Citroën n’a jamais vraiment quitté le terrain des petites voitures abordables, mais avec cette génération de C3, la marque aux chevrons affiche un positionnement encore plus agressif. Le modèle que nous avons essayé — le C3 1.2 Turbo 100 CV en finition You — est proposé à 14 990 € TTC en France, soit l’une des offres les plus compétitives sur le marché des citadines thermiques.
Un tarif quasi imbattable, qui permet à Citroën de prendre de vitesse bon nombre de ses concurrentes directes : une Renault Clio TCe 90 débute à plus de 18 000 €, tandis qu’une Hyundai i20 T-GDi 100 dépasse les 19 000 €. Même Dacia, avec sa Sandero Stepway, commence à 13 590 €, mais avec un moteur moins énergique.
Dans ce contexte, le C3 Turbo se positionne comme l’un des derniers bastions essence/thermique à prix contenu, à une époque où l’électrification fait grimper les prix d’entrée de gamme. Cette politique tarifaire offensive vise clairement à récupérer une clientèle pragmatique, attentive au prix d’achat, mais aussi au coût d’usage.
Une motorisation pragmatique et efficace
Sous le capot, le 1.2 PureTech Turbo 100 ch (3 cylindres) reste une motorisation bien connue dans la galaxie Stellantis. Il est ici associé à une boîte manuelle à 6 rapports, offrant une souplesse d’usage appréciable en milieu urbain. Ce moteur délivre 205 Nm de couple, disponibles assez tôt dans la plage d’utilisation, ce qui favorise les relances et limite les rétrogradages.
Sur le papier, les performances sont modestes mais suffisantes : 0 à 100 km/h en environ 10,6 secondes, vitesse de pointe de 183 km/h. Mais le C3 n’a pas vocation à battre des chronos. Ce qu’il cherche, c’est l’équilibre. Et à ce titre, les consommations mesurées (entre 5,5 et 6,0 l/100 km) en usage mixte sont parfaitement cohérentes avec son positionnement.
Le moteur s’avère plus vivant que certains blocs concurrents, tout en restant sobre. Il n’échappe pas à une certaine rugosité typique des 3 cylindres en charge, mais il reste globalement bien isolé, surtout en usage modéré. Ce moteur n’intègre aucune hybridation, mais respecte la norme Euro 6e et reste compatible avec la fiscalité française actuelle (127 g/km de CO₂ WLTP).
Confort et espace : surprise dans un format compact
Citroën capitalise ici sur sa Smart Car Platform, une base optimisée pour les modèles du segment B, partagée notamment avec certaines déclinaisons indiennes ou sud-américaines. L’espace à bord du C3 est l’une de ses forces. À 4,01 m de long, il offre un volume de coffre de 310 litres, un bon score pour la catégorie, avec un seuil de chargement bas et une forme régulière.
L’intérieur privilégie la simplicité. Plastiques durs omniprésents, mais ajustements corrects et assises confortables. La position de conduite est légèrement surélevée, la visibilité bonne, et les rangements bien pensés. À l’arrière, deux adultes seront à l’aise, avec un espace aux jambes et à la tête satisfaisant, même si la banquette est peu creusée.
Le confort de roulage est dans la veine Citroën : suspension souple, filtrage correct des irrégularités, et direction légère. Une philosophie orientée clairement vers le confort au quotidien, en particulier dans les zones urbaines ou périurbaines.
Au volant : à l’aise en ville, modéré sur route
En usage quotidien, le C3 Turbo se révèle très adapté à la conduite urbaine et périurbaine. Le moteur répond rapidement, la boîte est bien étagée, et les dimensions compactes facilitent les manœuvres. En ville, c’est un allié précieux pour circuler dans un silence mécanique appréciable à bas régime.
Sur route ou autoroute, le constat est plus nuancé. À 110–120 km/h, le moteur tourne encore relativement bas en régime grâce à la 6e bien démultipliée, mais la direction manque de fermeté et de retour d’information à haute vitesse. Le châssis, quant à lui, reste prévenant mais sans ambition dynamique : le roulis est perceptible et le comportement devient flou en conduite vive.
Le freinage est rassurant, sans mordant excessif, et le confort acoustique correct compte tenu du segment. L’insonorisation est limitée, mais reste acceptable au prix proposé. Ce n’est pas un véhicule qui donne envie de s’amuser, mais il reste efficace, sain, et rassurant.
Verdict : qui devrait vraiment l’acheter ?
Le Citroën C3 1.2 Turbo 100 CV coche les cases de la citadine polyvalente à petit prix : moteur sobre, espace correct, équipement raisonnable, confort priorisé. Son tarif plancher, à partir de 14 990 €, lui permet d’atteindre une cible large : jeunes conducteurs, familles secondaires, seniors urbains.
Bien sûr, il ne brille ni par sa finition ni par ses prestations routières. Mais à ce niveau de prix, il offre un compromis très compétitif, d’autant plus qu’il échappe aux contraintes d’homologation des micro-hybrides et à la complexité des électriques. La version e‑C3 à venir ou l’hybride légère 48V ne pourront probablement pas s’aligner sur ce rapport prix‑plaisir‑utilité.
Bon à savoir : un moteur PureTech sous surveillance
Le 1.2 PureTech Turbo de 100 chevaux, qui équipe ce Citroën C3, est un moteur connu dans le groupe Stellantis… et pas uniquement pour de bonnes raisons. Les versions antérieures à 2023, dotées d’une courroie de distribution humide, ont été à l’origine de nombreux problèmes : usure prématurée, casse moteur, et dans certains cas, des incidents de freinage liés à l’encrassement des pompes à vide. Des campagnes de rappel ont été lancées, notamment sur les modèles produits entre 2018 et 2022.
Bonne nouvelle toutefois : les blocs produits depuis fin 2023 bénéficient d’une distribution par chaîne, bien plus fiable, et des ajustements techniques ont été apportés. Stellantis propose également une garantie étendue jusqu’à 10 ans ou 150 000 km sur les motorisations concernées, à condition que l’entretien ait été scrupuleusement suivi. Prudence donc à l’achat d’occasion, mais sur les modèles neufs ou récents, la fiabilité a nettement progressé.