C’était censé être un tournant historique, et franchement, ça aurait pu être grandiose ! En 2022, Dodge présentait fièrement le Charger SRT Daytona Banshee, une réinterprétation électrique de sa légendaire muscle car, promise comme un monstre de puissance et d’innovation. Une déclaration d’intention claire : prouver qu’un muscle car pouvait rugir sans essence.
Trois ans plus tard, le rêve s’effondre brutalement. Le projet est officiellement annulé ou gelé sine die. Et personnellement, même si je comprends les raisons, ça me fait mal au cœur de voir une ambition aussi folle partir à la poubelle !
Derrière cette décision, un constat brutal : le marché américain n’est pas prêt à adopter un muscle car électrique. Malgré ses 900 chevaux annoncés, son système d’échappement sonore artificiel et sa plateforme STLA Large ultramoderne, le Banshee n’a jamais trouvé son public. Ni les fans de V8, restés fidèles à la tradition, ni les amateurs d’électriques, peu séduits par une voiture trop typée performance. Ce retournement stratégique révèle un malaise plus profond chez Stellantis, qui privilégie désormais la rentabilité et la continuité du thermique.
Le rêve électrique qui finit dans le mur
Lorsqu’en 2022 Dodge a dévoilé le Charger SRT Daytona Banshee, c’était plus qu’un concept-car : c’était un manifeste ! La marque promettait un muscle car 100% électrique capable de reproduire les sensations brutes de ses légendaires V8 Hellcat, mais sans émissions. Avec une plateforme STLA Large, une architecture à transmission intégrale et des puissances annoncées autour de 900 ch, le Banshee devait incarner la fusion entre tradition et modernité.
L’idée était audacieuse, presque folle : créer une “muscle EV” qui rugirait encore grâce à un système d’échappement sonore artificiel “Fratzonic”, censé recréer le grondement d’un V8 thermique. Dodge voulait ainsi rassurer les puristes tout en s’ouvrant à un nouveau public plus technologique. Franchement, sur le papier, c’était brillant !
Malheureusement, cette alchimie n’a jamais dépassé le stade du rêve. Malgré l’engouement initial, la marque américaine a jugé le projet trop risqué économiquement. Car derrière l’image flamboyante, les chiffres n’étaient pas bons. Les études internes menées par Stellantis révélaient une demande insuffisante sur le marché américain : trop de scepticisme envers l’électrique, surtout dans la clientèle Dodge, viscéralement attachée aux gros moteurs essence.
Le Banshee a donc été sacrifié avant même d’être produit, victime d’un contexte économique défavorable et d’une transition énergétique mal comprise. Et ça, c’est franchement dommage !
Stellantis fait marche arrière sur l’électrification
L’annulation du Charger SRT Daytona Banshee n’est pas un cas isolé. Elle illustre la réorientation globale de Stellantis, qui revoit sa stratégie face à une électrification jugée trop coûteuse et pas toujours rentable selon les marchés. Aux États-Unis, la progression du véhicule électrique stagne : infrastructures insuffisantes, réticence culturelle, prix d’achat encore élevés.
Dodge, marque à l’identité forte et aux volumes limités, ne pouvait pas se permettre un échec d’image et de rentabilité. Le Banshee aurait nécessité des investissements massifs pour un retour commercial incertain. En interne, les dirigeants ont préféré allouer les budgets à des projets plus réalistes : SUV électrifiés, hybrides rechargeables, et modèles thermiques modernisés.
Cette décision, loin d’être purement technique, révèle la prudence d’un groupe qui cherche à ménager ses marges tout en préparant l’avenir. Stellantis n’abandonne pas pour autant l’électrique, mais ajuste le rythme selon les régions. L’Europe reste prioritaire sur la décarbonation totale, tandis que les États-Unis adoptent une approche plus graduelle.
Et dans cette stratégie différenciée, Dodge redevient le symbole d’une résistance raisonnée : conserver son identité, sans céder à la précipitation. Personnellement, je comprends la logique business, même si elle fait mal aux amateurs de projets fous !
Le retour au thermique avec le V6 Hurricane
Plutôt que de miser sur une révolution incertaine, Dodge revient à ce qu’elle sait faire de mieux : la puissance mécanique ! Les prochains modèles Charger et Challenger ne seront pas électriques, mais dotés de moteurs thermiques modernisés, notamment un V6 3.0 Twin-Turbo “Hurricane”, déjà utilisé par Jeep et Ram.
Ce bloc développe entre 420 et 510 ch, avec des performances proches des anciens V8 Hemi, mais une consommation et des émissions bien plus contenues. Ce choix témoigne d’une volonté de maintenir le lien émotionnel avec les fidèles de la marque. Dodge ne veut pas être une Tesla bis, mais le dernier bastion du plaisir mécanique “made in America”.
À court terme, ce virage vers le thermique permettra aussi d’assurer une transition en douceur, en attendant une électrification plus mûre et mieux acceptée. Ironie du sort : alors que Dodge renonce à son muscle car électrique, Ford continue de miser sur la Mustang Mach-E, et Chevrolet prépare toujours une future Camaro EV.
Mais Dodge assume son contre-pied : un retour aux sources assumé, presque revendicatif, face à un marché trop vite électrisé. Et franchement, même si c’est un peu conservateur, je respecte cette position !
Le dilemme entre électrification et identité de marque
Le cas du Charger SRT Daytona Banshee dépasse la simple logique produit. Il illustre parfaitement le dilemme des constructeurs historiques : comment embrasser la transition énergétique sans perdre son âme ? Dodge a préféré renoncer à un symbole futuriste plutôt que de trahir l’esprit du muscle car : le bruit, le couple, la brutalité mécanique.
Ce choix révèle aussi les limites du marché de la voiture électrique hautes performances. Si les supercars électriques existent, leur public reste restreint. Et pour des marques à forte identité culturelle comme Dodge, l’électrique représente encore une rupture difficile à assumer. Le Banshee aurait pu être un tournant, il restera un avertissement.
À l’heure où les constructeurs européens multiplient les SUV électriques, Dodge joue la carte du réalisme industriel et émotionnel. Un pari risqué, mais cohérent avec son ADN : celui d’une marque qui préfère un bon rugissement thermique à un silence numérique.
Personnellement, je trouve ce cas fascinant car il montre les limites de l’électrification forcée. Tous les segments ne sont pas prêts pour le tout-électrique, et les muscle cars américains en sont la preuve vivante. Reste à voir si dans dix ans, Dodge ne regrettera pas d’avoir abandonné ce projet. Ou si au contraire, cette prudence lui aura permis de survivre là où d’autres auront disparu !