Alors que les ventes de voitures neuves reculent globalement en Allemagne, un segment continue de grimper, mois après mois, sans trembler : celui des voitures 100 % électriques. Et il ne s’agit plus d’un frémissement technophile réservé aux flottes ou aux grandes métropoles. Non : près d’un véhicule particulier sur cinq vendu chez nos voisins d’outre-Rhin est désormais électrique.
Encore plus marquant : cette percée s’est faite sans aide à l’achat, avec un marché en baisse de 4,7 %. Les voitures électriques sont désormais ancrées dans les habitudes, dans l’offre, dans la demande. Le phénomène n’est plus conjoncturel : il devient structurel.
Et ce premier semestre 2025 révèle aussi un nouvel ordre : Volkswagen s’impose comme leader absolu, Tesla recule lourdement, et les constructeurs chinois montrent les dents. La transition n’est plus théorique. Elle est en cours. Elle se chiffre. Et elle surprend.
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Les immatriculations de voitures électriques atteignent un record historique en Allemagne
En six mois, 248 726 voitures 100 % électriques ont été immatriculées en Allemagne, soit une hausse de 35 % par rapport à la même période en 2024. Cette performance s’inscrit dans un contexte global en recul : les ventes de voitures neuves, toutes motorisations confondues, ont baissé de 4,7 %.
Résultat : la part de marché des BEV (véhicules électriques à batterie) grimpe à 17,7 %, son plus haut niveau jamais atteint sur le territoire.
Ce chiffre confirme que l’électrique n’est plus cantonné à une niche urbaine ou fiscale. Il s’impose comme une solution grand public, y compris dans un pays réputé conservateur sur l’automobile.
Le groupe Volkswagen écrase le marché tandis que Tesla chute fortement
Parmi les dix modèles électriques les plus vendus en Allemagne sur cette période, huit sont issus du groupe Volkswagen. En tête, on retrouve la Volkswagen ID.7, suivie des ID.4/ID.5 et ID.3. Le Škoda Enyaq et la Cupra Born, eux aussi basés sur la même plateforme MEB, complètent le tableau.
Cette domination s’explique par la largeur de l’offre, le réseau, et la bonne perception des modèles. Volkswagen réussit là où Tesla semble en difficulté.
Tesla perd 58 % de ses immatriculations sur la période, avec seulement 8 890 voitures vendues, contre plus de 20 000 un an plus tôt. En mai et juin, la chute s’accélère, jusqu’à -60 %. Une conséquence probable du repositionnement de la marque, des hausses tarifaires, et d’une concurrence désormais bien armée.
Les PHEV et hybrides grimpent aussi : vers un basculement global
En parallèle des électriques, les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) connaissent également un fort rebond, notamment en Allemagne, mais aussi dans toute l’Union européenne.
En Allemagne, la croissance dépasse +50 %, et au niveau européen, les PHEV atteignent 8,4 % de part de marché.
Cela confirme une dynamique de fond : la transition ne repose pas uniquement sur le tout-électrique. Les hybrides progressent également, comme solution d’attente ou alternative pragmatique, notamment dans les régions encore peu équipées en bornes.
Un marché allemand en mutation rapide, reflet d’une Europe en transition
L’évolution observée en Allemagne n’est pas isolée. Elle reflète une tendance plus large : l’Europe électrifie sa mobilité, et même dans les marchés historiquement thermiques, la bascule est engagée.
Le retrait des aides publiques ne freine plus les acheteurs. L’offre est là, les modèles sont diversifiés, les autonomies progressent, et la fiabilité perçue augmente.
Le groupe Volkswagen confirme sa puissance industrielle, mais la pression des marques chinoises (BYD en tête) s’accentue. La course est lancée, à l’échelle du continent. Et l’Allemagne, une fois encore, joue le rôle de laboratoire et d’accélérateur.