Alors que les États-Unis tentent d’accélérer la transition vers des véhicules plus propres, un groupe de sénateurs républicains propose de supprimer les aides aux voitures électriques et d’ajouter une nouvelle taxe de 1 000 dollars sur chaque VE vendu. Leur argument ? Les véhicules électriques ne payent pas la taxe sur les carburants et seraient responsables d’une usure excessive des routes.
Pourtant, cette initiative soulève une contradiction majeure : alors que les véhicules électriques sont pointés du doigt, les SUV et pick-up thermiques, bien plus lourds et polluants, restent exemptés de toute taxe spécifique.
Un projet de loi qui pénalise les voitures propres
Deux propositions ont été déposées par des sénateurs républicains :
- Supprimer le crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars pour les véhicules électriques neufs, ainsi que celui de 4 000 dollars pour les modèles d’occasion.
- Introduire une taxe de 1 000 dollars sur chaque VE vendu, sous prétexte qu’ils n’apportent pas de contribution à la taxe sur les carburants, qui finance les infrastructures routières.
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Derrière cette mesure, on retrouve une volonté politique claire de freiner l’adoption des voitures électriques, alors que les États-Unis sont déjà en retard sur l’électrification par rapport à l’Europe et à la Chine.
L’argument du poids : une excuse bancale face aux SUV thermiques
Les Républicains justifient cette taxe en affirmant que les voitures électriques, plus lourdes que les thermiques, abîmeraient davantage les routes. Si cet argument peut sembler logique en surface, il ignore une réalité évidente :
- Les SUV et pick-up essence ou diesel représentent plus de 75 % des ventes de véhicules aux États-Unis et sont parfois plus lourds que des VE.
- Le Ford F-150, best-seller aux États-Unis, dépasse les 2,5 tonnes en version thermique, soit un poids similaire à celui d’un Tesla Model X.
- Certains pick-up dépassent largement les 3 tonnes, notamment les modèles HD (Heavy Duty) vendus pour le travail… mais aussi largement utilisés comme véhicules personnels.
Si l’objectif est vraiment de taxer les véhicules lourds qui usent les routes, pourquoi ne pas imposer également une taxe sur ces 4×4 et pick-up thermiques ?
Un coup de frein à l’électrification, au bénéfice des pétroliers
Cette proposition de loi arrive alors que les constructeurs américains ont investi des milliards dans l’électrique. Ford, General Motors et Tesla comptent sur les aides fédérales pour rendre leurs VE compétitifs face aux modèles chinois et européens.
Mais cette politique s’aligne parfaitement avec les intérêts de l’industrie pétrolière, un secteur étroitement lié aux Républicains. En freinant l’adoption des VE, on maintient la dépendance aux carburants fossiles et on protège les profits des compagnies pétrolières.
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Une bataille politique aux conséquences environnementales
Cette mesure montre que la lutte contre le réchauffement climatique reste un sujet secondaire pour une partie de la classe politique américaine. Alors que l’Europe et la Chine accélèrent sur l’électrification, les États-Unis risquent de rester à la traîne, bloqués par des décisions purement idéologiques.
Si cette loi passe, elle pourrait ralentir l’adoption des véhicules électriques, augmenter les émissions de CO₂ et affaiblir la position des constructeurs américains face à la concurrence étrangère.
Taxer les voitures électriques tout en laissant les énormes 4×4 thermiques intacts : un non-sens écologique et économique ? Il semble que pour certains sénateurs, la réponse soit oui.