Et si l’une des voitures les plus emblématiques de l’histoire automobile française revenait sur nos routes… mais pas sous la forme que l’on attendrait ? Dans une époque marquée par les hausses de prix, les restrictions environnementales et la surenchère technologique, imaginer une Citroën 2 CV nouvelle génération impose une réflexion plus pragmatique qu’émotive. Pas question ici de fantasmer une électrique à 30 000 €, mais plutôt de réfléchir au moteur idéal pour faire renaître l’esprit original du modèle : un véhicule simple, accessible, populaire.
Alors que Renault capitalise sur l’effet halo du Renault 5 E-Tech, et que Fiat continue d’exploiter le filon de la 500, Citroën, pourtant détentrice d’un patrimoine unique avec la 2 CV, reste étonnamment silencieuse. Pourtant, tout semble indiquer que la marque aux chevrons aurait intérêt à sortir du rang dans un groupe Stellantis à la hiérarchie saturée. Et le moyen le plus réaliste d’y parvenir ne passe probablement pas par une 2 CV électrique chic… mais bien par une 2 CV thermique-hybride, frugale et futée.
Dans cette perspective, un moteur sort du lot : le 1.2 PureTech Turbo, déjà éprouvé, dans ses versions 100 ou 110 ch avec hybridation légère 48 V. Utilisé aujourd’hui dans les nouvelles C3 et C3 Aircross, ce bloc permettrait de combiner sobriété, agrément, compacité, et surtout un coût maîtrisé, condition essentielle pour respecter l’ADN de la 2 CV.
Ce n’est pas l’option la plus glamour, mais c’est peut-être la plus intelligente. Dans un marché où même les voitures d’entrée de gamme flirtent avec les 25 000 €, l’idée d’un moteur simple et éprouvé pour une 2 CV moderne et populaire mérite qu’on s’y attarde sérieusement.
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Une renaissance de la 2 CV est-elle crédible dans le contexte actuel ?
Alors que Fiat, Renault et MINI relancent avec succès leurs icônes populaires du XXᵉ siècle, Citroën reste étrangement absente de ce mouvement néo-rétro. La 2 CV, pourtant symbole intemporel de la simplicité automobile française, n’a toujours pas trouvé de successeur officiel. Et cela intrigue.
Certes, la marque est engagée dans une stratégie de rationalisation, avec des modèles comme la C3 et la C3 Aircross repositionnés à la baisse. Mais dans un groupe Stellantis très hiérarchisé, où DS, Peugeot et Opel jouent des coudes, Citroën peine à exister. Lancer un projet fort, à la fois accessible et porteur d’émotion, pourrait lui permettre de se distinguer.
Pour cela, inutile d’imaginer une 2 CV électrique de niche à 30 000 € : le retour d’un modèle populaire passe forcément par une approche pragmatique, économique et techniquement éprouvée. D’où l’intérêt d’un moteur thermique hybride léger.
Une citadine populaire doit rester accessible : électrification oui, mais simple
À l’heure où les coûts de production explosent, l’accessibilité est devenue un défi majeur. Le passage au tout-électrique est synonyme d’augmentation des tarifs, même avec des aides. Une 2 CV 100 % électrique verrait mécaniquement son prix s’envoler, annihilant tout lien avec son ADN originel.
C’est pourquoi le choix d’une motorisation hybride légère — plus simple, plus économique, et déjà industrialisée — semble bien plus pertinent. Stellantis dispose déjà de cette technologie dans ses modèles d’entrée de gamme : la C3 Hybrid 110 est proposée dès 19 700 €, quand la version Turbo 100 ch thermique débute à 15 240 €.
Avec une telle base, une 2 CV moderne pourrait être vendue sous la barre des 18 000 €, tout en respectant les normes d’émissions et en maintenant un coût d’usage raisonnable. Un positionnement stratégique à l’heure où les Dacia Spring et Citroën ë-C3 électriques peinent à tenir leurs promesses tarifaires.
Le moteur 1.2 Turbo 100 ch : la motorisation idéale pour une néo-2 CV
Le trois-cylindres 1.2 PureTech Turbo, déjà bien connu dans le groupe Stellantis, semble parfaitement taillé pour cette mission. Dans ses versions 100 ou 110 ch, il offre un bon compromis entre sobriété, performance et agrément, surtout associé à une hybridation légère 48 V.
Avec environ 5 L/100 km en cycle mixte et des émissions contenues, ce bloc répondrait à la fois aux attentes écologiques et économiques. Il permettrait également de conserver une architecture compacte, essentielle pour respecter l’esprit d’origine de la 2 CV.
La version Hybrid 110, utilisée dans la nouvelle C3, intègre un alterno-démarreur, une récupération d’énergie au freinage, et une assistance électrique à basse vitesse. Le tout sans nécessiter de recharge externe — un vrai atout pour les zones rurales ou les trajets urbains simples.
Une future 2 CV plus grande, plus polyvalente : entre citadine et mini-SUV
Historiquement, la 2 CV n’était pas qu’une citadine : elle emmenait la famille à la campagne, transportait des cageots, ou arpentait les chemins. Une version moderne devrait donc offrir plus de volume que la moyenne des citadines, à l’image de ce que Renault prépare avec son futur Renault 4.
Une 2 CV légèrement surélevée, au gabarit proche d’un petit SUV, avec une habitabilité convenable et des suspensions souples, aurait tout son sens. L’intérieur, quant à lui, pourrait s’inspirer des nouvelles Citroën C3 et C3 Aircross, avec une présentation simple, des matériaux robustes, et quelques touches rétro pour évoquer l’originale.
Ce positionnement hybride, à la croisée des genres, serait parfaitement adapté à une clientèle cherchant une voiture du quotidien pratique, économique et différenciante.
Jouer la carte du rétro populaire pour répondre aux marques chinoises ?
Face à la montée en puissance des marques chinoises, la bataille ne se joue plus uniquement sur les technologies ou les équipements. Elle se joue aussi sur l’émotion, l’image, et l’attachement culturel. Renault, avec le 5, l’a bien compris. Citroën dispose d’un capital affectif énorme avec la 2 CV.
Une voiture sobre, bien pensée, au style reconnaissable entre mille, avec un moteur simple et une technologie maîtrisée, pourrait séduire un public lassé par la sophistication forcée des citadines modernes. À condition toutefois que le prix soit réellement attractif.
Dans un monde automobile en mutation, la vraie audace serait peut-être de revenir à l’essentiel, avec un clin d’œil intelligent au passé. Un moteur thermique hybride de 100 ch pourrait bien être la clé technique d’un retour gagnant pour la 2 CV. Encore faut-il que Citroën ose.