On connaissait déjà le Yangwang U8, SUV hybride rechargeable hors norme du géant chinois BYD. Mais voici désormais l’U8L, sa version longue et encore plus luxueuse, qui pousse tous les curseurs à fond. Un gabarit XXL, un habitacle à six places taillé pour les marchés haut de gamme, et surtout une fiche technique qui ferait rougir un Defender V8 ou un Range Rover SV.
Sous sa carrosserie futuriste, le Yangwang U8L embarque pas moins de quatre moteurs électriques, chacun pilotant une roue via la plateforme e⁴, unique en son genre. Le résultat ? Une puissance cumulée de 1 197 ch, un couple camionesque, et des capacités hors route proprement spectaculaires : rotation sur place façon tank, suspension active DiSus-P, franchissement extrême et même mode flottant temporaire en cas d’inondation.
Mais ce mastodonte électrifié n’a pas qu’un moteur dans la manche. Avec son autonomie combinée de 1 000 km, sa fabrication haut de gamme et son prix annoncé à 1,3 million de yuans (environ 180 700 USD), il incarne l’ambition de BYD de rentrer dans le club fermé des SUV ultra-premium mondiaux. Et ce n’est sans doute qu’un début.
De l’U8 à l’U8L : un SUV surdimensionné qui vise le sommet
Présenté comme une version allongée du Yangwang U8, le U8L vise plus haut, plus fort, et surtout plus luxueux. Avec près de 5,40 mètres de long, ce SUV monumental dépasse en gabarit un Range Rover LWB, frôle celui d’un Mercedes-Maybach GLS, et se positionne ouvertement sur le segment de l’hyper-luxe familial.
L’U8L adopte une configuration à six places, avec deux sièges individuels à l’arrière et un empattement allongé au bénéfice du confort. L’objectif est clair : séduire les marchés du haut de gamme, notamment la clientèle chinoise ultra-aisée, mais aussi poser les bases d’une offensive à l’international. Car BYD, avec sa marque Yangwang, ne cache pas ses ambitions : défier les codes établis du premium européen.
Esthétiquement, l’U8L conserve le design imposant et futuriste du modèle standard, avec une calandre massive, une signature lumineuse continue et des flancs tendus. Mais les détails sont plus raffinés : poignées affleurantes, jantes de 22 pouces, marchepieds déployables, et finitions spécifiques à cette déclinaison plus exclusive.
Plateforme e⁴ et suspension DiSus‑P : une démonstration technologique
Sous la carrosserie de l’U8L se cache l’un des systèmes de transmission les plus avancés du marché. Baptisée e⁴, cette plateforme repose sur quatre moteurs électriques indépendants, un pour chaque roue. Chaque moteur développe environ 300 ch, permettant un contrôle vectoriel du couple ultra-précis, et même des manœuvres impossibles sur un véhicule classique : rotation sur place (tank turn), mode crabe, ou maintien de stabilité extrême en conditions de faible adhérence.
280 chevaux pour le prix d’une citadine : la sportive qui troque son “I” pour un “E” va tout changer
Mais ce n’est pas tout. L’U8L embarque également la suspension DiSus-P, une suspension hydraulique active multicorps, capable de moduler chaque roue indépendamment en temps réel. L’objectif est double : offrir un confort digne d’un salon roulant sur autoroute, et permettre un niveau de franchissement jamais vu sur un SUV aussi luxueux. Le tout avec une garde au sol ajustable et la capacité à maintenir la carrosserie horizontale sur terrain accidenté.
Autre particularité : le mode flottant. En cas d’inondation, l’U8L peut rester temporairement à la surface de l’eau, moteur coupé, pendant quelques minutes. Un système d’assistance de survie rare — et spectaculaire — sur un véhicule civil.
Une fiche technique hors normes : 1 200 ch, 1 000 km d’autonomie
Le Yangwang U8L n’est pas un SUV électrique conventionnel. Il adopte une architecture hybride rechargeable avec prolongateur d’autonomie. Le moteur thermique est un 4-cylindres 2.0 turbo, utilisé uniquement pour recharger la batterie ou alimenter les moteurs via un générateur. Il n’entraîne jamais directement les roues.
La batterie, de type LFP, affiche une capacité de 49 kWh, couplée à un réservoir d’essence de 75 litres. Résultat : une autonomie combinée annoncée à 1 000 km selon le cycle CLTC, dont environ 180 km en mode 100 % électrique. À cela s’ajoutent 1 197 chevaux cumulés et un couple de 1 280 Nm, permettant d’abattre le 0 à 100 km/h en 3,6 secondes malgré les 3,4 tonnes de l’engin.
La vitesse maximale est limitée à 200 km/h, mais ce n’est clairement pas la vocation du U8L. Il privilégie les reprises linéaires, la capacité à affronter tous les types de terrains, et surtout un confort de roulage isolé de la route.
Un prix aussi impressionnant que ses ambitions
En Chine, le Yangwang U8 « standard » est vendu 1,098 million de yuans, soit environ 154 000 €. Pour l’U8L, BYD annonce un tarif de 1,3 million de yuans, soit environ 180 700 dollars, ou près de 167 000 € au taux de conversion actuel. À équipement équivalent, il coûte deux à trois fois moins qu’un Range Rover SV ou un Mercedes EQS SUV Maybach, tout en offrant des prestations techniques inédites.
La version européenne n’a pas encore été confirmée officiellement, mais l’implantation croissante de BYD en Europe laisse entrevoir un possible lancement d’ici fin 2026, avec conduite à gauche et adaptation aux normes locales. Le principal défi résidera dans l’homologation, mais aussi dans la perception d’une marque chinoise sur un segment historiquement dominé par l’Europe.
Le Yangwang U8L n’est pas simplement un SUV luxueux. C’est une déclaration d’intention, une vitrine technologique, et peut-être le signe que la Chine s’apprête à redéfinir le très haut de gamme à l’échelle mondiale. Reste à voir si le marché européen est prêt à l’accueillir.