Le nom Omoda ne vous dit peut-être rien. Et pourtant, cette jeune marque entend bien bousculer l’ordre établi sur le marché des SUV compacts, en misant sur un design acéré, une dotation généreuse… et désormais une efficacité énergétique revue à la hausse. Car jusque-là, la principale faiblesse de son SUV phare, le Omoda 5, tenait à sa consommation trop élevée pour convaincre les automobilistes exigeants. La marque rectifie le tir en intégrant une motorisation hybride inédite, sans basculer dans le tout électrique.
Sous le capot, cette nouvelle version associe un bloc essence 1.5 turbo de 143 ch à un moteur électrique de 204 ch, pour une puissance cumulée de 224 ch. Une valeur plus qu’honorable pour un SUV de ce gabarit, capable de passer de 0 à 100 km/h en 7,9 secondes tout en promettant une consommation autour de 5,5 l/100 km — un bond en efficacité par rapport aux versions précédentes. Ce nouvel ensemble pourrait placer l’Omoda 5 au niveau des références hybrides non rechargeables du marché.
Encore méconnu sur les routes françaises, Omoda mise sur cette version électrifiée pour se forger une crédibilité technique et séduire une clientèle soucieuse de concilier polyvalence, performances et sobriété. Reste à savoir si cette stratégie hybride suffira pour percer dans un segment ultra-concurrentiel où Toyota, Renault ou Hyundai ont déjà une solide avance.
Le virage hybride de l’Omoda 5 : une évolution stratégique
Face à la pression croissante autour des normes d’émissions, et à la montée des zones à faibles émissions (ZFE), les constructeurs ne peuvent plus se permettre de négliger la question de la consommation réelle. C’est précisément sur ce point que le Omoda 5, SUV compact à la silhouette affûtée, devait progresser. Jusqu’ici proposé avec une motorisation essence peu efficiente, le modèle franchit aujourd’hui un cap important avec l’arrivée d’une version hybride non rechargeable, conçue pour combiner performance et modération.
Cette version baptisée SHS repose sur une architecture électrifiée inédite pour la marque, articulée autour d’un moteur thermique 1.5 turbo de 143 chevaux, épaulé par un bloc électrique de 204 ch. Ensemble, ils offrent une puissance cumulée de 224 ch, ce qui positionne le SUV dans le haut du panier des hybrides généralistes. Mais au-delà de la fiche technique, c’est surtout la baisse annoncée de la consommation qui attire l’attention, avec une estimation autour de 5,5 l/100 km – une nette amélioration par rapport aux 7 litres des versions essence.
Cette stratégie hybride permet à Omoda de répondre à une clientèle urbaine et périurbaine soucieuse de limiter ses dépenses à la pompe, tout en conservant une mobilité sans contrainte de recharge. C’est aussi une façon de contourner le scepticisme que peuvent encore susciter les véhicules 100 % électriques, notamment sur le plan de l’autonomie ou des infrastructures.
Performances et polyvalence : un SUV plus dynamique qu’attendu
Avec un 0 à 100 km/h annoncé en 7,9 secondes, le Omoda 5 SHS se montre plus rapide que bon nombre de ses rivaux hybrides, tout en conservant une vitesse maximale limitée à 175 km/h, conforme aux standards du segment. Ce niveau de performance devrait séduire les conducteurs en quête de relances franches et de reprises sécurisantes, notamment sur autoroute ou en conduite chargée.
La combinaison du bloc thermique et du moteur électrique permet aussi d’optimiser la gestion énergétique en usage urbain, avec une assistance électrique probable lors des phases de roulage à faible charge ou en embouteillage. Ce type d’hybridation pourrait se traduire par une conduite plus fluide et plus silencieuse, bien que les détails techniques — type de batterie, capacité, récupération d’énergie — restent encore à confirmer.
En l’absence de chiffres d’homologation WLTP officiels, il faudra attendre les premiers essais pour juger la véracité des promesses de sobriété. Mais sur le papier, ce système pourrait permettre au Omoda 5 de se rapprocher de références comme le Renault Austral mild-hybrid, le Toyota C-HR 140h ou encore le Hyundai Kona Hybrid — tout en revendiquant une dotation souvent plus généreuse à prix équivalent.
Un positionnement tarifaire encore flou, mais stratégique
À ce stade, aucun prix officiel n’a été communiqué pour la version hybride. Toutefois, si Omoda parvient à contenir le surcoût lié à l’électrification, cette déclinaison pourrait logiquement s’aligner autour des 30 000 à 32 000 € — un seuil psychologique clé sur le marché français, notamment pour les acheteurs de SUV compacts familiaux.
À titre indicatif, les versions thermiques du Omoda 5 sont affichées sous les 26 000 € dans les pays voisins. En tenant compte des coûts d’homologation, de transport et d’éventuelles taxes spécifiques au marché français, il est probable que la version hybride vienne titiller la zone des 30-33 000 € TTC. Un tarif qui, s’il est confirmé, placerait ce modèle dans une position d’outsider agressif, entre les propositions coréennes, japonaises et européennes.
Il conviendra cependant de surveiller les équipements de série, car Omoda mise souvent sur un rapport prix/prestations attractif : écran XXL, toit panoramique, ADAS de série, sièges chauffants, sellerie simili-cuir… Autant d’éléments qui peuvent faire pencher la balance pour les acheteurs en quête d’un véhicule “tout compris”.
Une crédibilité encore à construire sur le sol français
Reste une inconnue de taille : l’implantation réelle d’Omoda en France. Car si le véhicule suscite la curiosité, la marque demeure encore très peu visible dans les concessions, et son réseau de distribution reste embryonnaire. Or, pour convaincre une clientèle française de franchir le pas, il ne suffit pas d’afficher une fiche technique séduisante : il faut un réseau après-vente fiable, des pièces disponibles, un service client réactif, et une image rassurante.
Les débuts d’Omoda sur le marché français devraient donc s’accompagner d’une communication claire sur la garantie constructeur, les modalités d’entretien, et les standards qualité. Le succès d’une marque comme MG montre qu’une stratégie bien pensée, même venue de Chine, peut s’imposer — à condition de rassurer les acheteurs sur la pérennité du service et la solidité du produit.
Pour l’heure, le Omoda 5 hybride se positionne comme un pari intéressant sur le papier : performant, efficient, accessible et richement équipé. Il lui reste à gagner la confiance d’un public français exigeant, habitué aux grandes marques, mais de plus en plus sensible au rapport valeur/prix.