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Moteur Mercedes Classe G dans un baroudeur à 30 000€ : le deal qui défie toute logique

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Le GWM Tank 300 débarque en Europe avec la subtilité d’un char d’assaut. Et c’est exactement le but. Angles droits, garde au sol XXL, blocages de différentiels : ce chinois assume totalement son ADN baroudeur old-school face aux SUV urbains aseptisés qui saturent nos routes.

Mais le vrai coup de poker du Tank 300, c’est sous le capot que ça se passe. Oubliez la motorisation unique déclinée en trois puissances : GWM balance un catalogue délirant qui va du 2.0 turbo familial au V8 biturbo de plus de 600 chevaux, avec de l’hybride au milieu. Une stratégie du bulldozer qui vise à couvrir absolument tous les besoins, tous les budgets, toutes les envies.

Le message est clair : pourquoi choisir quand on peut tout proposer ? Et tant pis si ça bouscule les codes établis par des décennies de domination japonaise et américaine sur le segment.

Face avant du GWM Tank 300 avec calandre carrée et projecteurs LED ronds
L’avant du Tank 300 assume une identité rétro-moderne : phares ronds à LED, calandre trapézoïdale, bouclier droit et crochets de remorquage intégrés. Une esthétique inspirée du 4×4 puriste. © GWM

Un éventail de motorisations inédit sur un même modèle

Le GWM Tank 300 frappe fort par l’étendue de ses motorisations, à l’opposé de la tendance actuelle à la réduction de gamme. En entrée, on trouve un 4-cylindres essence 2.0 turbo de 220 ch, associé à une boîte automatique à 8 rapports et une transmission intégrale enclenchable. Ce moteur équipe la version standard, déjà bien armée pour un usage mixte route/piste.

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En version mild-hybrid, ce même bloc reçoit un moteur électrique intégré à la boîte automatique, portant la puissance cumulée à 345 ch pour 640 Nm de couple. À cela s’ajoute une motorisation diesel 2.4 litres de 186 ch (essentiellement proposée sur certains marchés du Moyen-Orient et d’Asie), couplée à une boîte automatique à 9 rapports.

Mais la surprise vient surtout du haut de la gamme : une série limitée baptisée Hooke Edition embarque un V8 biturbo (non précisé en détail par GWM, mais estimé à plus de 600 ch). Une architecture aussi rare que symbolique dans une ère d’électrification forcée. De quoi rappeler les ambitions stylistiques d’un Mercedes-AMG G63, mais à une fraction du tarif.

Profil du GWM Tank 300, SUV tout-terrain à châssis échelle avec jantes 18 pouces
Le profil anguleux du Tank 300 évoque les grands classiques du tout-terrain, avec des ailes marquées, des barres de toit de série et un vitrage latéral vertical. Son allure évoque autant Jeep que Toyota. © GWM

Capacités tout-terrain assumées et architecture classique

Loin d’un crossover à traction faussement baroudeur, le Tank 300 repose sur une base technique robuste. Son châssis à échelle (ladder frame), son empattement court (2,75 m), sa garde au sol généreuse (22,4 cm) et ses angles de franchissement respectables (33° à l’avant, 34° à l’arrière) le placent parmi les vrais 4×4.

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Il est également doté de blocages de différentiel avant et arrière, d’un mode de conduite “Tank Turn” permettant de pivoter sur place (sur certaines versions hybrides), et d’une transmission à boîte de transfert mécanique.

Des prestations de franchissement crédibles, d’autant plus renforcées par un confort routier bien supérieur à la moyenne des tout-terrains rustiques, selon les essais réalisés sur d’autres marchés.

