Alors que le marché automobile européen traverse une phase de transition critique, entre démocratisation de l’hybride et guerre des prix face à la concurrence chinoise, Toyota lance une offensive tarifaire en Espagne sur l’un de ses piliers commerciaux : le C‑HR Hybrid 1.8 de 140 ch.
Proposé en juillet 2025 à 32 690 € au comptant, ce SUV compact bénéficie également d’un financement attractif via Toyota Easy Plus. Moyennant un apport initial de 10 982 €, il est accessible pour 160 €/mois sur 48 mois, avec une option d’achat finale de 14 523 €. Résultat : un coût total en cas de rachat de 36 611 €, soit une formule modulable et compétitive.
Face à une clientèle de plus en plus sensible au coût total de possession et à la fiscalité environnementale, Toyota capitalise sur son expertise dans l’hybride non rechargeable, en proposant une offre claire, technologiquement éprouvée et portée par une étiquette “ECO” qui donne accès aux zones à faibles émissions.
Si cette opération commerciale reste cantonnée à l’Espagne pour l’instant, elle pourrait annoncer une dynamique similaire en France dans les semaines à venir. D’autant plus que le C‑HR reste le modèle hybride urbain le plus vendu de la marque, bien implanté dans les grandes agglomérations françaises.
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Une formule à 299 €/mois qui masque un vrai prix d’achat
Toyota n’est pas nouveau sur le terrain du financement agressif. Mais en 2025, alors que l’hybride reste l’un des rares segments encore épargnés par l’invasion électrique et les rabais massifs venus de Chine, la marque affine son approche : le nouveau C‑HR Hybrid 140 est désormais proposé à partir de 299 €/mois en location avec option d’achat sur 37 mois.
Un chiffre rond, simple, calibré pour séduire. Mais derrière cette mensualité flatteuse se cache un apport conséquent de 4 990 €, et surtout un coût global de l’opération d’environ 36 453 € si l’utilisateur décide d’acquérir le véhicule à terme. Un montant qui dépasse largement les 32 000 à 33 000 € habituellement constatés en concession pour cette version Hybrid 140 en finition Dynamic.
Le C‑HR reste un bon élève… mais la concurrence s’active
Reste que le C‑HR conserve des arguments solides pour justifier son ticket d’entrée. Cette version Hybrid 140 repose sur le 4-cylindres 1.8 bien connu, épaulé par un moteur électrique et une batterie auto-rechargeable. Résultat : une consommation homogène entre 4,7 et 4,9 L/100 km selon la finition, une boîte automatique e-CVT fluide, et surtout une étiquette Crit’Air 1, qui lui garantit l’accès à la quasi-totalité des ZFE françaises pour les années à venir.
Le tout dans un format compact (4,36 m), au design marqué, modernisé l’an passé, et doté d’un habitacle en progrès côté présentation. L’équipement de série reste correct, sans excès dans la finition Dynamic : écran 8″, caméra de recul, régulateur adaptatif.
Mais la compétition se resserre. Renault propose un Arkana E-Tech 145 à partir de 33 000 €, Kia un Niro HEV à prix identique, et même MG pousse son eHS hybride rechargeable à prix cassé. Sans parler des SUV thermiques à micro-hybridation souvent plus puissants, parfois mieux équipés, à budget équivalent.
Une stratégie cohérente mais pas révolutionnaire
En soi, proposer un financement à 299 €/mois n’a rien d’exceptionnel. Ce que fait Toyota, c’est surtout de sécuriser son positionnement face à une clientèle en pleine transition. Une partie des automobilistes hésite encore à basculer vers le 100 % électrique, et c’est précisément là que l’hybride non rechargeable reste un compromis crédible, d’autant plus sans contrainte de recharge ni hausse d’assurance.
L’offre actuelle permet donc à Toyota de rester visible, de recruter en LOA, et d’ancrer ses produits dans une gamme de financement simple à comprendre. Mais il faudra plus que des mensualités attractives pour freiner l’érosion de part de marché face aux marques qui cassent les prix ou qui électrifient à grande vitesse.
Verdict : une offre honnête, mais pas exceptionnelle
Ce C‑HR Hybrid 140 à 299 €/mois reste une formule raisonnable, surtout avec l’entretien inclus et une valeur résiduelle prévisible. C’est un SUV fiable, sobre, correctement équipé et parfaitement adapté à la circulation urbaine et périurbaine. Mais le client averti notera que le coût total dépasse le prix d’achat comptant, et qu’il existe des alternatives mieux dotées au même prix.
L’offre n’est donc pas une fausse bonne affaire, mais elle mérite d’être replacée dans un marché de plus en plus concurrentiel, où l’hybride est désormais la norme, et où la vraie bataille se joue sur le terrain de la polyvalence… ou de la prise électrique.