Depuis plusieurs années, les grands constructeurs européens annonçaient un avenir exclusivement électrique pour leurs gammes, avec des objectifs ambitieux dès 2026 et 2030.
La réalité du marché vient cependant bousculer ces plans : la demande en véhicules électriques reste inférieure aux attentes, les infrastructures de recharge progressent lentement, et les contraintes économiques freinent les ardeurs des consommateurs. Résultat, les marques réévaluent leurs stratégies.
Ce constat s’impose désormais, et des acteurs majeurs comme Audi n’hésitent plus à l’affirmer publiquement : le 100 % électrique généralisé attendra.
Audi prolonge la vie des moteurs thermiques : un virage stratégique assumé
Dans un entretien accordé à Autocar, Gernot Döllner, PDG d’Audi, a confirmé un changement d’approche : « Nous lançons une nouvelle ligne de produits de 2024 à 2026, incluant des modèles thermiques et hybrides rechargeables, ce qui nous donne de la flexibilité pour les sept, huit, voire dix prochaines années », a-t-il déclaré.
Audi, qui avait initialement promis un arrêt des ventes de moteurs thermiques dès 2030, prévoit désormais de maintenir une offre en moteurs essence et diesel bien au-delà, en fonction des réalités du marché. Cette décision illustre un revirement stratégique : plutôt que de forcer la transition, la marque adapte son offre à la demande réelle, quitte à prolonger la vie de ses motorisations classiques jusqu’en 2035 ou au-delà si nécessaire.
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La nouvelle feuille de route technologique d’Audi : entre software, SSP et F1
Outre cette flexibilité sur les motorisations, Audi prend un rôle central dans le développement technologique du groupe Volkswagen. La marque dirigera désormais le développement logiciel et matériel des modèles de grande taille du groupe, notamment ceux bâtis sur la future plateforme SSP (Scalable Systems Platform).
Ce recentrage technologique s’accompagne d’une réorganisation de la gamme : les petites Audi, comme l’A1 et le Q2, n’auront pas de successeurs dans ce nouveau cadre stratégique. Parallèlement, l’engagement d’Audi en Formule 1 est perçu comme un laboratoire d’idées pour de futurs modèles de route, avec la promesse de performances élevées et de technologies issues de la compétition.
Les passionnés attendent déjà de découvrir si cet engagement nourrira le retour de noms mythiques comme le TT ou le R8, laissés en suspens pour l’instant.
L’avenir de la gamme Audi : quelles perspectives pour les passionnés ?
Les déclarations de Döllner laissent entrevoir un avenir moins radical que prévu pour la gamme Audi. Si l’électrification reste une priorité stratégique, elle ne se fera pas au détriment de la flexibilité et de la capacité à répondre aux attentes réelles des clients. Les modèles thermiques et hybrides conserveront leur place au catalogue aussi longtemps que la demande l’exigera.
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Loin de la rupture annoncée, c’est une transition progressive et pragmatique qui se dessine, où les véhicules électriques, thermiques et hybrides coexisteront. Le constructeur aux anneaux entend bien conserver sa clientèle traditionnelle tout en séduisant les amateurs de technologie et de performance, dans un monde automobile où les certitudes d’hier laissent place à l’adaptation.