C’est un affrontement que les passionnés de l’automobile française attendaient avec impatience. D’un côté, la Peugeot e-208, pionnière du segment des citadines électriques made in France, auréolée de plusieurs années de présence sur le marché. De l’autre, la nouvelle Renault 5 E-Tech, qui marque le retour d’un nom mythique, adapté aux exigences de la mobilité urbaine contemporaine. Au-delà de l’héritage et du style, c’est un match technologique, pratique et économique qui se joue. Et après un test détaillé, une candidate semble s’imposer comme la nouvelle référence du segment.
Design : néo-rétro contre modernité
Le design reste l’un des premiers critères d’achat pour une citadine. Sur ce point, les deux concurrentes proposent des approches radicalement différentes.
La Renault 5 E-Tech assume pleinement son héritage, en reprenant les codes de la R5 d’origine avec un style néo-rétro extrêmement bien exécuté : phares ronds revisités, capot plongeant, optiques intégrées dans une carrosserie courte et ramassée. C’est une voiture qui suscite une émotion immédiate, une rareté dans l’univers de l’électrique.
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Face à elle, la Peugeot e-208 joue la carte de la modernité agressive : calandre pleine, crocs lumineux verticaux à l’avant, lignes tendues, profil dynamique. Un look plus conventionnel aujourd’hui, mais toujours très soigné.
Verdict design : avantage Renault 5, pour son audace esthétique et sa personnalité.
Gabarit et praticité
La Peugeot e-208 mesure 4,06 mètres, contre 3,92 mètres pour la Renault 5. Ce gabarit plus compact donne un net avantage à la citadine au losange en milieu urbain, surtout en manœuvre ou pour se garer.
Mais la surprise vient du coffre : 326 litres pour la Renault 5, contre 309 litres pour la e-208. Preuve que Renault a optimisé l’architecture électrique et l’aménagement intérieur.
Verdict pratique : Renault 5 en tête, pour son encombrement réduit et sa capacité de chargement supérieure.
Autonomie et performances : la Peugeot tient tête
Sous le capot, la Peugeot e-208 affiche un moteur électrique de 136 ch (100 kW) et une batterie de 50 kWh, pour une autonomie réelle allant jusqu’à 400 km WLTP, en fonction des versions.
La Renault 5 E-Tech se contente d’un bloc de 125 ch (92 kW) et d’une batterie de 45 kWh dans sa version de base, avec une autonomie variant de 300 à 350 km.
En usage autoroutier, la consommation de la Peugeot est mesurée à 20,2 kWh/100 km, contre 23,2 kWh/100 km pour la Renault. Sur ce terrain, la Peugeot est plus efficiente et offre plus de tranquillité sur les longs trajets.
Verdict technique : victoire pour la e-208 sur l’autonomie et la consommation.
Recharge : avantage Renault sur l’AC
Côté recharge rapide, les deux voitures plafonnent à 100 kW, permettant de passer de 10 à 80 % en environ 30 minutes sur borne DC. Mais en courant alternatif (AC), pour les bornes domestiques ou en voirie, la Renault propose un chargeur embarqué 11 kW triphasé de série, là où il est en option sur la e-208.
Pour ceux qui rechargent souvent chez eux ou sur des bornes urbaines, cet équipement change tout en termes de flexibilité.
Verdict recharge : point pour la Renault 5, qui facilite la recharge au quotidien.
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Conduite : confort ou dynamisme ?
Au volant, la Renault 5 séduit par sa légèreté et sa maniabilité. Elle excelle en milieu urbain, avec un rayon de braquage court et une direction douce. Le mode “B” permet une régénération forte et agréable à utiliser, notamment en ville.
La Peugeot e-208, elle, propose un comportement plus dynamique avec une suspension plus ferme et une direction plus directe. Elle est plus stable sur route rapide, mais moins confortable sur les pavés ou les ralentisseurs.
Verdict conduite : égalité technique, à départager selon l’usage : ville = Renault, route = Peugeot.
Prix et équipements : Renault frappe fort
C’est sur le prix que la Renault 5 assène son coup le plus dur. Annoncée entre 25 000 et 30 000 € selon version, elle cible frontalement les aides gouvernementales et l’accès au leasing social.
La Peugeot e-208, elle, démarre à 37 000 €, un tarif élevé qui la place en concurrence avec des véhicules plus spacieux ou premium. Certes, la dotation est riche, mais le surcoût est significatif.
De plus, l’équipement de série de la Renault 5 est extrêmement compétitif, avec régulateur adaptatif, recharge AC 11 kW, caméra de recul et écran tactile dernière génération.
Verdict budget : victoire nette pour Renault, qui rend l’électrique bien plus accessible.
Verdict final : la nouvelle championne est là
La Peugeot e-208 reste une excellente citadine électrique, bien finie, stable sur route, performante et toujours séduisante. Mais face à une Renault 5 E-Tech plus maniable, moins chère, mieux équipée et au design plus marquant, difficile de nier l’évidence.
Sur la base de notre test, la Renault 5 s’impose comme la nouvelle référence française du segment des citadines électriques. Elle réussit la synthèse entre technologie, plaisir de conduite, accessibilité financière et identité forte. C’est non seulement un retour gagnant pour un nom légendaire, mais une réponse claire aux besoins actuels du marché.