Depuis plus de deux décennies, le Volkswagen Touareg incarne une certaine idée du 4×4 européen : luxueux, puissant, mais aussi capable en tout-terrain. Conçu à l’origine aux côtés du Porsche Cayenne et de l’Audi Q7, il symbolisait une époque où un SUV de luxe se devait encore d’être un vrai baroudeur. Mais les temps ont changé, et avec eux, les attentes. Alors que le Touareg vit probablement ses derniers instants, une question se pose : Volkswagen proposera-t-elle à nouveau un vrai 4×4 ?
Lancé en 2002, le Touareg premier du nom impressionnait par ses capacités, avec une transmission intégrale permanente, une boîte courte (réducteur), et un châssis robuste. Un 4×4 premium dans l’âme, digne d’affronter la piste. Depuis, la montée en gamme, la généralisation des SUV routiers et les impératifs d’électrification ont modifié sa philosophie. Aujourd’hui, le Touareg reste un excellent SUV, mais a largement perdu de sa vocation tout-terrain. Or, le marché montre un regain d’intérêt pour les véritables franchisseurs — y compris dans le segment haut de gamme.
Scout : le 4×4 que tout le monde espère
En 2022, Volkswagen a créé la surprise en ressuscitant la marque Scout, héritée du mythique International Harvester Scout, un pionnier du tout-terrain américain. Objectif : produire deux nouveaux modèles – un SUV 4×4 et un pick-up – avec une vraie architecture de franchisseur, à châssis séparé, pensé dès l’origine pour l’off-road. Ce sera aussi une gamme 100 % électrique, mais avec une approche bien différente des SUV urbains : autonomie conséquente, robustesse, et modularité.
Le design est musclé, les dimensions sont impressionnantes (plus de 5,20 m de long), et l’ambition est claire : concurrencer des icônes comme le Land Rover Defender, le Mercedes Classe G, ou encore le Toyota Land Cruiser.
Malheureusement, Scout ne traversera pas l’Atlantique (du moins pas tout de suite)
Problème : la marque Scout est, pour l’instant, réservée au marché nord-américain. Aucun plan de commercialisation n’est prévu en Europe, du moins à court terme. Le modèle pourrait être jugé trop imposant pour nos routes et notre fiscalité, sans oublier les défis d’homologation.
Pour les fans de tout-terrain en Europe, l’espoir de voir débarquer un nouveau baroudeur signé Volkswagen semble donc mince. Pourtant, la demande existe — ne serait-ce que pour remplacer dignement un Touareg qui se rapproche de la retraite.
L’alternative probable : un ID.Touareg plus sage et plus propre
À défaut d’un Scout européen, Volkswagen préparerait un ID.Touareg, une version 100 % électrique, destinée à remplacer le Touareg thermique actuel. Il s’agirait d’un SUV premium, reposant sur une nouvelle plateforme électrique différente de celle utilisée par Audi ou Porsche. Un modèle probablement plus axé sur l’efficience et le confort que sur les franchissements extrêmes.
Si l’ID.Touareg sera sans doute un produit sophistiqué, performant et très moderne, il ne fera pas rêver les puristes du 4×4. L’absence d’options comme un différentiel verrouillable, une garde au sol ajustable ou un châssis en échelle signifie qu’il ne sera pas le digne successeur du Touareg original pour les amateurs de chemins escarpés.
Volkswagen et Rivian : une piste intéressante pour le futur
Récemment, Volkswagen a également annoncé un partenariat stratégique avec Rivian, start-up américaine connue pour ses 4×4 électriques très performants (R1T, R1S). Si ce partenariat se concentre pour l’instant sur le logiciel embarqué, il pourrait, à terme, aboutir à de nouveaux projets communs dans le tout-terrain électrique.
Peut-être est-ce là le chaînon manquant entre les ambitions de Scout et les besoins du marché européen ?
Volkswagen a longtemps su conjuguer prestige, technologie et capacités réelles en dehors du bitume. Aujourd’hui, avec la transition électrique et la mondialisation de ses gammes, la marque semble s’éloigner de ses racines tout-terrain. Pourtant, l’appétit pour des vrais 4×4 revient : le succès des nouveaux Defender, Grenadier ou Land Cruiser en témoigne.
Le Scout aurait pu être cette réponse, mais son destin semble pour l’instant cantonné à l’Amérique. En Europe, il faudra probablement se contenter d’un ID.Touareg sage et civilisé. Une décision pragmatique, certes, mais qui laisse un goût amer aux amateurs de sentiers rocailleux