Moteur 2.0 turbo du GWM Tank 300, bloc essence à injection directe de 220 ch
Le moteur 2.0 turbo essence développe 220 ch et 380 Nm de couple. Ce bloc 4 cylindres à injection directe est associé à une boîte automatique à 8 rapports et à une transmission intégrale avec blocage de différentiel arrière. © GWM

Un intérieur richement équipé et technologiquement complet

À bord, le Tank 300 veut se montrer digne des références premium. Il propose une planche de bord à double écran, une sellerie en cuir matelassé, des sièges chauffants et ventilés, ainsi qu’un ensemble complet d’aides à la conduite : régulateur adaptatif, freinage d’urgence, maintien dans la voie, caméras panoramiques…

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Le niveau d’équipement varie selon les versions, mais dans l’ensemble, l’écart technologique avec les marques établies s’est considérablement réduit. Seule l’ergonomie typiquement asiatique et certaines traductions logicielles témoignent encore de la jeunesse du produit sur les marchés globaux.

 Poste de conduite du GWM Tank 300 avec double écran numérique et sellerie cuir
Le tableau de bord combine deux grands écrans horizontaux, une instrumentation numérique et un système d’info-divertissement complet. Le cuir matelassé et les inserts imitation métal créent une ambiance semi-premium. © GWM

Une stratégie globale, mais encore floue pour l’Europe de l’Ouest

Le Tank 300 est aujourd’hui commercialisé dans plusieurs pays asiatiques, au Moyen-Orient, ainsi qu’en Australie et en Afrique du Sud. En Europe, GWM a récemment lancé son offensive via la marque ORA pour les citadines électriques, mais Tank ne dispose à ce jour d’aucun réseau officiel en France.

Des initiatives ont vu le jour en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Suède pour tester la réceptivité du public, mais la France reste exclue de ce déploiement initial. En l’absence d’importateur officiel, aucune homologation européenne n’est garantie pour ce modèle, rendant tout achat dépendant d’une démarche d’importation individuelle, avec les contraintes de carte grise, de réception isolée (RTI) et de fiscalité incertaine.

Banquette arrière du GWM Tank 300 avec sellerie en cuir et assise surélevée
Les places arrière offrent un bon dégagement pour deux adultes, avec une assise légèrement surélevée, des buses de climatisation et des prises USB intégrées selon finition. © GWM

Une vraie alternative technique, freinée par son absence commerciale

Sur le papier, le GWM Tank 300 a tout pour séduire les amateurs de SUV au tempérament tout-terrain : look massif, architecture robuste, motorisations variées, et un niveau d’équipement flatteur. Il parvient même à cocher des cases oubliées par les constructeurs généralistes occidentaux, notamment par sa déclinaison V8 ou hybride 345 ch non rechargeable.

Mais en l’état, il demeure inaccessible en France autrement que par l’importation parallèle, sans garantie constructeur locale, ni support après-vente officiel. À moins d’un changement stratégique de GWM dans les mois à venir, le Tank 300 restera un SUV à admirer… depuis l’extérieur.

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Vue arrière du GWM Tank 300 avec porte de coffre latérale et roue de secours apparente
Fidèle à sa vocation baroudeuse, le Tank 300 dispose d’une roue de secours fixée sur une porte battante latérale, à l’ancienne. Le pare-chocs intègre les feux antibrouillard et de recul. © GWM

ℹ️ Note – Disponibilité en France

Le GWM Tank 300 n’est pas officiellement commercialisé en France à la date de juillet 2025. Toute acquisition éventuelle repose sur une importation individuelle via un professionnel ou particulier. Le véhicule n’est pas homologué CE, et nécessite une réception à titre isolé (RTI) en préfecture pour être immatriculé. Aucune garantie constructeur ni service après-vente n’est actuellement disponible dans l’Hexagone.

Alain
Alain
Alain , 57 ans, est un passionné d'automobile basé à Bordeaux. Fort d'une carrière de plus de 30 ans dans le journalisme automobile, Alain est reconnu pour ses analyses pointues et son expertise technique. Collaborateur clé du magazine Passion & Car, il partage sa passion des voitures classiques et modernes, tout en explorant les innovations technologiques du secteur. Amateur de belles mécaniques et de road trips, Alain apporte une perspective unique et authentique aux lecteurs, mêlant savoir-faire et passion pour l'automobile.

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