Les chiffres sont sans appel : 92 625 véhicules électriques chinois ont été exportés en février 2025, soit une baisse de 18 % par rapport au même mois en 2024. Une chute brutale, qui contraste avec la croissance de 14 % enregistrée sur l’ensemble de la période janvier-février.
Cette baisse de régime touche tout particulièrement les marchés européens, principaux destinataires de cette production à prix serré.
L’Europe ferme la porte : l’effet immédiat des surtaxes
Les pays les plus touchés par cette baisse en février sont :
- Espagne : -49 % (2 664 unités)
- Belgique : -41 % (10 105 unités)
- Corée du Sud : -51 % (3 151 unités)
- Royaume-Uni : -2,9 %
- Philippines : -0,9 %
À l’origine de ce recul ? Les nouvelles mesures protectionnistes prises par l’Union européenne, qui ont instauré à l’automne 2024 des surtaxes douanières pouvant aller jusqu’à 35,3 % sur les véhicules électriques importés de Chine. Ces taxes, prévues pour durer cinq ans, visent à protéger les constructeurs européens d’une concurrence jugée déloyale sur le segment des VE.
BYD, MG et consorts contraints de revoir leur stratégie
Face à ces barrières commerciales, les constructeurs chinois réorientent leur approche. BYD, l’un des leaders du marché, a déjà annoncé un plan de renforcement de sa présence locale en Europe, avec :
- Des modèles plus abordables, ciblant l’entrée de gamme
- Une production locale envisagée, voire des usines en Europe
- Une montée en gamme des produits, pour mieux rivaliser avec les marques établies
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D’autres marques comme MG (groupe SAIC) ou Nio explorent également des stratégies alternatives, entre alliances locales, solutions de leasing attractives ou communication offensive pour rassurer le consommateur européen.
Une dynamique contrastée : certains pays importent encore massivement
En dépit du ralentissement général, certains marchés continuent de tirer les ventes vers le haut, avec des croissances à trois chiffres :
- Mexique : +623 % en février (7 847 unités)
- Amérique latine et Afrique du Nord : zones en développement stratégique
- Des marchés asiatiques encore dynamiques selon les marques et segments
Cela montre que si l’Europe devient plus restrictive, la demande mondiale reste forte, mais nécessite une adaptation logistique, tarifaire et géopolitique pour maintenir la croissance à long terme.
La fin d’un élan ou une pause stratégique ?
La chute des exportations de VE chinois en février 2025 ne signe pas la fin de leur succès mondial, mais marque un tournant dans leur expansion européenne. Face aux barrières tarifaires, les constructeurs chinois doivent se réinventer, adapter leurs modèles économiques, et sans doute miser sur une implantation locale s’ils veulent continuer à croître sur le Vieux Continent.
Dans le même temps, les marques européennes disposent d’un court répit pour accélérer leur transition électrique, améliorer leur compétitivité… et éviter de se faire dépasser une nouvelle fois à moyen terme.