Pendant des décennies, la Citroën 2 CV a incarné l’automobile accessible, ingénieuse et résolument française. Aujourd’hui, alors que le secteur est en pleine mutation, l’idée d’une 2 CV du XXIᵉ siècle prend forme. Le succès d’estime de l’Ami, les ambitions électriques de Stellantis, et surtout l’arrivée prochaine d’une Twingo EV économique relancent la question : pourquoi pas une 2 CV électrique moderne, minimaliste, pragmatique, mais profondément ancrée dans l’ADN Citroën ?
La comparaison avec la future Renault Twingo 2026 n’est pas anodine. Avec son design rétro revisité, ses prétentions tarifaires en dessous des 20 000 €, et son format parfaitement adapté à la ville, elle prouve que le retour d’un modèle iconique peut encore séduire — même en électrique. Face à elle, Citroën pourrait répliquer avec une petite voiture 5 portes, à l’esthétique néo-rétro assumée, avec un moteur simple et une autonomie pensée pour les trajets quotidiens.
Plus qu’une simple opération marketing, un tel projet pourrait répondre à une attente réelle du marché français : celle d’une voiture économique, légère, facile à entretenir, capable de se faufiler en ville comme sur les chemins. En somme, une réinterprétation intelligente de la 2 CV, fidèle à l’esprit originel mais taillée pour notre époque. Le défi est immense, mais la promesse, elle, est profondément séduisante.
Une icône française prête à renaître ?
La 2 CV n’est pas un simple véhicule. Elle est un pan entier de la culture populaire française. Conçue pour « transporter quatre personnes et un panier d’œufs à travers un champ sans les casser », elle a motorisé la France d’après-guerre avec une efficacité, une robustesse et une simplicité devenues légendaires. Produite à plus de 5 millions d’exemplaires entre 1948 et 1990, elle incarne une époque, un style de vie et un état d’esprit automobile aujourd’hui disparu.
Mais dans un contexte où les citadines électriques peinent à contenir leurs coûts de production, et où les constructeurs cherchent à valoriser leur patrimoine, le retour d’un modèle emblématique fait sens. La nouvelle Twingo électrique de Renault, attendue pour 2026 à moins de 20 000 €, confirme que l’avenir de la voiture populaire pourrait bien être rétro-futuriste. Pour Citroën, qui dispose avec la 2 CV d’une marque encore immensément forte dans l’imaginaire collectif, le terrain est prêt pour un retour aux sources.
Un positionnement technique crédible face à la Twingo EV
La comparaison avec la Twingo EV est révélatrice : petit gabarit, habitabilité optimisée, look nostalgique, motorisation électrique simplifiée… Autant de critères qui pourraient s’appliquer à une 2 CV électrique 2026, pensée pour être à la fois économique à produire et abordable à l’achat. Là où Renault joue la carte néo-vintage avec une silhouette arrondie rappelant la première Twingo, Citroën pourrait revisiter les codes de la 2 CV : phares globuleux, capot nervuré, arches de roues apparentes, toit souple ou effet tôle ondulée.
Techniquement, il n’est pas exclu qu’une telle voiture repose sur une base déjà connue, comme la plateforme Smart Car de Stellantis, utilisée pour les futures Citroën C3 et Fiat Panda électriques. Une stratégie industrielle logique, permettant de mutualiser batteries, motorisations et électronique tout en offrant une carrosserie différenciante et une philosophie produit propre à Citroën.
Électrique ou hybride ? Des solutions simples et durables
Côté motorisation, une version 100 % électrique serait cohérente avec l’orientation actuelle du groupe Stellantis. On peut envisager un moteur de 82 à 110 ch et une batterie de 40 à 50 kWh, pour une autonomie entre 250 et 350 km en usage urbain. Mais une autre voie serait possible, notamment dans les marchés émergents ou pour les budgets serrés : celle d’une hybridation légère, comme celle du nouveau bloc 1.2 PureTech Hybrid 100, simple, efficace et moins contraignant que les hybrides complets.
Ce choix aurait également le mérite de proposer une version thermique électrifiée abordable, tout en profitant des améliorations de fiabilité promises par la nouvelle génération de PureTech (chaîne de distribution, filtration d’huile revue, électronique simplifiée). Une solution idéale pour répondre à la diversité des besoins, notamment en milieu rural ou périurbain.
Quel avenir pour une 2 CV électrique en France ?
Si le projet reste pour l’instant informel, l’idée d’une Citroën 2 CV électrique pourrait vite devenir réalité. 2028 marquera le 80e anniversaire de la voiture, une échéance parfaite pour un lancement symbolique. Reste à relever les défis de l’homologation, de la sécurité et de la réglementation, qui imposeront probablement un format 5 portes, des aides à la conduite modernes et une certaine robustesse face aux chocs.
Mais le contexte est favorable : les prix de l’électricité se stabilisent, la demande pour des véhicules accessibles explose, et le besoin d’identité forte dans l’offre automobile n’a jamais été aussi marqué. Là où l’Ami joue la carte du quadricycle minimaliste et la C3 celle de la polyvalence low-cost, une 2 CV moderne aurait toute sa place, entre émotion patrimoniale et efficacité urbaine.
Citroën a-t-elle le courage d’oser un tel retour ? Si elle le fait avec la rigueur industrielle de Stellantis et une bonne dose de culot créatif, alors oui : la 2 CV de demain pourrait bien être l’anti-SUV par excellence… et la voiture électrique que les Français attendaient sans le savoir.
