En s’appuyant sur la robuste plateforme de son nouveau pick-up Tasman, Kia planche sur un 4×4 pur et dur taillé pour affronter le Toyota Land Cruiser. Un projet ambitieux qui pourrait bousculer le marché des tout-terrain, avec des motorisations variées et une préparation extrême en option.
Le segment des tout-terrain authentiques connaît un regain de vitalité que peu auraient anticipé il y a encore quelques années. Entre l’essor du Defender modernisé, la longévité du Wrangler et le retour en force du Land Cruiser, les constructeurs renouent avec l’ADN du 4×4 pur, capable d’affronter la boue, le sable et les pistes les plus accidentées. Un terrain de jeu sur lequel Kia n’avait, jusqu’ici, pas posé ses roues.
C’est pourtant sur ce créneau exigeant que le constructeur coréen entend désormais se mesurer aux légendes du genre. Profitant du développement de son nouveau pick-up Tasman, Kia prépare une déclinaison SUV qui reprendra l’ossature et les capacités de franchissement de cette base solide, tout en offrant le confort et la polyvalence d’un modèle à carrosserie fermée. L’objectif est clair : rivaliser frontalement avec le Toyota Land Cruiser, référence mondiale du segment.
Et pour y parvenir, Kia ne se contente pas de copier la recette. Le futur 4×4 héritera des atouts du Tasman et pourra recevoir, dans sa déclinaison la plus extrême baptisée Weekender, une garde au sol de 30 cm, des pneus tout-terrain de 35 pouces, une suspension optimisée et des protections renforcées. De quoi s’imposer non seulement comme un nouvel acteur du marché, mais aussi comme un sérieux prétendant au titre de meilleur tout-terrain polyvalent.
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Les 4×4 authentiques font leur retour… et Kia veut sa part du gâteau
Pendant des années, le marché automobile a semblé reléguer le tout-terrain pur au rang de vestige nostalgique. Les SUV modernes, plus confortables mais bien moins capables en franchissement, avaient pris le dessus. Pourtant, les dernières évolutions montrent un retournement de tendance : Toyota relance son Land Cruiser, Land Rover capitalise sur le Defender, Jeep pousse son Wrangler et Ford exporte désormais son Bronco.
C’est dans ce contexte que Kia, constructeur plus connu pour ses SUV routiers et ses électriques, décide d’investir un segment historiquement dominé par les Japonais et quelques Anglo-Saxons. Une manœuvre ambitieuse, mais pas insensée : le marché du 4×4 pur attire de nouveau aventuriers, professionnels et passionnés de voyages au long cours, souvent frustrés par l’offre limitée… et les tarifs vertigineux.
Du Tasman au futur SUV : une base technique qui change tout
Le Kia Tasman, premier pick-up de la marque, n’a pas été conçu comme un simple utilitaire. Dès sa genèse, il a été pensé pour rivaliser avec les références australiennes et américaines en matière de robustesse. Châssis échelle, suspensions renforcées, capacités de charge et d’arrachement élevées : tout y est pour bâtir un 4×4 de haut niveau.
Kia entend capitaliser sur cette architecture pour en tirer une version SUV à carrosserie fermée. L’idée n’est pas nouvelle — Toyota, Ford et Isuzu exploitent déjà cette stratégie avec succès — mais c’est une première pour le constructeur coréen. Et surtout, elle ouvre la voie à un véhicule qui allie le confort d’un grand SUV familial à la rusticité mécanique nécessaire pour avaler les pistes, les gués et les chemins rocailleux.
Un vrai tout-terrain, pas un SUV de salon
Contrairement à la majorité des SUV actuels qui se contentent d’une transmission intégrale légère, le futur 4×4 Kia promet un arsenal technique complet : boîte de transfert avec gamme courte, blocages de différentiel central et arrière, et motorisations allant du diesel à l’hybride rechargeable.
Le constructeur veut s’assurer que son modèle puisse jouer dans la même cour que les Land Cruiser et Defender, pas seulement en apparence mais aussi sur le terrain. Cela signifie un dimensionnement sérieux des trains roulants, une gestion fine de la motricité et une conception orientée vers la durabilité dans des conditions extrêmes.
La carte de la préparation extrême : le Tasman Weekender en exemple
Si Kia veut se faire remarquer, c’est aussi en proposant une version radicale, directement sortie d’usine. Baptisée Tasman Weekender, cette déclinaison du pick-up annonce la couleur : garde au sol portée à 30 cm, pneus tout-terrain A/T en 35 pouces, protections renforcées, angles d’attaque et de fuite optimisés, et même un mode de conduite « Rocas » spécifique pour les passages rocheux.
Transposé au futur SUV, un tel package en ferait un concurrent crédible des préparations spéciales Land Cruiser ou Wrangler, tout en conservant le réseau de distribution et la garantie constructeur. Un argument qui pourrait séduire les amateurs de franchissement intensif rebutés par les conversions artisanales coûteuses.
Un projet prometteur… mais pas sans obstacles
Reste une question : Kia osera-t-il lancer ce modèle en Europe et en France ? Entre normes environnementales sévères, fiscalité peu favorable aux gros moteurs et clientèle encore méfiante vis-à-vis des 4×4 coréens, le pari n’est pas sans risque.
En revanche, si la marque parvient à proposer un tarif compétitif, tout en garantissant la fiabilité et les capacités promises, elle pourrait combler un vide laissé par les départs ou la montée en gamme de certaines références. Car aujourd’hui, peu de véhicules combinent un vrai châssis échelle, une dotation moderne et un prix accessible.