Avec ses lignes robustes, sa stature imposante et son prix imbattable, le Dacia Bigster 2025 débarque pour secouer les SUV compacts. Ce nouveau modèle, plus long et plus logeable que le Duster, promet d’offrir l’essentiel pour les familles françaises, sans superflu ni gadget inutile. Une formule déjà éprouvée par Dacia, mais cette fois appliquée à un gabarit supérieur — avec en ligne de mire les Peugeot 3008, Nissan Qashqai et autres Renault Austral.
Mais derrière l’image d’un SUV costaud et accessible, le Bigster joue une partition plus fine. Finitions variées, version Extreme au look baroudeur, motorisation mild-hybrid 130 ch, choix entre deux ou quatre roues motrices : Dacia muscle son jeu. En restant sous la barre symbolique des 30 000 euros — y compris pour les versions les plus équipées —, le constructeur roumain mise sur l’essentiel, mais soigné.
Reste à savoir si cette montée en gamme ne fait pas perdre au Bigster ce qui a fait le succès du Duster : une vraie aptitude au hors-piste, une rusticité assumée, et une polyvalence sans fard. Car si le nouveau SUV adopte tous les codes esthétiques de l’aventure, son ADN semble davantage taillé pour les parcours urbains et autoroutiers. Un choix stratégique qui en dit long sur les ambitions de Dacia pour cette nouvelle décennie.
Un nouveau pilier dans la stratégie Dacia
En lançant le Bigster, Dacia franchit un cap stratégique majeur : s’implanter sur le segment des SUV compacts tout en conservant son positionnement low-cost. Long de près de 4,60 mètres, ce nouveau modèle dépasse largement le Duster, auquel il n’est pourtant pas destiné à succéder mais à compléter. Avec un coffre de 456 litres en version 4×2 et une habitabilité supérieure, le Bigster vise clairement les familles en quête d’un véhicule spacieux et abordable.
Cette montée en gabarit reflète l’évolution de Dacia au sein du groupe Renault. Jadis champion du minimalisme, la marque rompt avec certains codes sans pour autant renier son ADN. Le Bigster, qui repose sur la plateforme CMF-B, comme le Duster de dernière génération, s’inscrit dans une logique de rationalisation industrielle, mais avec des ambitions commerciales plus élevées à l’échelle européenne.
Pour autant, la promesse reste la même : offrir l’essentiel, sans se perdre dans des technologies onéreuses ou des équipements superflus. Le design, anguleux et musclé, évoque l’aventure et la robustesse, mais c’est bien le rapport prix/prestation qui constitue la véritable clé d’entrée dans l’univers Bigster.
Des finitions variées mais toujours sous les 30 000 €
Le Dacia Bigster 2025 se décline en plusieurs niveaux de finition, avec des motorisations mild-hybrid de 130 chevaux, disponibles en transmission deux ou quatre roues motrices. En France, le tarif de base est fixé à 24 990 € TTC, ce qui en fait l’un des SUV compacts les plus accessibles du marché dans sa catégorie.
La finition de base propose déjà l’essentiel : écran multimédia, climatisation, aides à la conduite basiques… Mais c’est dans sa version haut de gamme, bien équipée et dotée de la transmission intégrale, que le Bigster devient véritablement attractif pour les familles exigeantes. Cette configuration atteint environ 26 790 €, un prix encore très compétitif compte tenu de l’habitabilité et de la polyvalence offertes.
Enfin, Dacia mise également sur une version à l’image plus radicale : le Bigster Extreme, conçu pour séduire les amateurs de style baroudeur. Avec ses jantes spécifiques, ses éléments de carrosserie renforcés, et ses équipements tout-terrain, cette finition s’affiche à 30 290 €, ou 28 790 € si l’achat est conditionné à un financement. De quoi satisfaire les envies d’aventure, sans exploser le budget.
Version Extreme et look baroudeur : l’illusion du tout-terrain ?
Avec la version Extreme et le pack off-road proposé par des préparateurs comme Carpoint, Dacia joue habilement sur l’image d’un SUV taillé pour l’aventure. Suspensions rehaussées, pneus All-Terrain, estribos latéraux, protections supplémentaires… Tout est fait pour évoquer la robustesse et la liberté des grands espaces.
Mais à bien y regarder, le Bigster n’a pas l’étoffe d’un vrai franchisseur. Sa garde au sol reste modeste pour le segment, et ses angles d’attaque et de fuite sont loin d’égaler ceux du Duster. Il en va de même pour sa masse et son empattement, qui le rendent plus à l’aise sur l’asphalte que dans les chemins boueux. En somme, le Bigster emprunte les codes visuels du 4×4, sans en offrir toutes les capacités.
Cela dit, pour un usage mixte ville/campagne, voire pour affronter les petites routes de montagne en hiver, la version 4×4 associée aux éléments off-road pourrait suffire à bien des familles. Dacia ne cherche pas à concurrencer Jeep ou Land Rover, mais à offrir une alternative crédible et économique à ceux qui veulent “l’allure” de l’aventure sans ses contraintes.
Un concurrent crédible sur le segment C-SUV ?
Dans un marché saturé de SUV compacts, le Dacia Bigster tire son épingle du jeu grâce à une politique tarifaire ultra-compétitive, sans renier certains standards en matière d’équipements et de confort. Il offre une habitabilité généreuse, un design affirmé, et des prestations dynamiques convenables pour une utilisation familiale.
Ses points faibles ? L’absence d’une vraie motorisation hybride complète ou rechargeable, une technologie embarquée plus limitée que chez certains rivaux, et des matériaux qui restent en retrait sur le plan perçu. Mais Dacia l’assume : ici, on paie pour l’essentiel, pas pour des raffinements que beaucoup n’utilisent jamais.
Sur le marché français, le Bigster vient combler un vide stratégique : celui d’un SUV compact familial, spacieux, abordable et bien motorisé, pour les ménages qui refusent de payer 35 000 € pour une voiture du quotidien. Avec son arrivée prévue en concessions en 2025, il pourrait bien devenir l’une des nouvelles références d’un segment en quête de sobriété.