Toyota l’a longtemps clamé : l’avenir de la mobilité passe par la diversité énergétique. Mais en 2025, le ton change. Le constructeur japonais annonce officiellement le lancement d’environ 15 modèles 100 % électriques d’ici à 2027. Un virage important pour un groupe historiquement attaché à l’hybride, dont le succès mondial de la Prius fut l’étendard pendant deux décennies.
Ces futurs modèles couvriront plusieurs segments : berlines, SUV, crossovers compacts, mais aussi modèles premium sous la marque Lexus. Le groupe entend répondre à une demande mondiale croissante, dans un contexte où la pression concurrentielle (BYD, Tesla, Hyundai/Kia) se fait de plus en plus forte sur tous les marchés.
Objectif 1 million de VE par an : vers une montée en cadence mondiale
L’annonce la plus marquante concerne la capacité de production. Toyota prévoit de produire jusqu’à 1 million de véhicules électriques par an à partir de 2027, contre à peine 140 000 unités vendues en 2024, ce qui ne représentait alors que 1,5 % des ventes mondiales du groupe.
Pour atteindre cet objectif, Toyota diversifie sa stratégie industrielle :
- Japon & Chine : bases historiques de production actuelle
- États-Unis : pour s’adapter au marché local et aux mesures protectionnistes
- Thaïlande : carrefour stratégique pour l’Asie du Sud-Est
- Argentine : une surprise stratégique pour l’Amérique latine, marché en croissance
- Europe ? : aucun projet annoncé officiellement, mais une implantation serait cohérente à terme
En multipliant les sites de production, Toyota vise à réduire les délais de livraison, limiter les impacts douaniers et adapter sa production aux spécificités régionales. Un modèle décentralisé, plus souple face aux incertitudes économiques et géopolitiques.
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Lexus aussi dans la course : l’électrification du premium s’accélère
Le plan n’est pas réservé aux modèles Toyota. La branche haut de gamme Lexus sera un acteur clé de cette offensive électrique. Le constructeur ambitionne de devenir 100 % électrique dans plusieurs régions du monde (dont l’Europe et la Chine) d’ici 2030, avec une gamme complète de modèles premium électriques.
Après le lancement du Lexus RZ, premier SUV électrique dédié de la marque, plusieurs projets sont en cours : une berline haut de gamme, des SUV compacts, et même un coupé sport inspiré de la LFA, en version électrique.
Cette montée en gamme permettra à Toyota de rentabiliser plus rapidement ses plateformes électriques, en s’appuyant sur des marges plus importantes dans le segment premium.
Un retard en cours de comblement… mais encore loin derrière les leaders
Malgré ce plan ambitieux, Toyota reste encore loin derrière les leaders du marché VE. En comparaison :
- Tesla a écoulé 1,8 million de voitures électriques en 2023
- BYD (Chine) a dépassé les 3 millions de VE et hybrides
- Hyundai-Kia et Volkswagen progressent plus vite que prévu
- Et même des start-ups comme Xpeng ou NIO montent en puissance
Toyota a longtemps misé sur l’hybride et l’hydrogène, ce qui lui a permis de limiter son empreinte CO₂ mais l’a tenu éloigné de la course au VE pur pendant des années. Aujourd’hui, le constructeur change de cap, mais doit rattraper plusieurs années de retard technologique et commercial.
Sa force : une expérience industrielle incomparable, une réputation de fiabilité et une présence mondiale inégalée.
Le virage électrique de Toyota s’accélère, enfin
Le message est clair : Toyota ne veut plus rester spectateur. Avec 15 nouveaux modèles électriques d’ici 2027 et 1 million d’unités visées par an, le groupe japonais prépare une riposte à la hauteur des enjeux.
Reste à voir si cette stratégie permettra de reconquérir les parts de marché perdues, et surtout, si Toyota saura séduire un public désormais habitué à des VE modernes, connectés, innovants et accessibles. Le compte à rebours est lancé.