Fisker Inc, une entreprise américaine dédiée à la conception et à la fabrication de véhicules électriques, met la clé sous la porte après seulement huit ans de vie. L’entreprise a été fondée en 2016 par Henrik Fisker et son épouse Geeta Gupta-Fisker. Henrik était réputé pour son travail de designer dans l’industrie automobile, ayant travaillé pour des entreprises telles que BMW et Aston Martin. Il a conçu des véhicules emblématiques tels que la BMW Z8 et l’Aston Martin DB9.
En lançant la nouvelle entreprise de voitures électriques, le couple Fisker a cherché à créer une marque de voitures électriques mettant l’accent sur le design innovant et le développement durable. En effet, l’un des premiers piliers de l’entreprise était l’utilisation de matériaux recyclés et durables pour ses véhicules. À l’instar de la grande majorité des marques actuelles, les intérieurs ont été fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées et de filets de pêche.
L’entreprise souhaitait prendre son envol avec trois modèles dans son portefeuille : Ocean, PEAR et Ronin. Le premier, et seul modèle vendu à ce jour, est un SUV aux lignes saillantes, doté de technologies inégalées, comme son toit solaire révolutionnaire, capable de récolter les rayons du soleil pour générer de l’énergie gratuite afin d’alimenter la batterie du véhicule. Il permet de parcourir jusqu’à 2 500 kilomètres par an en énergie propre et sans émissions.
Le début de la fin
Après une bonne campagne de marketing et de publicité, les ventes de l’Ocean ont commencé à décoller, mais pas autant qu’elles l’ont fait. À ce jour, 7 000 voitures Fisker Ocean sont sorties des chaînes de montage. L’entreprise prévoyait des ventes beaucoup plus importantes pour 2024. Rappelons que Fisker ne dispose pas d’une usine propre, mais d’un contrat de production avec Magna, qui assemble les Ocean dans son usine en Autriche.
Cependant, ce qui a vraiment mis le clou dans le cercueil de la marque américaine, c’est l’évaluation de la Fisker Ocean par les médias automobiles il y a quelques mois, alors qu’elle accumulait de nombreuses critiques lors de ses tests. Par exemple, certains systèmes de la voiture ne fonctionnaient qu’occasionnellement, tandis que d’autres, comme le régulateur de vitesse adaptatif, n’étaient même pas activés. De nombreux acheteurs potentiels ont ainsi tourné le dos à la marque.
Fisker en faillite
Lundi soir dernier, Fisker a déposé le bilan. Le constructeur américain de véhicules électriques tentait de sauver ses activités en vendant des actifs et en restructurant sa dette, après avoir épuisé ses liquidités pour augmenter la production de ses SUV Ocean. À ce jour, les concessionnaires ont stocké plus de 5 000 unités.
Selon l’entreprise, elle n’a pas été en mesure de redresser la situation au cours des dernières semaines, après que les négociations avec un grand constructeur automobile (Nissan, semble-t-il) en vue d’investir les 325 millions d’euros nécessaires pour redresser la situation n’ont pas abouti. Le dépôt de bilan fait état d’un actif estimé entre 465 et 930 millions $ et d’un passif compris entre 93 et 465 millions $. Parmi ses 20 principaux créanciers figurent des entreprises technologiques de renom telles que Adobe, Google et SAP.