C’est un aveu qui fait du bruit dans le monde feutré de l’ergonomie automobile. Volkswagen, pionnier du tout-tactile sur ses modèles électriques ID, fait marche arrière. Et pas à moitié : la marque va réintroduire des boutons physiques pour les fonctions essentielles, dès la refonte de ses modèles prévue en 2026. Volume, climatisation, feux de détresse… les commandes vitales redeviendront accessibles sans passer par un écran central. Une décision saluée comme un retour à la raison, dans un univers automobile de plus en plus obsédé par le digital au détriment de l’intuition.
C’est Andreas Mindt, patron du design chez VW, qui l’a confirmé dans les colonnes d’Auto Bild. Et ses mots sont forts : « Nous ne referons jamais cette erreur », a-t-il martelé, évoquant sans détour les retours clients accablants depuis le lancement de la gamme ID. Un tactile capricieux, des menus complexes, des gestes imprécis… Résultat : au volant, la technologie censée simplifier l’expérience n’a fait que multiplier les sources de distraction.
Mais ce revirement n’est pas seulement dicté par le bon sens ou les plaintes d’utilisateurs : les nouvelles normes Euro NCAP 2026 imposeront également la présence de commandes physiques pour obtenir les précieuses cinq étoiles en sécurité. La sécurité routière s’invite donc là où le marketing et le minimalisme numérique avaient jusqu’ici pris le pouvoir.
Volkswagen écoute (enfin), et d’autres pourraient suivre. Le bouton est mort, vive le bouton.
VW abandonne le tout tactile : retour des boutons dès 2026
Il fut un temps où le bouton physique paraissait dépassé, relégué au rang de relique mécanique dans un cockpit numérique. Mais Volkswagen reconnaît aujourd’hui l’évidence : l’interface 100 % tactile de ses modèles ID est un échec ergonomique. Dès 2026, la marque allemande corrigera le tir.
Concrètement, le restylage des ID.3, ID.4, ID.5 et ID.7 marquera le retour des commandes physiques pour les fonctions essentielles. Ce revirement intervient après des années de critiques récurrentes de la part des utilisateurs, des journalistes et même de certains collaborateurs en interne. Sur les réseaux comme dans les essais, le verdict était sans appel : l’ergonomie tactile entravait la sécurité et nuisait à l’expérience de conduite.
Cette correction n’est pas une simple mise à jour technique. C’est une prise de conscience stratégique, portée par un retour au pragmatisme, et une réponse claire à une question trop longtemps ignorée : à quoi bon supprimer les boutons quand ils restent plus efficaces, plus rapides et plus sûrs à utiliser ?
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Pilotes de retour : les fonctions clés retrouvent leur commande physique
Le patron du design Volkswagen, Andreas Mindt, n’a pas mâché ses mots. Pour lui, la suppression des boutons physiques fut une « erreur » que la marque ne reproduira jamais. Dans un entretien accordé à Auto Bild, il insiste : « Une voiture n’est pas un smartphone ». Et les fonctions de conduite, elles, nécessitent une accessibilité immédiate.
Dès 2026, cinq fonctions critiques feront leur retour au format physique :
- Réglage du volume sonore
- Contrôle de la température
- Commande de ventilation
- Activation des feux de détresse
- Dégivrage rapide
Ces éléments seront systématiquement intégrés sur des interfaces fixes, tactiles ou mécaniques, selon les modèles. Volkswagen entend ainsi combiner digital et physique au service d’une ergonomie mieux pensée. Finis les balayages d’écran pour baisser la clim ou mettre un clignotant : les gestes redeviendront instinctifs.
Sécurité et ergonomie : la nouvelle ère Euro NCAP
Ce changement ne relève pas uniquement du confort utilisateur. L’organisme Euro NCAP, référence en matière de sécurité automobile, durcit ses critères d’évaluation dès 2026. L’objectif est clair : limiter la distraction liée aux interfaces numériques. Et cela implique une obligation implicite : certaines fonctions devront obligatoirement être accessibles via des commandes physiques.
L’enjeu est majeur pour les constructeurs. Sans cette conformité, impossible d’obtenir les cinq étoiles, si précieuses sur le plan commercial. Volkswagen l’a bien compris. À trop vouloir singer le minimalisme digital de Tesla, le constructeur s’est heurté à une réalité : les écrans, en conduisant, peuvent devenir une source de danger.
Des études menées par des laboratoires indépendants ont démontré que les interfaces exclusivement tactiles nécessitent en moyenne plus de deux fois plus de temps visuel que des commandes physiques équivalentes. Or, en matière de sécurité, ces secondes d’inattention peuvent faire toute la différence.
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Minimalisme digital vs attentes des conducteurs : VW écoute enfin ses clients
Depuis le lancement de la gamme ID, forums, réseaux sociaux et retours clients ont été sans appel : le tout-tactile est une fausse bonne idée. Volumes trop petits, surfaces peu réactives, menus à rallonge… La promesse d’une interface moderne s’est transformée en frustration généralisée.
Volkswagen n’est pas seul dans ce retour en arrière salutaire. Mazda, Hyundai ou même BMW ont également revu leur copie, en réintégrant des molettes, des boutons de climatisation, ou des raccourcis physiques vers les aides à la conduite.
Ce que VW avait pris pour une évolution était en réalité un décalage croissant avec les attentes des conducteurs. En revenant à des solutions simples, fiables et intuitives, la marque signe une forme de réconciliation avec ses clients. Un message fort dans une époque trop souvent dominée par le tout-écran, même là où l’humain réclame encore du tangible.