C’est l’histoire d’une voiture qui ne cherche pas à faire rêver, mais qui séduit par son pragmatisme. Avec son style simple, sa mécanique éprouvée et surtout un prix plancher, le Dacia Sandero est devenu un phénomène européen. En 2024, il s’est hissé au sommet des ventes sur le Vieux Continent, avec plus de 300 000 exemplaires écoulés, dont plus de 28 000 en France.
Pourtant, le Sandero n’a jamais cédé à la mode de l’hybridation, se contentant jusqu’ici de moteurs thermiques et GPL. Un choix étonnant, à l’heure où l’hybride grignote des parts de marché chaque année. Mais cela va changer : en 2026, le modèle star de Dacia passera à l’hybride, et l’impact sur le marché pourrait être colossal.
Car la marque roumano-marocaine entend frapper fort. Objectif : proposer la voiture hybride la moins chère de France, sous la barre des 20 000 €, tout en conservant l’espace, la simplicité et la robustesse qui font la réputation du modèle. Une combinaison qui pourrait bien rendre la concurrence nerveuse.
Un succès qui dépasse les frontières
Il est devenu une sorte de phénomène sociologique : partout en Europe, le Dacia Sandero s’impose comme la voiture « raisonnable » par excellence. Son secret ? Un prix plancher, une conception simple et robuste, et un positionnement sans fioritures. En 2024, il a non seulement dominé le marché français, mais il a aussi été le modèle le plus vendu du continent, toutes catégories confondues, devant des icônes comme le Volkswagen Golf ou la Peugeot 208.
Produite majoritairement au Maroc (Tanger et Casablanca) et en Roumanie (Mioveni), cette citadine polyvalente a dépassé les 300 000 immatriculations en Europe l’an dernier, dont plus de 28 000 en France. Une performance d’autant plus remarquable qu’elle a été réalisée sans motorisation hybride, à l’heure où ce type de technologie explose dans les ventes.
Un tournant technologique attendu
Dacia s’apprête à franchir un cap historique avec le lancement, prévu pour 2026, de la première version hybride du Sandero. L’auto ne changera pas radicalement de style : il s’agira d’un restylage de mi-carrière, avec quelques retouches esthétiques et, probablement, une modernisation des équipements embarqués. Mais l’essentiel se passera sous le capot.
Deux mécaniques sont pressenties. La première, déjà bien connue, est l’E-Tech Hybrid 145 ch qui équipe notamment les Renault Clio et Captur, ainsi que le Duster dans la gamme Dacia. La seconde est le tout nouveau bloc 155 ch inauguré par le futur SUV Dacia Bigster. Dans les deux cas, on peut s’attendre à une consommation moyenne sous les 5 l/100 km en cycle mixte, ce qui positionnerait le Sandero parmi les citadines compactes les plus efficientes du marché.
Une offensive prix qui pourrait faire mal
Si l’hybride est appelé à devenir la norme, c’est sur le terrain du prix que Dacia pourrait créer la surprise. Aujourd’hui, le MG3 Hybrid+ occupe le titre de voiture hybride la moins chère en France avec un ticket d’entrée de 19 990 €. Les premières rumeurs laissent entendre que Dacia pourrait s’installer en dessous de ce seuil, ce qui ferait du Sandero Hybrid le modèle hybride le plus abordable du marché français.
En conservant ses fondamentaux — prix contenu, habitabilité correcte, entretien maîtrisé — tout en ajoutant l’atout de la motorisation hybride, le Sandero pourrait élargir encore sa clientèle, séduisant non seulement les automobilistes soucieux de leur budget mais aussi ceux qui souhaitent réduire leur consommation et leurs émissions sans passer au 100 % électrique.
Vers un nouveau raz-de-marée commercial
Le pari semble simple : si le Sandero s’est hissé au sommet sans hybridation, que se passera-t-il une fois qu’il en sera doté ? Pour Dacia, le risque est limité : la marque a déjà prouvé qu’elle savait intégrer de nouvelles technologies sans renoncer à sa philosophie du « juste nécessaire ».
Le lancement de cette version hybride pourrait ainsi verrouiller la première place du Sandero dans les classements français et européens pour plusieurs années encore. Une mauvaise nouvelle pour ses concurrents directs — Peugeot 208, Renault Clio, Toyota Yaris — qui devront désormais composer avec un rival plus efficient, mais toujours aussi imbattable sur le plan tarifaire.