On la croyait presque oubliée, reléguée dans l’ombre d’une Passat vieillissante ou d’une Octavia plus visible. Pourtant, la Skoda Superb revient en 2024 plus affûtée que jamais, portée par une version hybride rechargeable taillée pour les longs trajets. Depuis son retour en 2001, la berline amirale de la marque tchèque a toujours joué la carte de l’intelligence rationnelle. Avec cette nouvelle génération, elle confirme son ADN : du gabarit, de la technologie, de l’espace, mais sans surenchère tarifaire.
En version iV (hybride rechargeable), la Superb combine un moteur essence de 150 ch et un bloc électrique de 85 kW, pour un total de 204 ch. Mais c’est sa batterie de 25,7 kWh qui attire l’attention, autorisant jusqu’à 137 km d’autonomie électrique, soit bien plus que la majorité des PHEV actuels. Cette performance lui permet d’afficher une consommation théorique de 0,3 l/100 km et des émissions de seulement 8 g/km de CO₂, tout en obtenant la très convoitée étiquette “0”.
Positionnée à 53 020 € en France en version iV, la Superb reste nettement moins chère qu’une Audi A5 Sportback hybride (dès 65 000 €) ou qu’une Mercedes C 300 e (plus de 63 000 €). Même face à une Volkswagen Passat eTSI pourtant moins puissante et moins autonome, elle garde un net avantage tarifaire. De quoi séduire les flottes d’entreprise, mais aussi les familles nombreuses qui refusent de céder au SUV sans sacrifier ni le confort, ni la technologie.
Une berline familiale au gabarit de grande routière
À bord de cette nouvelle Superb, on retrouve immédiatement ce qui a toujours fait la force du modèle : l’espace. Avec 4,91 mètres de long, elle tutoie les dimensions d’une Audi A6 ou d’une Mercedes Classe E, tout en se positionnant une catégorie en dessous. Résultat : les passagers arrière disposent d’un espace aux jambes quasiment royal, rare même chez les premiums. Le coffre, lui, oscille autour de 510 litres en version iV, batterie oblige, mais conserve une accessibilité et une modularité exemplaires, notamment dans la variante Combi.
L’ambiance à bord est soignée, avec des matériaux de bonne facture et une présentation sérieuse. En finition Selection, déjà généreuse, l’équipement comprend l’essentiel et plus encore : écran 13 pouces, caméra de recul, accès mains libres, sièges chauffants, compatibilité sans fil Apple CarPlay et Android Auto, clim tri-zone… À ce niveau de dotation, il devient difficile de justifier les 10 000 € supplémentaires demandés par certaines concurrentes allemandes.
Sur route, le confort est au rendez-vous. La Superb filtre avec efficacité les irrégularités, surtout en configuration avec suspension pilotée (de série sur finition L&K). Même à haute vitesse sur autoroute, le silence de roulement est remarquable. Et si les petites routes révèlent un gabarit imposant, le châssis conserve une agilité surprenante pour un modèle aussi long.
Une version hybride rechargeable bien pensée
Mais c’est surtout cette motorisation hybride rechargeable qui fait passer la Superb dans une autre dimension. Baptisée iV, elle associe un 1.5 TSI de 150 ch à un moteur électrique de 115 ch (85 kW), pour une puissance combinée de 204 ch. Suffisant ? Largement. Les 1 853 kg de la berline sont bien maîtrisés, avec un 0 à 100 km/h abattu en 8,1 secondes et des relances efficaces.
Mais la vraie surprise, c’est l’autonomie. Grâce à une batterie de 25,7 kWh, soit l’une des plus grosses du segment, la Superb iV est capable de rouler jusqu’à 137 km en mode 100 % électrique (cycle mixte WLTP). Une performance qui la place très au-dessus de la moyenne, où la plupart des PHEV plafonnent autour de 50 à 70 km. En usage urbain quotidien, il est donc tout à fait possible de ne pas consommer une goutte d’essence pendant des jours.
Côté recharge, la berline tchèque se montre aussi bien équipée : 11 kW en courant alternatif (AC) et jusqu’à 50 kW en courant continu (DC), ce qui est rare dans la catégorie. En 26 minutes, la batterie passe de 10 à 80 % sur une borne rapide. Un vrai plus pour les longs trajets avec pauses courtes.
Finitions et tarifs : bien placée sur le marché français
Sur le marché français, la Skoda Superb iV débute à 53 020 € en finition Selection, avec un équipement déjà copieux. La version Plus demande 2 700 € supplémentaires mais ajoute des raffinements bienvenus : jantes 18″, sièges à mémoire, éclairage d’ambiance, massage… Pour ceux qui recherchent un style plus dynamique, la finition Sportline (environ 55 220 €) propose une présentation plus sportive et une suspension abaissée.
Enfin, la version haut de gamme Laurin & Klement (env. 56 650 €) culmine avec un niveau de luxe remarquable : jantes 19″, sellerie spécifique, suspension pilotée, sièges ventilés, système audio Canton. À ce niveau, la Superb tutoie les équipements des BMW Série 5 ou Mercedes Classe E… pour plus de 15 000 € de moins.
Ce positionnement tarifaire en fait l’une des rares hybrides rechargeables du segment D/E à proposer un tel contenu technologique sans exploser les budgets. À finition équivalente, elle reste moins chère qu’une Volkswagen Passat eHybrid, pourtant techniquement très proche.
Des rivales sérieuses, mais souvent moins équilibrées
Face à elle, la Superb iV se heurte à une concurrence variée. En entrée de gamme, on trouve des modèles comme le Citroën C5 X Hybrid 180, affiché à environ 45 000 €, mais avec moins de puissance et une autonomie électrique nettement inférieure. Le BYD Seal 6 fait valoir une technologie chinoise bien équipée, mais encore peu éprouvée sur longue durée.
Plus haut, le Volkswagen Passat Variant eHybrid (204 ch également) affiche un tarif légèrement supérieur, sans offrir plus en termes d’autonomie ou d’équipement. Quant aux premiums allemands, les BMW 330e (60 450 €), Mercedes C 300 e (63 593 €) ou Audi A5 e-hybrid (65 170 €) se placent bien au-dessus de la Superb… pour des prestations pas toujours à la hauteur de l’écart de prix.
Même avec un badge “moins prestigieux”, la Skoda offre un rapport prix/prestations presque imbattable, surtout pour les familles, professionnels et flottes qui cherchent à combiner confort, autonomie électrique et capacité de chargement.
Verdict : la routière rationnelle à l’heure de l’électrification
Plus qu’un simple retour, la Superb signe une vraie montée en gamme. Ce n’est pas une révolution, mais une évolution maîtrisée, qui coche toutes les cases : espace, confort, technologie, efficience… avec un positionnement tarifaire cohérent pour le marché français.
Sa version hybride rechargeable en fait une alternative crédible aux SUV familiaux, souvent plus chers, moins confortables, et pas toujours plus vertueux. Et pour ceux qui veulent rouler au quotidien en électrique, sans renoncer à l’autonomie des longs trajets, la Superb iV s’impose naturellement.
Une “super berline” dans tous les sens du terme, qui prouve que Skoda reste fidèle à sa mission : en offrir beaucoup, pour moins cher.