L’Europe automobile, c’est un peu comme une soirée où tout le monde prétend adorer le caviar alors qu’ils rêvent tous d’une bonne raclette. Les ventes d’électriques ? Elles font du surplace, quand elles ne reculent pas carrément. Pendant ce temps-là, Toyota refuse de jouer les moutons et continue tranquillement son bonhomme de chemin. Pas question de larguer les hybrides pour faire plaisir aux technocrates de Bruxelles.
Le plus beau ? 74% de leurs ventes sont déjà électrifiées. Mais attention, pas forcément avec une prise – et c’est là toute la nuance. Toyota ne veut pas choisir entre Pierre et Paul. Hybride, hybride rechargeable, hydrogène, 100% électrique… ils prennent tout. Le patron de Toyota Europe appelle ça le “pouvoir du ET”. En clair : arrêtons de mettre tous nos œufs dans le même panier électrique.
Résultat des courses : pendant que les autres constructeurs pédalent dans la choucroute avec leurs plans 100% électriques foireux, Toyota avance pépère. Nouveaux modèles électriques prévus d’ici 2026 ? Check. Mais sans lâcher l’hybride qui cartonne toujours. C’est moins sexy sur le papier, mais diablement plus efficace dans la vraie vie. Et dans un marché européen qui ne sait plus où donner de la tête, cette stratégie du “doucement mais sûrement” pourrait bien faire mouche.
Toyota en Europe : des chiffres qui donnent raison à sa prudence
Toyota joue sa partition en solo. Et ça marche. Pendant que tout le monde se rue sur l’électrique comme si c’était la ruée vers l’or, les Japonais gardent la tête froide. Résultat ? En 2025, ils vendent 3 voitures électrifiées sur 4 en Europe, et leur croissance ne faiblit pas sur l’hybride classique comme le rechargeable.
Le plus drôle ? Cette supposée “frilosité” les propulse à la deuxième place des ventes européennes, juste derrière Volkswagen. Pendant ce temps, Ford et Mercedes pédalent dans la semoule avec leurs objectifs électriques irréalistes qu’ils sont obligés de revoir à la baisse. Toyota, lui, continue tranquillement sa route sans se prendre les pieds dans le tapis.
En France, c’est pareil. Les Yaris Cross, Corolla et C-HR cartonnent partout, de Paris à la Creuse profonde où la borne de recharge la plus proche est à 50 bornes (sans mauvais jeu de mots). Les gens veulent du pratique, du fiable, et Toyota leur donne exactement ça.
Une stratégie multi-technologique revendiquée : « le pouvoir du ET »
Toyota a une philosophie simple : pourquoi choisir quand on peut tout faire ? Ils appellent ça le “power of AND” – en gros, hybride ET hybride rechargeable ET électrique ET hydrogène. Chacun son truc, chacun ses besoins.
C’est malin, en fait. Au lieu de mettre tous leurs œufs dans le panier électrique, ils diversifient. Neuf nouveaux modèles 100% électriques arrivent d’ici 2026 pour l’Europe, mais sans abandonner le reste. Parce que Toyota sait un truc que d’autres semblent oublier : tout le monde n’habite pas à côté d’une borne de recharge.
Dans les faits, ça donne quoi ? Un agriculteur du Cantal qui fait 150 km par jour n’a pas les mêmes besoins qu’un cadre parisien. Un commercial qui sillonne la France n’utilise pas sa voiture comme un retraité qui fait ses courses. Toyota l’a compris et adapte son offre en conséquence.
Les raisons d’un ralentissement de la demande pour les BEV
La grande révolution électrique ? Elle patine. Les subventions s’arrêtent, les prix grimpent, et les acheteurs commencent à se poser des questions. L’autonomie qui fond comme neige au soleil sur autoroute, les bornes de recharge prises d’assaut pendant les vacances, le temps de charge qui transforme une pause pipi en pause déjeuner…
Toyota n’a pas attendu que ça pète pour le voir venir. Ils savent que le 100% électrique majoritaire, c’est pas pour 2030 mais plutôt pour… plus tard. Beaucoup plus tard dans certaines régions.
Et puis il y a cette vérité qui dérange : une électrique qui roule au charbon polonais pollue plus qu’une hybride essence. Dur à avaler pour les ayatollahs de la voiture branchée, mais c’est la réalité du terrain.
Toyota veut des solutions réalistes, pas idéologiques
Matt Harrison, le patron de Toyota Europe, ne mâche pas ses mots. Pour lui, la transition énergétique ne se décrète pas depuis un bureau bruxellois. Elle se fait sur le terrain, au rythme des vrais gens avec de vrais besoins.
Du coup, Toyota continue de bosser sur tout : l’hydrogène pour demain, les batteries solides pour après-demain, mais surtout l’hybride pour aujourd’hui. Parce que c’est ça que les gens achètent massivement. Pas par manque de vision écolo, mais par bon sens pratique.
Le message est clair : pendant que d’autres font des annonces fracassantes puis rétropédalent discrètement, Toyota avance à son rythme. Moins spectaculaire, plus efficace. La tortue et le lièvre, version automobile. Et on connaît tous la fin de l’histoire.