Le compte à rebours est lancé. Après des mois de rumeurs et une apparition remarquée sous camouflage sur les circuits, Toyota confirme officiellement la présentation imminente de son futur supercar. Le 13 octobre marquera la première mondiale d’un modèle radicalement sportif, incarnant la quintessence du label GR (Gazoo Racing). Une silhouette fuselée, des ailes musclées, un aileron prononcé… et une promesse : rivaliser avec les icônes du segment, à commencer par la redoutable Porsche 911 GT3.
Dans un teaser aussi suggestif que stratégique, la marque japonaise dévoile les lignes d’un coupé agressif et élancé, portant les espoirs d’un retour en force sur la scène des sportives d’élite. Mais ici, pas question de nostalgie gratuite : Toyota veut imposer une vision moderne du supercar, avec une motorisation V8 potentiellement hybride, conjuguant performance, efficience et engagement technologique. Un projet qui s’inscrit dans une dynamique plus large, celle de la montée en gamme de la division GR.
Au-delà de l’annonce produit, c’est une déclaration d’intention. Car en plaçant ce modèle au sommet de son offre sportive, Toyota change d’échelle. L’objectif est clair : ne plus se contenter d’agiter les souvenirs du LFA ou de flatter les puristes avec des modèles comme la GR Yaris ou la GR Supra. Cette fois, le constructeur entend frapper fort, sur route comme sur piste, avec une déclinaison GT3 de compétition prévue dans la foulée. Une offensive à surveiller de très près.
Un teaser évocateur pour relancer l’attente
La première image officielle ne montre que des lignes. Mais quelles lignes. Une silhouette basse, nerveuse, dominée par un long capot sculpté, un empattement visiblement allongé et un aileron arrière massif. En toile de fond, un éclairage dramatique souligne la courbe d’un capot plongeant et la posture campée de la voiture. À défaut de détails techniques, Toyota joue la carte de l’émotion visuelle, dans un style qui évoque les prototypes d’endurance.
Le logo GR sur la plaque d’immatriculation suffit à situer l’ambition du projet : ce modèle incarne le sommet de la gamme Gazoo Racing. Si l’on lit entre les lignes, cette future sportive semble s’inscrire dans la lignée des icônes japonaises les plus exclusives, de la Toyota 2000GT à la Lexus LFA, en passant par les dernières déclinaisons racing de la Supra. L’esthétique laisse entrevoir une orientation résolument piste, mais avec une homologation routière en ligne de mire.
Toyota n’en est pas à son coup d’essai en matière de teasing maîtrisé, mais ce lancement s’annonce comme un tournant. La mise en scène millimétrée autour du 13 octobre crée une montée en tension qui n’est pas sans rappeler les grandes heures du lancement de la LFA en 2009. Avec, en toile de fond, une attente bien réelle d’un modèle capable de bousculer l’ordre établi des supercars européens.
Date et contexte de présentation : que sait-on ?
Toyota a choisi le 13 octobre 2025 pour lever le voile sur cette nouveauté, à l’occasion de l’édition japonaise du Fuji 24 Hours, un événement symbolique qui réunit sport automobile et innovation technologique. Ce choix n’est pas anodin : il ancre cette présentation dans un cadre hautement compétitif, en plein cœur de l’univers du GT japonais.
Tout laisse à penser que le constructeur nippon orchestrera une double révélation : d’un côté, une version routière très haut de gamme, sans doute limitée en production ; de l’autre, une déclinaison GT3 pensée pour l’endurance, appelée à s’aligner sur des grilles internationales dès 2026. Le lien entre les deux ne serait pas qu’esthétique : le développement serait simultané, garantissant une continuité technique entre route et circuit.
Ce type de stratégie, déjà expérimentée par Porsche ou Ferrari, vise à renforcer la crédibilité de la version homologuée en s’appuyant sur la légitimité sportive de la version piste. Une manière de capitaliser sur le succès de la GR Supra GT4, tout en montant en gamme et en ambition.
Motorisation pressentie & technologie embarquée
Sous le capot, peu de certitudes, mais de fortes probabilités. Le bruit court depuis plusieurs mois qu’un V8 atmosphérique ou biturbo, dérivé des blocs Lexus, serait au programme. Plus audacieux encore : certains évoquent l’ajout d’un système hybride léger, une solution qui permettrait à Toyota de concilier performances pures et exigences d’émissions, notamment sur le marché européen.
Ce choix placerait le modèle à mi-chemin entre une radicalité à la 911 GT3 (qui reste 100 % thermique) et une approche technologique façon McLaren Artura ou Ferrari 296 GTB. Toyota y gagnerait un positionnement différenciant, fidèle à sa stratégie d’électrification progressive, sans tomber dans le tout électrique. Une manière aussi de défendre l’avenir des moteurs thermiques, en version évoluée et plus vertueuse.
Le châssis, encore inconnu dans ses détails, pourrait reposer sur une base entièrement inédite, distincte des architectures actuelles. L’implantation du moteur, centrale avant ou centrale arrière, reste à confirmer, mais les proportions du prototype laissent imaginer une architecture propulsion, avec une forte orientation circuit.
Objectif : rivaliser avec le 911 GT3 & stratégie commerciale
Le parallèle avec la Porsche 911 GT3 n’est pas fortuit : il s’agit de la référence absolue dans ce segment, et Toyota semble vouloir s’y mesurer frontalement. D’où un style affûté, une motorisation noble, et une double déclinaison (route + circuit). Le but n’est pas tant de battre la 911 sur le terrain du prestige, mais de proposer une alternative authentiquement japonaise, à forte personnalité.
La question du badge reste ouverte. Le modèle portera-t-il le logo Toyota ou celui de Lexus ? Tout dépendra du positionnement tarifaire. Si le véhicule dépasse les 200 000 €, une intégration dans la gamme Lexus F pourrait s’envisager. Mais la communication actuelle, centrée sur GR, laisse penser que Toyota entend revendiquer directement cette prouesse technique.
La version GT3 de course, quant à elle, fait l’objet d’un développement parallèle. Elle pourrait rejoindre la grille du championnat Super GT japonais, mais aussi s’engager dans des compétitions internationales comme le GT World Challenge ou les 24 Heures du Nürburgring. Cette exposition permettrait à Toyota de renforcer la notoriété de GR, tout en préparant la base pour des modèles de série encore plus affutés.