Dans l’univers automobile, certaines alliances font plus rêver que d’autres. Et lorsque deux icônes italiennes comme Alfa Romeo et Maserati décident d’unir leurs forces, l’espoir renaît chez les passionnés comme chez les stratèges. Confronté à un recul marqué des ventes — -20 % pour Alfa Romeo, -57 % pour Maserati en 2024 — Stellantis ne pouvait rester sans réaction. Plutôt que de céder à la tentation de la vente ou de la fusion, le groupe opte pour un scénario inédit : une coopération étroite entre ces deux marques, chacune gardant son âme, mais partageant l’essentiel pour bâtir des modèles plus compétitifs.
Cette stratégie, impulsée par Antonio Filosa, le nouveau patron de Stellantis, pourrait bien marquer un tournant pour le géant automobile. L’objectif est clair : mutualiser plateformes, composants et ressources sans diluer les ADN respectifs. Un pari complexe, mais potentiellement payant, alors que se profilent de nouveaux projets majeurs : Giulia, Stelvio, Levante, Quattroporte, autant de noms qui devraient bénéficier de cette synergie pour passer à l’ère de l’électrification et des nouvelles technologies.
Reste à savoir si cette coopération réussira à relancer l’attrait commercial des deux marques et à relever les défis industriels qui l’accompagnent. Le duo italien peut-il encore incarner le renouveau de Stellantis ?
Alfa Romeo et Maserati : une alliance stratégique pour redresser la barre
Le groupe Stellantis, sous l’impulsion de son nouveau directeur Antonio Filosa, engage une transformation majeure pour tenter de redresser deux de ses marques les plus prestigieuses. Confrontées à une chute des ventes préoccupante en 2024 (-20 % pour Alfa Romeo, -57 % pour Maserati), les deux firmes italiennes vont désormais travailler main dans la main.
Le SUV familial qui défie la logique : fiable comme un tank, sobre comme une citadine
Pas question de fusionner ou de vendre : Stellantis mise sur une collaboration renforcée, qui permettra à Alfa Romeo et Maserati de conserver leurs identités propres tout en partageant des éléments techniques essentiels. L’enjeu : abaisser les coûts de développement et de production, et surtout, proposer des véhicules plus compétitifs et adaptés aux attentes d’un marché en pleine mutation.
Une synergie technologique : plateformes communes et nouveaux modèles
Au cœur de cette stratégie se trouve la plateforme STLA Large, sur laquelle reposeront les futurs modèles des deux marques. Conçue pour accueillir des motorisations thermiques et 100 % électriques, elle servira de base aux prochaines générations d’Alfa Romeo Giulia et Stelvio, ainsi qu’aux futurs Maserati Levante et Quattroporte.
Cette mutualisation ira bien au-delà des seules plateformes. Les deux marques partageront également des composants, des technologies de propulsion et des équipes de développement. L’exemple du Maserati MC20 et de l’Alfa Romeo 33 Stradale, qui avaient déjà amorcé ce type de coopération, montre la voie. Mais l’objectif est désormais d’étendre ce modèle à l’ensemble des projets du segment D et E.
Des ambitions partagées mais des identités préservées
Si la collaboration est technique, le style et l’esprit des véhicules resteront distincts. Alfa Romeo continuera de s’adresser aux amateurs de sportivité raffinée, avec des modèles au tempérament affirmé et au design latin. Maserati, de son côté, conservera son positionnement de marque de luxe, avec des véhicules encore plus exclusifs et orientés vers le grand tourisme.
Le design et la personnalisation des modèles joueront un rôle clé pour éviter tout risque de dilution de l’identité de chaque constructeur. Le travail d’Alejandro Mesonero-Romanos, à la tête du design Alfa Romeo, sera déterminant pour garantir cette différenciation dans le cadre d’une base technique partagée.
Enjeux industriels et défis de la collaboration
Si la synergie technique semble pleine de promesses, plusieurs défis attendent Alfa Romeo et Maserati. Le principal concerne l’outil industriel : les deux marques disposent déjà d’usines largement dimensionnées pour leurs volumes actuels. Trouver un équilibre entre mutualisation et maintien de la production sur les sites historiques sera un point sensible.
Par ailleurs, la répartition des technologies propres à chaque marque devra être soigneusement orchestrée : le moteur Nettuno V6 de Maserati, la technologie électrique développée à Modène, et l’expertise d’Alfa Romeo sur la plateforme STLA Large devront cohabiter au service de projets communs sans générer de tensions internes.
Enfin, ce partenariat technique pourrait bien offrir des opportunités inédites : imaginez un modèle sportif fruit de la collaboration entre les ingénieurs des deux marques, combinant le savoir-faire d’Alfa en matière de châssis et celui de Maserati en motorisation haut de gamme. Un rêve que cette nouvelle ère rend, sinon probable, du moins envisageable.