Cette année, nous verrons l’arrivée d’un nombre important de voitures électriques à des prix raisonnables, ce qui stimulera la concurrence et rendra les coûts finaux de plus en plus abordables pour les consommateurs.
Lorsqu’on demande pourquoi le véhicule électrique ne parvient pas à s’implanter sur des marchés tels que l’Europe ou les États-Unis, et si c’est le cas en Chine, la raison numéro un est le prix. Son coût élevé freine l’achat de nombreux clients intéressés, mais qui considèrent que les tarifs restent élevés. La question est de savoir quand et grâce à qui les prix vont baisser.
Selon les données du cabinet de conseil JATO Dynamics et de l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles), en 2024, le prix moyen d’une voiture neuve en Europe était d’environ 40 000 euros, tandis que le prix moyen des voitures électriques neuves était nettement plus élevé, généralement autour de 50 000 euros.
Cependant, la situation commence à changer. Bien que les aides aux véhicules électriques apparaissent et disparaissent, la plupart des États maintiennent une forme d’incitation. Et surtout, des constructeurs tels que Kia, Hyundai, Nissan ou Volkswagen préparent déjà de nouveaux modèles électriques compacts et plus abordables. Certains pourraient coûter environ 30 000 euros, un chiffre beaucoup plus compétitif pour les normes européennes, où la pression de la Chine s’ajoute.
Des modèles plus compacts, plus efficaces et à des prix réalistes
L’une des sorties les plus attendues est la KIA EV4, un SUV compact qui rappelle l’EV6, mais plus petit et avec un design plus élégant. Il aura deux options de batterie (58,3 et 81,4 kWh), une autonomie homologuée de 430 à 630 km (WLTP) et une charge rapide jusqu’à 150 kW, ce qui permet de passer de 10 % à 80 % en un peu plus de 30 minutes. Son arrivée chez les concessionnaires européens est prévue pour le second semestre de cette année, et son prix devrait avoisiner les 35 000 euros. Un chiffre que l’on peut comparer aux « à partir de » 49 071 euros auxquels démarre l’EV6 la plus économique avant aides ou promotions.
Un autre modèle intéressant est l’EV3, dont le design se rapproche davantage de celui de l’EV9, mais qui est encore plus compact. Il utilise la même base technique, avec une traction avant dans les versions d’entrée de gamme et la possibilité d’une traction intégrale dans les versions supérieures. Il existe une version d’entrée de gamme, avec 436 km WLTP et un prix à partir de 36 186 euros, et une version Long Range, avec 605 km WLTP et un prix de 42 461 euros.
La renaissance de la Nissan LEAF
Nissan prépare également un remplacement complet de la Leaf, qui utilisera la plate-forme moderne CMF-EV de l’Ariya. Cela permettra non seulement d’améliorer l’espace intérieur, mais aussi d’ouvrir la porte à des versions à traction intégrale et à deux moteurs. Bien que l’on ne sache pas encore si elle héritera des batteries de 63 ou 87 kWh de l’Ariya, il est question de la possibilité d’utiliser la technologie LFP (lithium-fer-phosphate), plus économique et moins dépendante des matériaux critiques, ce qui est particulièrement pertinent pour le marché européen.
La nouvelle génération de Leaf sera fabriquée à Sunderland, au Royaume-Uni, ce qui lui permettra d’éviter les droits de douane depuis la Chine. Tout indique qu’elle coûtera entre 28 000 et 30 000 euros, ce qui correspond à ce que proposent déjà certains fabricants chinois.
Volkswagen renouvelle l’ID.4, avec des batteries LFP ?
Parallèlement, Volkswagen travaille sur un restylage de l’ID.4 qui le rapprochera de l’esthétique de modèles tels que la Golf. Bien qu’aucune modification technique majeure ne soit attendue à court terme, on parle de nouvelles versions plus abordables avec des batteries LFP et d’améliorations de l’efficacité grâce à des technologies telles que le « cell-to-pack ». Cette évolution permettra de prolonger la durée de vie de la plateforme MEB jusqu’à l’arrivée de la future SSP, prévue pour 2028.
En attendant, Volkswagen pourrait diversifier la gamme ID.4, avec des variantes d’entrée de gamme plus économiques, tant avec les nouvelles batteries qu’avec des équipements plus simples, ce qui permettra de lancer des variantes à bas prix.
Les Chinois arrivent, mais pour de vrai
En mai aura lieu un événement clé dans le secteur des voitures électriques en Europe. Ce sera le mois où sera présenté le nouveau BYD Dolphin Surf. Une compacte électrique chinoise qui arrivera avec l’intention de frapper un grand coup et de secouer le marché grâce à une proposition extrêmement compétitive.
