Le segment du pick-up et du 4×4 tout-terrain n’est plus réservé aux amateurs de moteurs diesels rugissants. Face à la pression réglementaire mondiale et aux attentes des clients en matière de consommation et de polyvalence, Hyundai prépare une offensive inattendue mais redoutablement stratégique. Le constructeur sud-coréen a confirmé l’arrivée prochaine d’un pick-up hybride ainsi que d’un SUV 4×4 partageant la même base technique, dans un effort concerté pour rivaliser avec les références du marché — Toyota Hilux, RAV4 ou encore Ford Maverick.
L’élément central de ce duo à venir : un groupe motopropulseur hybride HEV combinant un moteur 2.5 turbo essence à un système électrique. L’ensemble pourrait développer plus de 330 chevaux, avec une transmission intégrale, probablement issue de la plateforme Santa Cruz déjà éprouvée sur certains marchés. Une configuration qui permettrait d’allier puissance, traction et efficacité, tout en réduisant l’empreinte CO₂ par rapport aux motorisations thermiques classiques — un impératif pour viser des marchés comme la Californie ou l’Union européenne.
Si le projet cible en priorité l’Amérique du Nord, les déclarations des dirigeants laissent la porte ouverte à une commercialisation mondiale. Avec l’évolution des normes environnementales, notamment les zones à faibles émissions (ZFE) en Europe, une offre hybride de ce calibre pourrait représenter une alternative crédible à mi-chemin entre utilitaire et SUV familial. Reste à voir si Hyundai parviendra à combiner gabarit, performances, et efficacité réglementaire dans un format compatible avec les exigences du marché européen.
Annonce stratégique : Hyundai monte d’un cran
Le ton est donné. Lors d’une récente prise de parole, Hyundai a officiellement confirmé le développement d’un nouveau pick-up et d’un SUV 4×4 partageant la même architecture. Une annonce stratégique qui démontre l’ambition du constructeur de s’implanter durablement dans le segment des véhicules tout-terrain hybrides, jusque-là dominé par Toyota. D’un seul mouvement, Hyundai cible deux segments très dynamiques : les utilitaires polyvalents d’un côté, et les SUV familiaux à vocation baroudeuse de l’autre.
Ce projet entre dans une logique d’expansion mondiale, et particulièrement nord-américaine. Le constructeur y est déjà solidement implanté avec la Santa Cruz, mais ce nouveau duo promet d’aller plus loin en combinant capacités tout-terrain, motorisation électrifiée, et design affirmé. José Muñoz, directeur des opérations, a évoqué une motorisation HEV puissante et efficiente, développée en interne, et destinée à répondre aux standards actuels et futurs d’émissions — un enjeu majeur pour les dix prochaines années.
Ce pari sur l’hybride dans un segment dominé par le thermique pur est audacieux, mais il s’inscrit dans la stratégie plus large de Hyundai : électrifier progressivement tous les usages, y compris ceux perçus comme les plus éloignés de la transition énergétique. La marque sud-coréenne veut montrer qu’il est possible de proposer un véhicule utilitaire, puissant et capable, sans nécessairement sacrifier l’efficacité environnementale.
Spécifications techniques anticipées
Si le design et les dimensions définitives n’ont pas encore été révélés, plusieurs éléments techniques ont déjà filtré. Le nouveau pick-up et le SUV 4×4 Hyundai devraient s’appuyer sur la plateforme existante de la Santa Cruz, un modèle à châssis monocoque déjà bien établi. Cette base permettrait d’assurer une bonne motricité en conditions difficiles, tout en préservant un comportement routier civilisé, contrairement aux pick-ups à châssis échelle souvent plus rustiques.
Sous le capot, le groupe motopropulseur annoncé est un 2.5 turbo essence associé à un système hybride non rechargeable (HEV). D’une puissance cumulée estimée à plus de 330 chevaux, il s’agirait d’une mécanique inédite chez Hyundai, conçue spécifiquement pour répondre aux besoins de puissance, de couple, mais aussi de sobriété énergétique. Cette motorisation viserait un équilibre entre capacités de remorquage, franchissement et consommation maîtrisée, avec une autonomie similaire à celle d’un thermique classique, mais un meilleur rendement global.
La transmission intégrale serait évidemment de série sur ces futurs modèles, avec possiblement des modes de conduite spécifiques pour les terrains difficiles, comme c’est déjà le cas sur certains SUV Hyundai. En revanche, aucune version tout électrique n’est annoncée à ce stade. Hyundai semble miser ici sur une hybridation pragmatique plutôt qu’un tout-électrique encore trop contraignant pour les usages utilitaires.
Marchés visés et calendrier
Le marché nord-américain constitue la cible prioritaire pour ces nouveaux modèles. Aux États-Unis, le segment des pick-ups est roi, et les SUV familiaux à transmission intégrale rencontrent un succès croissant, surtout dans les régions rurales ou enneigées. Mais Hyundai n’exclut pas une diffusion plus large, et le projet pourrait s’exporter vers d’autres marchés selon l’évolution des législations, notamment en Asie, en Australie et en Europe.
