Le segment des pick-up n’est pas mort, loin de là. Si l’Europe semble l’avoir mis entre parenthèses, d’autres régions du monde en font un pilier de la mobilité utilitaire et de loisirs. Et c’est précisément sur ces terrains que le futur Nissan Navara 2026 entend jouer les durs à cuire. Exit le modèle vieillissant : place à une nouvelle génération, fruit direct de l’alliance Nissan-Mitsubishi, partageant sa base avec le récent Mitsubishi L200 (Triton).
Ce partenariat stratégique permet à Nissan de relancer un pick-up plus moderne, sans repartir d’une feuille blanche. On retrouve ainsi une plateforme commune, un moteur diesel performant de 201 ch, et un système 4×4 abouti avec boîte courte et différentiel arrière bloquant. Le tout habillé d’un design revu, plus agressif, notamment à l’avant, avec des ajustements spécifiques signés Nissan. Et pour les amateurs de franchissement, une déclinaison PRO-4X à vocation tout-terrain vient compléter l’offre.
Destiné d’abord à l’Océanie et à l’Amérique latine, le Navara cru 2026 ne parle pas encore le langage européen. Mais son retour sur la scène internationale relance l’intérêt pour un pick-up Nissan plus costaud, plus efficace et mieux armé pour rivaliser avec des poids lourds comme le Toyota Hilux, le Ford Ranger ou l’Isuzu D-Max. En attendant, peut-être, un retour sur nos routes
Une base Mitsubishi pour un ADN Nissan
Le Nissan Navara 2026 n’est pas un modèle développé en solo. Il repose sur la même plateforme que le Mitsubishi L200 (Triton), lancé récemment en Asie et en Océanie. Cette base commune est le fruit du partenariat stratégique au sein de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, avec pour objectif de rationaliser les coûts tout en conservant des identités de marque distinctes.
Concrètement, cela signifie que le futur Navara partage son châssis, son architecture globale et une bonne partie de ses composants mécaniques avec le pick-up Mitsubishi. Néanmoins, Nissan a appliqué ses propres ajustements, en particulier sur le plan du design extérieur, des réglages de suspension et des éléments de confort à bord. Le modèle revendique ainsi un comportement dynamique et une ergonomie adaptés à l’ADN de la marque japonaise.
Ce choix de plateforme permet également d’assurer une robustesse éprouvée, validée par les exigences de marchés où le pick-up est utilisé au quotidien comme outil de travail, parfois dans des conditions extrêmes. Une manière pour Nissan de capitaliser sur une base technique fiable tout en se différenciant visuellement et dynamiquement.
Modèle Mitsubishi L200, base technique du futur Nissan Navara 2026. © Mitsubishi
Un style plus affirmé, fidèle à l’image du Navara
Esthétiquement, le Nissan Navara 2026 marque une rupture nette avec le modèle précédent. La face avant a été entièrement redessinée, avec une calandre plus massive, un traitement plus vertical, et une signature lumineuse en C intégrant des optiques LED. Le capot nervuré et les élargisseurs d’ailes accentuent son allure robuste et contemporaine.
Sur le profil et l’arrière, les ressemblances avec le Mitsubishi L200 sont plus visibles. Les portières, la ligne de caisse et la benne conservent une structure similaire. Cependant, les feux arrière, les jantes et les éléments de carrosserie bénéficient de traitements spécifiques. L’ensemble donne au Navara une allure plus sérieuse, taillée pour le terrain sans renier le style.
La version PRO-4X, pensée pour les amateurs de franchissement, se distingue par des touches noires, des protections spécifiques, des pneus tout-terrain, et une garde au sol relevée. Elle vise clairement une clientèle professionnelle ou passionnée de conduite off-road, dans la lignée du Ranger Raptor ou du Hilux GR Sport.
Modèle Mitsubishi L200, base technique du futur Nissan Navara 2026. © Mitsubishi
Un diesel 2.4 de 201 ch et vraie transmission 4×4
Sous le capot, le Navara 2026 reprend le moteur 2.4 turbodiesel de 201 ch et 470 Nm de couple déjà vu chez Mitsubishi. Ce bloc 4 cylindres tout en aluminium est associé à une boîte automatique à convertisseur de couple à 6 rapports, avec une gestion optimisée pour les usages tout-terrain et le remorquage.
La transmission intégrale débrayable comprend une boîte courte, un mode 4H/4L, et un différentiel arrière verrouillable, ce qui en fait un pick-up totalement adapté à l’off-road sévère. Il conserve une architecture sur châssis échelle, avec essieu arrière rigide, éléments essentiels pour la robustesse en conditions extrêmes.
Aucun modèle hybride ou électrique n’est évoqué à ce stade. Le Navara conserve une mécanique classique, en phase avec les marchés visés, où le diesel reste dominant dans les usages utilitaires. Les capacités de charge et de remorquage devraient rester similaires aux standards du segment, autour de 1 tonne utile et 3,5 tonnes en remorque freinée.
Modèle Mitsubishi L200, base technique du futur Nissan Navara 2026. © Mitsubishi
Une stratégie mondiale, mais l’Europe reste incertaine
Nissan prévoit de lancer le nouveau Navara en priorité sur les marchés de l’Océanie (Australie, Nouvelle-Zélande), puis en Amérique latine, où il prendra également le nom de Nissan Frontier. Ces zones sont historiquement fortes pour le pick-up japonais, qui y affronte des références bien établies comme le Toyota Hilux, le Ford Ranger ou encore l’Isuzu D-Max.
Aucune annonce officielle ne concerne encore l’Europe, et notamment la France, où la demande en pick-up a fortement reculé depuis la fin des incitations fiscales. Toutefois, la production du Navara reste localisée en partie en Espagne, ce qui laisse la porte entrouverte à une éventuelle relance européenne si le marché se stabilise ou si des versions alternatives (hybride, utilitaire spécifique) venaient à être développées.
Ce retour du Navara marque un tournant important pour Nissan, qui cherche à reconsolider sa présence sur le segment des pick-up, en s’appuyant sur une base technique moderne, une mécanique robuste, et un design musclé. Le tout avec un ADN clairement orienté vers les grands espaces… pour l’instant, loin des routes européennes.