Imaginez un croisement entre un Land Rover Defender et un Jeep Wrangler, mais signé par un constructeur chinois encore inconnu en France. C’est précisément ce que propose Jetour avec son T2, un tout-terrain aussi carré dans son design que dans ses intentions. Dans un marché européen où les vrais baroudeurs deviennent rares et chers, cette proposition inattendue secoue la hiérarchie.
Doté d’un gabarit impressionnant, d’une transmission intégrale avec blocage de différentiel, et d’un moteur essence turbo qui dépasse les 250 chevaux, le Jetour T2 coche toutes les cases du 4×4 sérieux. À ceci près qu’il entend démocratiser le tout-terrain avec un prix de départ sous les 40 000 €, soit presque deux fois moins qu’un Defender équivalent. De quoi piquer la curiosité des amateurs de franchissement, mais aussi des familles en quête d’un SUV costaud à tarif contenu.
Encore inconnu sur notre territoire, Jetour, filiale du géant chinois Chery, veut s’imposer rapidement avec ce modèle taillé pour l’export. Après l’Espagne, c’est au reste de l’Europe – et peut-être à la France – que ce nouveau venu compte bien faire goûter son cocktail de robustesse, de technologie et de prix choc. Un pari osé, mais pas dénué de logique dans un contexte de hausse généralisée des tarifs.
Un style baroudeur assumé, façon Land Rover Defender
Impossible de le manquer. Le Jetour T2 arbore un design radicalement carré, aux lignes droites et à la silhouette massive. Une esthétique qui n’est pas sans rappeler le Land Rover Defender, voire le Ford Bronco, avec une calandre verticale, des ailes marquées, des passages de roues noirs et une garde au sol généreuse. À l’avant, les optiques LED carrées et les feux diurnes intégrés renforcent le style robuste. À l’arrière, la roue de secours fixée sur le hayon vient parachever cette panoplie de vrai 4×4.
Avec 4,78 m de long pour 2 m de large, le Jetour T2 joue dans la cour des grands. Ses proportions lui assurent une présence statutaire, accentuée par des coloris biton et des jantes jusqu’à 20 pouces. Ce n’est clairement pas un SUV urbain travesti en aventurier : il revendique haut et fort son ADN tout-terrain.
Les détails extérieurs soulignent cette vocation : crochets de remorquage visibles, protections de bas de caisse, barres de toit et marchepieds fonctionnels. C’est un véhicule qui, visuellement, inspire la robustesse, mais dont l’élégance reste maîtrisée pour séduire aussi bien les familles que les amateurs de franchissement.
Une fiche technique sérieuse, taillée pour le tout-terrain
Jetour n’a pas fait les choses à moitié sous le capot. Le T2 embarque un moteur 2.0 turbo essence développant 254 ch et 390 Nm, associé à une boîte automatique ZF à 7 rapports. Une transmission intégrale est bien entendu de la partie, avec blocage de différentiel central et modes de conduite adaptés aux terrains difficiles. C’est une architecture plus proche du Toyota Land Cruiser que d’un SUV classique.
Le châssis repose sur une base séparée (type body-on-frame), gage de robustesse en off-road, avec une garde au sol généreuse et des angles d’attaque et de fuite travaillés. Contrairement à de nombreux modèles qui singent le tout-terrain sans en avoir les capacités, le Jetour T2 assume une vraie vocation baroudeuse.
Et ce n’est qu’un début. Le constructeur annonce déjà une version hybride rechargeable (PHEV) à venir, combinant bloc essence et électrification pour séduire une clientèle urbaine ou soucieuse de limiter son malus écologique. Aucune donnée technique sur cette version n’est encore confirmée, mais elle devrait faire son entrée en Europe courant 2025.
Une arrivée stratégique sur le marché européen
Le Jetour T2 ne débarque pas par hasard. Le constructeur chinois a officialisé son lancement européen par l’Espagne, avec un réseau en cours de constitution et une stratégie de distribution offensive. Le choix de l’Espagne s’explique par une homologation plus souple et un marché réceptif aux nouveautés chinoises. D’autres pays sont déjà dans le viseur, notamment l’Allemagne et l’Italie.
Mais qu’en est-il de la France ? À l’heure actuelle, aucune date précise n’est annoncée pour une commercialisation hexagonale. L’arrivée sur notre territoire dépendra d’une homologation européenne complète et d’une adaptation aux exigences du marché français, notamment en matière de sécurité, de normes antipollution, et de fiscalité.
Le principal obstacle en France reste le malus écologique, particulièrement sévère pour les véhicules thermiques puissants. Avec ses 254 ch, le Jetour T2 serait frappé par un malus maximal de 60 000 € en 2025, sauf à bénéficier d’une version PHEV ou 100 % électrique. D’où l’importance stratégique des futures motorisations électrifiées pour ce modèle.
Un prix qui casse les codes des tout-terrain
C’est sans doute le plus grand atout du Jetour T2 : son prix plancher. En Espagne, il débute à 39 900 € TTC, avec un niveau d’équipement particulièrement riche (sellerie cuir, écran tactile, caméra 360°, aides à la conduite). Un tarif qui le place très loin sous les 4×4 généralistes du marché européen.
À titre de comparaison, un Land Rover Defender 110 équipé de manière équivalente dépasse allègrement les 70 000 €, tandis qu’un Toyota Land Cruiser nouvelle génération avoisine les 80 000 €. Même un Jeep Wrangler ne descend plus sous les 60 000 € en version de base.
Qu’en serait-il en France ? Si l’on applique le malus CO2 2025, la version thermique subirait un surcoût conséquent, rendant le prix final peu compétitif face à des modèles mieux établis. D’où l’intérêt de miser sur la version hybride rechargeable, qui pourrait échapper au malus ou en limiter l’impact. Reste à connaître son tarif exact, sa disponibilité et sa fiche technique complète.