Les concessionnaires européens de Stellantis ont envoyé une lettre à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour se plaindre des objectifs d’émissions de CO2 pour 2025, en disant qu’ils craignent pour leur survie car ils ne sont pas compétitifs sur le marché des voitures électriques.
Les concessionnaires du groupe européen demandent le report des objectifs d’émissions. Cette lettre, obtenue par Bloomberg News, met en lumière le profond désaccord entre les concessionnaires et leur PDG, Carlos Tavares.
Les concessionnaires Stellantis estiment que les nouvelles normes européennes qui entreront en vigueur le 1er janvier 2025 sont non seulement irréalistes mais aussi dangereuses pour la survie du réseau de distribution automobile. Dans la lettre adressée au président de la Commission européenne, ils déclarent : « Les objectifs de réduction des émissions de CO2 pour 2025 sont irréalisables dans les conditions actuelles du marché. Le fossé se creuse entre les ambitions de l’Union européenne (UE) et la réalité sur le terrain ».
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Prix trop élevé et manque d’infrastructures
Peugeot e-208 dans une station de Zunder
Les concessionnaires Stellantis pointent du doigt deux problèmes majeurs. Tout d’abord, le prix des voitures électriques qui, selon eux, reste inabordable pour la plupart des clients. « Nous sommes en contact quotidien avec des clients finaux qui rejettent souvent les véhicules électriques pour des raisons de prix et d’autonomie.
En outre, ils soulignent également le manque d’infrastructures de recharge, qui complique l’adoption des voitures électriques et rend donc difficile la réalisation des objectifs de vente fixés par Stellantis.
Carlos Tavares s’est opposé à un report des normes européennes d’ émission de CO2. Il a qualifié de « surréaliste » toute tentative de modifier ces objectifs si près de leur mise en œuvre. Cette position est contraire à celle de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), qui craint des pénalités en cas de non-respect des nouvelles règles qui pourraient atteindre jusqu’à 15 milliards d’euros pour les constructeurs européens.
Carlos Tavares, retraite en 2026
On apprend également que le PDG de Stellantis prendra sa retraite en 2026, les concessionnaires ne pourront donc pas exercer une grande pression sur l’actuel dirigeant du groupe puisqu’il ne sera plus aux commandes à l’issue de son contrat et qu’il participe même au processus de sélection de son successeur.
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Il s’agit maintenant de redresser un cap qui s’éloigne rapidement. Le groupe traverse une période difficile et a annoncé fin septembre une nette révision à la baisse de son objectif de marge opérationnelle, désormais estimée entre 5,5 % et 7 %, alors qu’elle était auparavant « à deux chiffres ».
En juillet, les résultats du premier semestre ont fortement chuté, notamment en raison d’une baisse de 18 % des ventes en Amérique du Nord, principale source de revenus du groupe. Et au troisième trimestre, elles ont encore chuté de 20 % en glissement annuel, ce qui risque maintenant de s’étendre à l’Europe.