Le diesel n’est pas mort : Stellantis relance sa production face aux ventes électriques décevantes

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Le géant automobile réactive son usine de Metz-Trémery pour maintenir la production de moteurs diesel, un revirement stratégique inattendu

Ces dernières années, Stellantis a investi massivement dans l’électrification de sa gamme, misant sur un avenir 100 % électrique pour répondre aux exigences environnementales et aux évolutions réglementaires. Cependant, les ventes de voitures électriques restent en deçà des attentes, freinées par des prix élevés, un réseau de recharge encore insuffisant et des inquiétudes sur l’autonomie.

Face à cette situation, le groupe a pris une décision inattendue : prolonger la production de ses moteurs diesel jusqu’en 2030. Alors que leur disparition était initialement prévue dès 2025, les motorisations diesel restent plébiscitées par de nombreux automobilistes et professionnels, notamment sur des segments où l’électrique peine encore à convaincre.

Chaîne de production de moteurs diesel à l’usine Stellantis , site emblématique de la stratégie révisée du constructeur.

L’usine de Metz-Trémery continue la production des blocs diesel

L’un des sites les plus emblématiques du groupe, l’usine de Metz-Trémery en France, était censée tourner définitivement la page du diesel en 2025. Finalement, elle continuera à produire des moteurs diesel pendant au moins cinq années supplémentaires, une décision motivée par la forte demande sur certains modèles.

Parmi les moteurs concernés, les blocs 1.5 BlueHDi et 2.2 Multijet, très appréciés pour leur efficacité énergétique et leur couple élevé, resteront en production. Ces motorisations seront mises à jour pour respecter la norme Euro 7, garantissant une meilleure performance en matière d’émissions polluantes.

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Un marché toujours demandeur de diesel

Contrairement aux idées reçues, le diesel reste une option privilégiée pour de nombreux acheteurs, notamment dans les voitures particulières et les utilitaires. Des modèles comme la Citroën C5 Aircross, la Peugeot 308 ou encore l’Alfa Romeo Stelvio connaissent encore un succès notable avec ces motorisations.

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En Europe où le marché du diesel est encore bien implanté, les modèles Fiat Tipo, Citroën C5 Aircross et divers véhicules utilitaires comme la Berlingo, la Ducato et l’Expert continuent d’afficher de solides volumes de vente.

Stellantis profite aussi du désengagement de plusieurs constructeurs concurrents, qui abandonnent progressivement les moteurs diesel sur les segments des petites et moyennes voitures particulières. Cette décision stratégique pourrait donner un avantage compétitif à Stellantis, en lui permettant de capter une part de marché laissée vacante.

Peugeot 308 SW diesel de couleur bleue, vue de trois-quarts avant, symbole du maintien des motorisations diesel dans la gamme Stellantis.
La Peugeot 308 SW avec son moteur diesel BlueHDi : l’un des modèles qui continuera de bénéficier de la motorisation thermique préservée par Stellantis, alliant économie d’usage et praticité familiale.

Un nouveau moteur diesel en préparation ?

Selon des informations rapportées par Les Echos, Stellantis pourrait aller encore plus loin en développant un nouveau moteur diesel de plus petite cylindrée, destiné aussi bien aux voitures particulières qu’aux utilitaires.

Ce bloc serait une évolution du 1.5 BlueHDi, conçu pour répondre aux exigences des normes Euro 7 tout en conservant les avantages du diesel en matière de consommation et de longévité.

Par ailleurs, le moteur 2.2 Multijet pourrait voir sa durée de vie prolongée, notamment pour les modèles premium comme l’Alfa Romeo Stelvio, où il reste très demandé.

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Un impact positif sur l’emploi et l’industrie automobile

Au-delà de l’enjeu technologique et commercial, cette décision de Stellantis est une excellente nouvelle pour les travailleurs de l’usine de Metz-Trémery. En maintenant la production des moteurs diesel, le groupe garantit plusieurs années d’activité supplémentaires, à un moment où les suppressions d’emplois liées à la transition électrique suscitent des inquiétudes dans l’industrie automobile.

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Actuellement, les moteurs diesel M2, M3 et M4 produits sur ce site ne suffisent pas à maintenir l’usine à plein régime. Avec cette relance de la production, Stellantis offre une perspective plus stable à ses employés, tout en continuant à développer des alternatives électrifiées.

Chaîne de production des moteurs diesel destinés aux modèles Citroën dans l'usine Stellantis, avec des ouvriers travaillant sur l'assemblage
La chaîne de montage des moteurs diesel à l’usine Stellantis: ici s’assemblent les blocs BlueHDi qui équiperont encore les Citroën dans les années à venir, suite au revirement stratégique du groupe.

Carlos Tavares parti, un changement de cap assumé

La décision de prolonger la vie des moteurs diesel intervient peu après le départ de Carlos Tavares de la direction de Stellantis. Si l’ancien PDG était un fervent défenseur de l’électrification, la nouvelle direction semble adopter une approche plus pragmatique, combinant l’électrique et le thermique pour répondre aux réalités du marché.

Avec ce revirement, Stellantis redonne une chance aux motorisations diesel, en misant sur leur modernisation et sur une demande qui reste forte dans certains segments. Reste à voir si cette stratégie permettra au groupe de mieux naviguer dans la transition énergétique tout en conservant sa compétitivité face aux nouvelles contraintes écologiques et aux évolutions du marché automobile.

Maxime Lefèvre
Maxime Lefèvre
Journaliste spécialisé dans les essais automobiles et les innovations, Maxime est un véritable passionné de voitures de sport et de compétition. Depuis son plus jeune âge, il est fasciné par la mécanique et les sensations fortes offertes par les moteurs puissants. Expert en véhicules sportifs, Maxime parcourt les routes pour tester les performances des dernières voitures et explorer les technologies de pointe. Ses articles captivants guident les lecteurs à travers l’univers des sports automobiles et les révolutions qui façonnent l’avenir de la mobilité.

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