idée soulevée récemment par la presse spécialisée : imaginer une 2CV moderne équipée d’un petit moteur hybride léger développant autour de 145 ch, pesant à peine 700 kg, avec une consommation de 5 L/100 km et surtout un prix catalogue sous les 20 000 €. Une sorte de retour aux sources de l’automobile, adaptée à notre époque : peu polluante, peu énergivore, très simple à entretenir… mais sans écran géant ni conduite autonome.
Dans une France confrontée aux contraintes des ZFE, à la hausse des prix du neuf, et à la raréfaction des véhicules simples et durables, cette hypothèse fait rêver. Mais est-elle réaliste ? À quelles conditions une telle 2CV hybride pourrait-elle voir le jour ? Et surtout, y aurait-il une place pour elle dans l’offre Citroën actuelle, entre les AMI et ë-C3 ?
Décryptage d’une idée pas si farfelue, qui pourrait bien réveiller l’âme populaire de la marque aux chevrons.
Le 2CV en version hybride : retour gagnant d’un mythe ?
Imaginez un instant : une 2CV moderne, mais sans écran tactile géant, sans surpoids, sans surenchère technologique. Juste l’essentiel, adapté à notre époque : une hybridation légère, un moteur essence discret, une boîte simple, une carrosserie légère, et un style aussi reconnaissable que sympathique. Un véhicule du quotidien, pratique, robuste, bon marché.
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Dans l’esprit, cette 2CV réinventée ne chercherait pas à rivaliser avec les électriques premium, mais plutôt à ressusciter l’ADN original de la “Deuche” : libérer la mobilité, avec peu de moyens, peu de besoins, et beaucoup d’intelligence.
Dans un monde automobile dominé par les SUV et les véhicules à 1,7 tonne, une telle proposition ferait figure d’ovni… ou d’alternative très crédible pour les foyers modestes ou les jeunes automobilistes.
145 ch, 5 L/100 km, 20 000 € : une équation gagnante sur le papier
Le cahier des charges imaginé est aussi audacieux que pertinent : un moteur thermique 3 cylindres, associé à un petit moteur électrique 48V pour former une hybridation légère. La puissance combinée serait d’environ 145 ch, largement suffisante pour mouvoir un véhicule de 700 kg, sans surréquipement ni assistance inutile.
Avec cette base, la consommation moyenne pourrait tourner autour de 5 L/100 km, soit à peine plus que certaines citadines hybrides actuelles, pour un prix de vente estimé sous 20 000 €. Une prouesse aujourd’hui, à l’heure où les citadines électriques flirtent avec les 30 000 € hors bonus.
Techniquement, cette configuration reposerait sur une plateforme simple, type Smart Car (utilisée par la Citroën ë-C3), sans transmission complexe ni 4 roues motrices. Résultat : entretien réduit, réparabilité améliorée, et une fiabilité mécanique bien supérieure à celle des SUV électrifiés ultra-sophistiqués.
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Un usage pensé pour la France d’aujourd’hui
Là où une 2CV hybride pourrait réellement se distinguer, c’est sur le terrain de la mobilité quotidienne. En ville ou en périphérie, sur de courts trajets, l’autonomie électrique n’est pas toujours nécessaire. Ce que recherchent de nombreux automobilistes aujourd’hui, c’est un véhicule simple, propre, économe et autorisé dans les ZFE, sans avoir à investir dans un chargeur domestique ou changer ses habitudes.
Avec une vignette Crit’Air 1, une telle 2CV serait parfaitement adaptée aux grandes agglomérations, tout en conservant la souplesse d’usage d’un moteur essence sur route ou pour les départs en week-end. Elle pourrait aussi intéresser les jeunes permis, les retraités, les artisans ou les familles recherchant une seconde voiture fiable, sobre et accessible.
En somme, le genre de voiture qu’on n’ose plus faire aujourd’hui, faute de rentabilité immédiate… mais qui comblerait un vrai vide dans l’offre actuelle.
Une idée séduisante, mais confrontée à la réalité
Pour que ce rêve devienne réalité, il faudrait lever de nombreux obstacles :
- La volonté de Citroën de relancer une 2CV, sans la caricaturer
- Un cadre réglementaire européen qui autorise encore des véhicules légers, peu chers
- Un business model viable, dans un groupe Stellantis plutôt tourné vers le premium et l’électrique
Par ailleurs, il faudrait repenser les priorités : aujourd’hui, l’électrification est fortement subventionnée, mais les véhicules simples à moteur thermique ne bénéficient d’aucune aide. Difficile, donc, de créer une 2CV hybride réellement populaire, sans soutien politique ou fiscal.