Redécouverte : Le Toyota Mega Cruiser, le Hummer japonais au moteur diesel 4.0 indestructible
En effet, les experts indépendants qui l’ont démonté et analysé ont été surpris de voir comment BYD a réussi à atteindre un très haut niveau d’ingénierie et de qualité structurelle dans un modèle aussi économique. Il en résulte une voiture électrique bien assemblée, avec des finitions de qualité, un design attrayant et un système de propulsion efficace. Le tout pour un prix qui, en Chine, est inférieur à 10 000 euros, et qui, en Europe, selon la marque, « sera bien inférieur à 20 000 euros ».
Il est équipé d’un moteur électrique de 70 kW (95 CV) et d’une batterie lithium-ferrophosphate (LFP) de 38,9 kWh, qui offre une autonomie estimée à 405 km CLTC, soit environ 350 km WLTP. Il est également équipé d’un système avancé d’assistance à la conduite appelé God’s Eye, qui comprend 12 capteurs à ultrasons, 12 caméras et 5 radars à ondes millimétriques, offrant des fonctions de sécurité active et d’assistance sur autoroute. Ce modèle est conçu pour offrir une option abordable dans le segment des véhicules électriques urbains en Europe.
De quoi mettre tout le monde en garde, y compris les marques proposant des voitures électriques à des prix raisonnables, comme Citroën avec son e-C3, Dacia avec la Spring ou Leapmotor avec sa T03, compétitive bien que peu connue.
Et à la fin de l’année, l’usine BYD en Hongrie sera mise en service, ce qui permettra de lancer des modèles tels que l’Atto 3 ou le Dolphin, mais sans la contrainte des droits de douane.
La Citroën ë-C3 veut également continuer à se battre. Le modèle français est en vente à partir de 22 590 euros, avec un moteur de 83 kW, une batterie de 44 kWh (LFP) et jusqu’à 320 km d’autonomie WLTP. Une version plus basique avec 200 km d’autonomie sera également ajoutée pour 20 490 euros, bien que celle-ci semble déjà obsolète avant même d’arriver sur le marché.
La Fiat Grande Panda est disponible à partir de 23 967 euros et est équipée d’un moteur de 83 kW, d’une batterie de 44 kWh et d’une autonomie WLTP allant jusqu’à 320 km. Elle dispose d’un coffre de 361 litres et permet une charge rapide jusqu’à 100 kW.
Le Renault 5 E-Tech est une autre alternative. Il existe en versions avec batterie de 40 et 52 kWh et une autonomie allant jusqu’à 400 km WLTP. Son design allie un style rétro à une approche moderne et technologique.
La Hyundai Inster se positionne comme une alternative spécialement conçue pour l’Europe. Elle offre une batterie allant jusqu’à 42 kWh, plus de 350 km d’autonomie WLTP, une traction avant, une recharge rapide et un design compact très pratique. Son prix commence à 24 990 euros.
La Dongfeng Box est une option différente. Une compacte électrique aux aspirations premium, disponible à partir de 27 490 euros. Elle est équipée d’un moteur de 70 kW et peut être choisie avec des batteries de 31,5 ou 42,3 kWh, offrant respectivement 240 et 340 km d’autonomie. Elle permet une charge rapide jusqu’à 100 kW.
Et celles qui arriveront cette année
La liste des nouveautés pour la saison 2025-2026 est très longue, avec des propositions telles que la nouvelle marque de NIO, Firefly. Une division qui vise à se battre dans un segment supérieur à celui de la Dongfeng Box en termes de prix, se rapprochant de Smart ou de NIO. Ses prix ne sont pas encore officiels, mais on s’attend à ce qu’il démarre légèrement au-dessus de 30 000 euros, ce qui le placera au même niveau que la Renault 5. Il se distingue par son grand espace intérieur, avec une capacité de chargement allant jusqu’à 1 250 litres lorsque les sièges sont rabattus.
La Volkswagen ID.2all sera un nom à retenir. Basée sur la plateforme MEB Entry à traction avant, cette berline cinq portes mesurera environ 4,05 mètres de long. Grâce à une bonne utilisation de l’espace intérieur, elle offrira un coffre de 440 litres, plus spacieux que celui des modèles plus grands comme la Golf (380 litres) ou l’ID.3 (385 litres).
Il sera disponible avec des batteries de 38 kWh (LFP) et 56 kWh (NCM), et jusqu’à 450 km d’autonomie WLTP, avec des prix qui commenceront autour de 25 000 euros, pour la version la plus économique.
À ceux-ci s’ajouteront des noms tels que Citroën e-C3 Aircross, le nouvel e-C4, Opel Frontera, le nouveau MG ES5… et une surprise qui pourrait venir de Chine si l’Europe et le géant asiatique parviennent à conclure un accord sur les droits de douane, ce qui consolidera la baisse des prix qui n’est pas aussi importante que ce que le marché peut atteindre, mais qui sera significative par rapport aux années précédentes.