Un partenariat stratégique pour accélérer la transition vers l’électromobilité
Afin d’accélérer leur programme de voitures électriques, les constructeurs occidentaux commencent à s’associer à des marques chinoises pour raccourcir leurs délais. Audi est l’un des derniers en date et, après avoir signé un accord avec SAIC l’année dernière, il vient de confirmer les plans et la date d’arrivée des premiers fruits de ce partenariat.
L’origine de cet accord réside dans les retards accumulés par Volkswagen dans le développement de la nouvelle plateforme SSP, qui doit remplacer les actuelles MEB et PPE et accueillir les modèles de la nouvelle génération.
Les problèmes se situent principalement au niveau du logiciel de la nouvelle architecture, dont la responsabilité incombe à la division CARIAD. Cette plateforme, appelée en interne “2.0” (le logiciel de la plateforme MEB est appelé 1.1 et celui de la PPE 1.2), est conçue pour offrir des capacités autonomes avancées.
Une plateforme chinoise pour pallier les retards
Le problème est que les dates de lancement ont été retardées, et c’est pourquoi Audi, fatigué d’attendre et voyant que la concurrence ne ralentissait pas son développement, a décidé de se retirer et de chercher des alternatives. Et c’est en Chine qu’elle l’a trouvée.
L’été dernier, Audi a conclu un partenariat avec SAIC, qui lui donnera accès à une plateforme existante utilisée par les IM L7 et IM LS7, qui supporte des systèmes de 800 volts et des empattements de 2,80 à 3,20 mètres, un système de propulsion d’une puissance allant jusqu’à 400 kW (544 ch) et un couple de 700 Nm ; quant aux batteries, elles supportent des packs d’une capacité de 93 et 118 kWh, ce qui est suffisant pour obtenir une autonomie de près de 800 km CLTC.
Premier modèle de l’accord Audi-SAIC
Cet accord permettra d’améliorer l’efficacité et la rapidité de la R&D et d’optimiser le processus de développement des nouveaux modèles, qui seront également dotés de logiciels puissants, combinés à des capacités avancées de conduite autonome.
L’Espagnol Fermín Soneira, responsable de la gamme de véhicules électriques des segments A à C d’Audi, sera le directeur général de ce projet de coopération et a confirmé que le premier modèle arriverait sur le marché en 2025.
“Ce projet commun illustre le concept de partage des connaissances et de début d’un nouveau chapitre ensemble. Nous progresserons ensemble dans les domaines du développement, des achats, de la production et des ventes. Les deux parties se concentrant sur leurs points forts, je suis convaincu qu’Audi tirera pleinement parti de la “vitesse chinoise” et de la vitalité de l’innovation du marché pour continuer à façonner l’avenir de la mobilité électrique haut de gamme.”
Un tournant historique pour Audi
Une démarche qui, rappelons-le, marque la première acquisition par Audi d’une plateforme extérieure au groupe Volkswagen, dans une démarche plutôt surprenante qui intervient à un moment délicat pour les marques européennes qui sont dépassées par les groupes chinois et Tesla sur le premier marché automobile mondial, la Chine, mais qui commencent aussi à en ressentir les effets sur les marchés locaux, comme l’Allemagne.
