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CATL bouleverse tout avec ses batteries au sodium : voitures électriques abordables sans lithium dès 2026, la révolution approche

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Et si la prochaine révolution de la voiture électrique venait… du sel ? Le leader mondial des batteries, CATL, a officialisé la mise en production imminente de batteries au sodium, une technologie alternative au lithium qui pourrait faire basculer l’industrie automobile. L’objectif : proposer des véhicules électriques plus accessibles, en utilisant un matériau plus abondant, moins cher et plus sûr. De quoi remettre en question l’hégémonie du lithium dans les années à venir.

Si ces nouvelles batteries n’égaleront pas les meilleures lithium-ion en autonomie ou en performance, elles pourraient changer la donne sur un autre terrain : le prix des petites voitures électriques. Car avec une densité énergétique moindre, mais des coûts de production plus bas et une grande stabilité thermique, le sodium vise un créneau essentiel : celui des modèles citadins, d’entrée de gamme ou destinés aux flottes.

CATL, qui fournit déjà des marques comme Tesla, BMW ou Hyundai, veut prendre de l’avance. Une gigafactory dédiée est en préparation, avec une mise en service annoncée pour 2025 et des premières voitures sur la route en 2026. L’Europe, en quête de souveraineté industrielle et de voitures électriques bon marché, observe cette avancée avec un intérêt croissant. Le sodium pourrait-il devenir le catalyseur d’une mobilité électrique enfin accessible à tous ?

La Sehol E10X, première voiture électrique avec batterie au sodium
La Sehol E10X a marqué un tournant historique en devenant le premier modèle électrique commercialisé équipé d’une batterie au sodium. Une citadine compacte pensée pour la mobilité urbaine abordable. © Sehol

Pourquoi le sodium pourrait tout changer pour l’électrique

Longtemps reléguées aux laboratoires de recherche, les batteries au sodium s’apprêtent à entrer dans le monde réel. Contrairement au lithium, le sodium est un matériau abondant, facile à extraire et peu coûteux. Présent dans le sel et disponible localement dans de nombreuses régions du monde, il pourrait réduire drastiquement la dépendance aux importations de métaux rares et aux chaînes d’approvisionnement complexes venues d’Asie.

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Autre atout : la sécurité thermique. Les batteries sodium-ion sont moins sensibles aux hausses de température, réduisant le risque de surchauffe et d’incendie, un point sensible pour les utilisateurs comme pour les assurances. Cette stabilité en fait une solution idéale pour les voitures compactes, citadines ou utilitaires légers, où l’autonomie n’est pas le facteur prioritaire.

Enfin, l’impact potentiel sur l’industrie européenne est majeur. En misant sur le sodium, les constructeurs pourraient contourner les pénuries de lithium et diversifier leurs approvisionnements. Une stratégie qui s’inscrit dans les objectifs européens de souveraineté industrielle et de maîtrise des coûts pour favoriser la transition électrique.

 Illustration en transparence d’une voiture électrique montrant l’emplacement de la batterie au sodium
Cette vue en transparence permet de visualiser l’intégration d’une batterie sodium dans un plancher de véhicule électrique. Le positionnement est identique aux batteries lithium, preuve que la technologie est compatible avec les plateformes existantes. © CATL / Sehol

Une technologie prête, mais encore imparfaite

Si le sodium séduit, il n’est pas sans faiblesses. La principale limite reste sa densité énergétique : environ 30 % inférieure à celle des batteries lithium-ion. Résultat, les véhicules équipés de batteries sodium auront une autonomie plus faible, généralement située autour de 200 à 300 km selon les premières estimations. Une donnée acceptable pour un usage urbain, mais insuffisante pour remplacer tous les usages actuels.

CATL, en réponse, développe des solutions hybrides combinant cellules lithium et sodium dans une même batterie, afin de compenser ces limites. Ces architectures hybrides permettent de bénéficier de la stabilité et du faible coût du sodium, tout en maintenant une densité suffisante pour rester compétitif face aux standards actuels.

Il faut également prendre en compte la courbe d’apprentissage. Bien que les prototypes soient fonctionnels, les rendements industriels des batteries sodium-ion restent à affiner. Les cellules nécessitent des cathodes spécifiques à base de Prussian White, une structure encore coûteuse à produire en grande série. Des progrès sont donc attendus avant une généralisation complète.

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Face avant de la Sehol E10X, modèle chinois 100 % électrique équipé de batterie sodium
Avec son design simple et fonctionnel, la Sehol E10X cible une clientèle urbaine en quête de zéro émission à prix réduit. Un véhicule pionnier pour une technologie prometteuse. © Sehol

CATL en tête de la course, production dès 2026

Le géant chinois CATL, déjà fournisseur de Tesla, Stellantis ou Hyundai, ne se contente pas d’expérimenter : il passe à l’action. Le groupe a lancé la construction d’une gigafactory à Ningde, en Chine, avec une ligne de production dédiée aux batteries sodium-ion. Objectif : produire les premières cellules dès 2025, avec une intégration dans des véhicules de série en 2026.

Les premiers modèles à bénéficier de cette technologie seront très probablement des véhicules compacts du segment A et B, comme la BYD Seagull, qui vise un prix de vente inférieur à 20 000 €. D’autres constructeurs chinois pourraient suivre, tout comme des marques européennes cherchant à réduire leurs coûts et à proposer une alternative crédible face à la montée des prix des véhicules électriques.

CATL se positionne ainsi en pionnier technologique, mais aussi en acteur stratégique pour rééquilibrer le marché mondial. En rendant possible une électrification de masse, notamment dans les marchés émergents et les zones rurales, les batteries au sodium pourraient accélérer la fin du thermique, même dans les segments les moins rentables aujourd’hui.

Vue arrière de la Sehol E10X avec signature lumineuse horizontale
À l’arrière, la E10X reste fidèle à son gabarit urbain. Une compacité qui s’accorde parfaitement avec l’autonomie limitée mais suffisante des batteries sodium. © Sehol

Enjeux pour le marché français et européen

En France, les effets d’une adoption du sodium pourraient être multiples. D’abord, une réduction significative du coût des voitures électriques, en particulier sur les modèles sans bonus écologique. Si les batteries sodium permettent d’économiser plusieurs milliers d’euros par véhicule, cela relancerait l’intérêt des acheteurs pour les petits modèles urbains aujourd’hui presque absents du marché.

Ensuite, l’Europe pourrait diminuer sa dépendance au lithium et aux composants critiques importés. Le sodium étant présent dans les mines de sel ou dans des gisements plus facilement exploitables, sa filière pourrait être localisée partiellement en Europe, réduisant les coûts logistiques et les risques géopolitiques.

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Enfin, le déploiement de cette technologie pourrait influencer les politiques publiques : bonus adaptés à ces véhicules, facilitation d’homologation, ou nouvelles normes pour accompagner leur développement. Les constructeurs européens devront adapter leurs plateformes pour accueillir ces batteries de nouvelle génération. Une évolution qui, à moyen terme, pourrait redessiner entièrement le paysage de la voiture électrique d’entrée de gamme.

Julien Caron
Julien Caron
Julien Caron est rédacteur chez Passion and Car et un expert reconnu dans le domaine des voitures électriques. Fort de plusieurs années d'expérience, il offre une analyse approfondie et des avis éclairés sur les dernières innovations et tendances de l'industrie automobile. Sa passion pour la transition vers des véhicules plus respectueux de l'environnement se reflète dans ses articles, où il aborde des sujets variés allant des performances techniques aux avantages écologiques des voitures électriques.

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