Contre la dépendance chinoise : Stellantis rapatrie sa production avec 38 millions d’euros

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Face aux tensions commerciales internationales et à la domination chinoise sur les composants stratégiques, Stellantis prend les devants. Le géant automobile européen investit massivement dans son usine italienne de Biella pour produire en toute autonomie les moteurs de ses futures voitures électriques compactes.

Stellantis vient de confirmer un investissement stratégique de 38 millions d’euros dans son usine de Verrone, située dans le Piémont italien. L’objectif est clair : réorienter l’activité du site vers la production de réducteurs pour moteurs électriques, un élément central dans l’architecture des groupes motopropulseurs électrifiés.

Ce choix marque un tournant industriel majeur pour le groupe, qui cherche à s’émanciper des chaînes d’approvisionnement externes dans un contexte géopolitique tendu et de transition énergétique accélérée. Verrone, qui produisait jusqu’alors des composants de transmissions mécaniques pour véhicules thermiques, amorce ainsi sa reconversion vers l’électrique, avec des emplois préservés et des compétences locales revalorisées.

Le projet permettra à Stellantis de mieux maîtriser ses coûts, ses délais et sa technologie, tout en renforçant la souveraineté industrielle européenne dans le domaine clé de l’électromobilité.

Moteur électrique nouvelle génération Stellantis fabriqué en Europe pour véhicules électrifiés
Stellantis développe ses propres moteurs électriques en Europe, dans une logique de souveraineté technologique et de performance durable. Fabriqué à Verrone, ce moteur est conçu pour équiper la future gamme 100 % électrique du groupe, avec un haut rendement et une compatibilité avec les plateformes STLA.

Objectifs stratégiques : réduire la dépendance aux fournisseurs externes et renforcer l’autonomie industrielle

Dans un secteur automobile où la dépendance à certains fournisseurs asiatiques reste forte — notamment pour les batteries, les moteurs ou les semi-conducteurs — Stellantis entend reprendre la main sur les composants critiques. Les réducteurs, ces pièces mécaniques essentielles au bon fonctionnement des moteurs électriques, sont souvent fabriqués par des équipementiers spécialisés, principalement en Asie.

La révolution silencieuse : l’auto économique qui privilégie l’essentiel et l’autonomie

Avec cette nouvelle ligne de production à Verrone, le groupe se donne les moyens d’internaliser un maillon stratégique, en phase avec son plan de transition énergétique baptisé Dare Forward 2030. L’idée est de réduire la vulnérabilité face aux tensions d’approvisionnement et aux fluctuations des marchés internationaux, tout en accélérant le déploiement de ses propres technologies.

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Ce mouvement renforce également la crédibilité de Stellantis dans sa volonté de produire en Europe pour l’Europe, un discours qui prend tout son sens dans le contexte actuel de relocalisation industrielle et de réindustrialisation du Vieux Continent.

Détails de l’investissement et capacités de production de l’usine de Verrone

L’usine de Verrone, historiquement spécialisée dans les transmissions mécaniques pour les modèles Alfa Romeo, Fiat ou encore Jeep, s’apprête à changer radicalement de vocation. Grâce à cet investissement de 38 millions d’euros, Stellantis va y implanter une nouvelle ligne de production entièrement dédiée aux réducteurs pour moteurs électriques.

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Le plan prévoit une montée en cadence progressive, avec des objectifs chiffrés dès 2024. Les réducteurs produits à Verrone équiperont notamment les futurs modèles électriques du groupe, assemblés dans d’autres usines européennes. Une logique d’intégration verticale parfaitement alignée avec la stratégie de Stellantis de gagner en indépendance technologique tout en maintenant un ancrage local.

Cette transformation industrielle inclut également un volet formation pour les salariés, afin d’accompagner la transition des compétences du thermique vers l’électrique, sans pertes d’emplois. Un point particulièrement sensible dans une région où l’industrie automobile reste un pilier économique.

Plateforme STLA de Stellantis conçue pour véhicules électriques, jusqu’à 800 km d’autonomie
La plateforme STLA incarne la vision électrique de Stellantis : modulaire, performante et compatible multi-segments. Base technique de nombreux modèles à venir, elle promet jusqu’à 800 km d’autonomie et s’adapte à tous les styles de carrosserie.

Impact sur le marché européen et perspectives d’avenir pour Stellantis dans l’électrification automobile

Avec ce mouvement, Stellantis envoie un signal fort à l’industrie européenne. À l’heure où les géants de l’automobile doivent choisir entre dépendance technologique ou relocalisation stratégique, le groupe opte pour l’autonomie. L’investissement à Verrone s’inscrit dans une série de décisions structurantes : gigafactories de batteries, plateformes multiénergies, développement de logiciels embarqués, etc.

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Ce recentrage sur la maîtrise des composants critiques vise à sécuriser la transition vers une gamme 100 % électrique à l’horizon 2030, tout en consolidant une présence industrielle forte sur le territoire européen. Dans un marché hautement concurrentiel, cela pourrait bien faire la différence.

À travers ce virage, Stellantis assume pleinement son rôle de leader industriel en Europe, misant sur la résilience, l’innovation interne et la souveraineté technologique pour traverser la décennie décisive de l’électrification automobile.

Julien Caron
Julien Caron
Julien Caron est rédacteur chez Passion and Car et un expert reconnu dans le domaine des voitures électriques. Fort de plusieurs années d'expérience, il offre une analyse approfondie et des avis éclairés sur les dernières innovations et tendances de l'industrie automobile. Sa passion pour la transition vers des véhicules plus respectueux de l'environnement se reflète dans ses articles, où il aborde des sujets variés allant des performances techniques aux avantages écologiques des voitures électriques.

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