À l’heure où les SUV ont envahi les routes et les catalogues, une catégorie autrefois incontournable a quasiment disparu : celle des monospaces compacts. Pourtant, certaines familles continuent de chercher de la modularité, du confort de voyage et surtout de vraies sept places utilisables au quotidien. C’est là que le Volkswagen Touran joue sa carte, en véritable survivant d’un genre délaissé.
Lancé il y a deux décennies, le Touran a traversé les modes sans jamais renier son ADN : un véhicule pensé avant tout pour les familles. Long de 4,52 mètres, il conjugue gabarit raisonnable et espace généreux, au prix d’un design plus sage que celui des SUV à la mode. Mais ce pragmatisme reste son principal argument : avec sept sièges indépendants et une modularité inégalée, il répond à un besoin que peu d’autres modèles couvrent.
Et si, pendant longtemps, ses tarifs élevés l’ont écarté des radars, la donne change : en France, grâce aux promotions et remises, son prix chute aujourd’hui sous la barre symbolique des 30 000 €, redonnant tout son sens à ce monospace familial à l’allemande.
L’héritier d’une espèce en voie d’extinction
Dans les années 2000, les monospaces représentaient la quintessence du véhicule familial. Renault Scénic, Citroën C4 Picasso ou Ford C-Max dominaient le marché. Aujourd’hui, il ne reste quasiment plus qu’un acteur : le Volkswagen Touran. Avec le retrait progressif de ses concurrents, il est devenu l’ultime représentant d’une catégorie balayée par la vague des SUV.
Volkswagen a su maintenir le Touran au goût du jour à travers plusieurs restylages. Son style reste sobre, presque discret, mais il assume ce positionnement : la priorité n’est pas d’attirer l’œil, mais de faciliter la vie des familles. Et dans un marché où l’offre se raréfie, ce pragmatisme constitue un vrai atout.
Un moteur essence sobre et polyvalent
Sous le capot, le Touran mise sur le 1.5 TSI de 150 ch, une mécanique éprouvée et très répandue au sein du groupe Volkswagen. Avec sa désactivation de cylindres, elle combine performances correctes (0 à 100 km/h en 9,3 s, vitesse de pointe à 209 km/h) et sobriété avec une consommation moyenne annoncée à 6,4 l/100 km.
Certes, le modèle n’offre pas d’hybridation et reste classé Crit’Air 1 (équivalent étiquette C), mais il assure un compromis fiable et adapté à un usage mixte ville-route-autoroute. Ce bloc moteur est couplé à une boîte manuelle 6 rapports, mais la boîte DSG est également disponible en option.
Vie à bord : modularité et équipements pensés pour les familles
Le point fort du Touran demeure son habitacle modulable. Les sept sièges indépendants permettent d’adapter l’espace selon les besoins : configuration cinq places avec un coffre géant, ou sept places réelles pour emmener famille et amis.
Côté équipements, même en entrée de gamme, le Touran se défend bien : alerte de franchissement de ligne, détection de fatigue, freinage automatique en ville, Apple CarPlay et Android Auto, instrumentation numérique, climatisation et rangements multiples. De quoi répondre aux attentes d’un usage familial quotidien, même si certaines finitions supérieures ajoutent un niveau de confort plus premium (écran central élargi, sellerie plus raffinée, aides à la conduite supplémentaires).
Un tarif catalogue élevé mais des remises massives en France
En France, le prix catalogue du Touran 1.5 TSI 150 ch 7 places débute à environ 42 500 € TTC. Un tarif qui, sur le papier, le place hors de portée de nombreuses familles. Mais les réalités commerciales sont tout autres : en concession comme chez les mandataires, les remises atteignent souvent 25 à 30 %, ramenant le prix plancher entre 29 900 et 31 000 €.
À ce niveau, le Touran retrouve une compétitivité évidente. Car aucune autre voiture neuve n’offre aujourd’hui ce niveau de modularité et de confort pour sept passagers en dehors des utilitaires dérivés (Citroën Berlingo XL, Peugeot Rifter Long, Opel Combo Life), certes moins chers mais aussi moins raffinés sur route.
Le Touran face à ses rivaux : un segment qui n’existe presque plus
Le Touran est donc presque seul sur son créneau. Le Dacia Jogger propose sept places pour un tarif bien inférieur (à partir de 18 990 €), mais avec une finition et un confort routier sans commune mesure. Du côté des SUV, certains modèles compacts proposent une troisième rangée (Peugeot 5008, Skoda Kodiaq, Kia Sorento), mais à des tarifs nettement plus élevés.
Dans ce contexte, le Touran conserve une légitimité rare. C’est peut-être un véhicule discret, loin de l’image « tendance » des SUV, mais il répond avec cohérence à une demande réelle : celle des familles nombreuses en quête d’un véhicule polyvalent, sûr et abordable après remise.