Sur le Vieux Continent, la situation est plus complexe. La fiscalité sur les véhicules puissants, les réglementations de CO₂ et les contraintes de gabarit rendent l’adaptation difficile, mais pas impossible. Un SUV 4×4 hybride bien calibré pourrait répondre à une demande de véhicule familial baroudeur, concurrent indirect des Toyota RAV4 Hybride ou Suzuki Across. La version pick-up, en revanche, devrait rester limitée à des usages professionnels ou de niche, sauf à bénéficier d’un positionnement fiscal intelligent (catégorie utilitaire, notamment).
Côté calendrier, Hyundai vise une mise sur le marché avant la fin de la décennie, sans date plus précise. Les premières versions de développement pourraient voir le jour dès 2026 ou 2027, avec une commercialisation progressive selon les zones géographiques. Le constructeur laisse entendre que les plans sont déjà bien avancés, ce qui pourrait indiquer un lancement plus tôt qu’attendu.
Un groupe hybride inédit au service de la performance et de la sobriété
Hyundai ne se contente pas d’adapter une motorisation existante pour son futur duo pick-up/SUV 4×4. Au contraire, le constructeur annonce le développement d’un tout nouveau système hybride non rechargeable (HEV), centré sur un bloc thermique 2.5 turbo essence. Ce moteur, déjà présent dans certaines berlines sportives de la marque (notamment aux États-Unis), sera ici profondément remanié pour être associé à un moteur électrique dans une configuration optimisée pour le couple et la motricité.
La puissance cumulée devrait dépasser 330 chevaux, un niveau élevé pour une architecture hybride simple. Cette orientation traduit une volonté claire : conserver des performances dignes d’un tout-terrain traditionnel, tout en intégrant les bénéfices de l’électrification. Le moteur électrique — intégré probablement entre le thermique et la boîte automatique — apporterait un renfort immédiat à bas régime, améliorant à la fois les capacités de franchissement et l’agrément en ville. Un avantage déterminant face aux diesels, souvent pénalisés par les normes et les taxes dans les grandes agglomérations.
En l’absence de recharge externe, l’autonomie dépendra exclusivement du réservoir à essence, ce qui permet au véhicule de conserver une grande liberté d’usage, notamment dans les zones reculées. En parallèle, le système hybride permettra de réduire la consommation en usage mixte, en récupérant l’énergie au freinage et en coupant le moteur thermique à basse vitesse. Si les chiffres d’émissions ne sont pas encore connus, Hyundai vise une homologation compatible avec les seuils CO₂ imposés d’ici 2030, tout en maintenant un excellent rapport poids/puissance, indispensable sur ce type de véhicule.
Au-delà des performances pures, Hyundai pourrait également intégrer plusieurs modes de conduite — Normal, Eco, Sport, et probablement un mode spécifique tout-terrain — pour adapter l’intervention du moteur électrique selon les besoins. Le système de refroidissement, le calibrage de la boîte automatique et la gestion électronique seront eux aussi développés pour répondre aux contraintes d’un usage mixte : autoroute, remorquage, chemin dégradé, zone urbaine. Une approche globale, qui rappelle que ce futur 4×4 ne sera pas seulement un exercice de style, mais un outil polyvalent pensé pour durer.
Rivals et défis : Hilux, RAV4 et la concurrence “écolo”
Face à Hyundai, la concurrence ne manque pas, à commencer par Toyota, maître du jeu sur ce segment. Le Hilux domine toujours le marché des pick-ups robustes, tandis que le RAV4 Hybride reste une référence dans le monde des SUV électrifiés. Ford, de son côté, monte en puissance avec ses Maverick et Ranger hybrides ou électriques. Face à ces mastodontes, Hyundai devra frapper juste : bon gabarit, bonne puissance, prix cohérent et réputation de fiabilité.
L’avantage de Hyundai réside dans sa maîtrise de l’hybride, déjà éprouvée sur les Tucson, Santa Fe et Ioniq, mais aussi dans sa capacité à proposer des modèles bien équipés à un tarif souvent inférieur à celui de ses concurrents japonais. Si le futur pick-up 4×4 hybride peut être proposé à un tarif raisonnable (sous les 50 000 € TTC en Europe), il pourrait séduire les clients rebutés par le diesel, sans devoir passer au 100 % électrique.
Mais les défis sont réels : poids élevé, fiscalité défavorable, émissions réelles parfois plus élevées que sur le papier, sans oublier les ZFE qui pénalisent mécaniquement tous les véhicules hors électrique. Hyundai devra donc faire preuve d’intelligence technique et marketing pour positionner ces modèles hybrides comme des solutions d’avenir et non comme des compromis provisoires. Une gageure, certes, mais pas hors de portée pour un groupe aussi ambitieux que celui-ci.