Longtemps cantonné à l’univers des SUV, MG revient à une forme plus traditionnelle avec la MG5 Sedan, une berline tricorps compacte qui tranche avec les habitudes du marché européen. Dans un contexte où les SUV trustent l’attention, cette initiative peut sembler à contre-courant. Et pourtant, MG ne s’y lance pas sans stratégie : produire en masse, offrir beaucoup pour peu, et bousculer le segment avec un produit inattendu.
Avec cette MG5 Sedan, le constructeur sino-britannique cherche à imposer une alternative rationnelle aux SUV urbains en misant sur l’espace, la discrétion stylistique et l’efficience mécanique. Le tout, à un tarif probablement agressif – même si la marque n’a pas encore confirmé la commercialisation du modèle en France.
Un style consensuel qui cache une logique industrielle
Difficile de reprocher à la MG5 Sedan un excès d’audace esthétique. Le style, très lissé, vise à plaire au plus grand nombre : face avant acérée, optiques horizontales, calandre étirée à la Mazda, profil équilibré, et une poupe discrète mais bien proportionnée. Rien de choquant, rien de remarquable non plus.
L’alternative insoupçonnée au RAV4 : un SUV hybride européen à prix défiant toute concurrence
Ce choix n’est pas un oubli créatif, mais une volonté : MG pense mondial, et la berline doit pouvoir s’adapter autant à l’Europe de l’Est qu’à l’Amérique Latine ou au sud de l’Asie. Une carrosserie trois volumes fiable et éprouvée, adaptée à une industrialisation massive.
Ce positionnement rend la MG5 Sedan particulièrement intéressante pour les flottes ou les conducteurs particuliers qui recherchent un véhicule abordable, logeable et peu exposé au vandalisme ou à la surconsommation d’image. En clair : une voiture utile, pas une voiture vitrine.
Un habitacle sans excès, mais pas sans ambition
À l’intérieur, MG soigne les apparences. La planche de bord adopte une disposition horizontale sobre, avec un écran tactile central flottant, des aérateurs angulaires et quelques inserts métalliques pour casser la monotonie. Rien de luxueux, mais une exécution correcte, propre, efficace.
L’équipement semble au niveau attendu : compatibilité CarPlay/Android Auto, instrumentation numérique, régulateur, caméra de recul. Là encore, l’objectif n’est pas d’impressionner, mais de rassurer : la MG5 veut cocher toutes les cases de la voiture moderne sans faire gonfler la note.
L’habitabilité reste un vrai point fort, notamment à l’arrière, où la garde au toit et l’espace aux jambes surpassent nombre de SUV compacts. Le coffre tricorps offre un volume conséquent, renforçant encore le côté fonctionnel du modèle.
Moteur 1.5 turbo et boîte CVT : compromis ou faiblesse ?
Côté mécanique, la MG5 Sedan repose sur un bloc 1.5 essence turbo, accouplé à une transmission automatique CVT. Pas d’électrification ici, ni hybride, ni électrique. Ce choix confirme que le modèle est avant tout pensé pour des marchés émergents ou en transition, où la simplicité mécanique reste valorisée.
Ce moteur développe 129 chevaux, ce qui permet des performances suffisantes en usage quotidien. Mais la présence d’une boîte CVT laisse planer le doute : agrément en conduite soutenue ou sensation de moulinage à la moindre relance ?
MG assume un positionnement low-cost intelligent : pas de compromis sur la dotation ou l’espace, mais des choix techniques conservateurs pour contenir les coûts. Reste à voir si cette stratégie suffira pour séduire le public français, encore peu familier des berlines d’origine chinoise, surtout dans un segment en net déclin