Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré, à l’issue d’un sommet des dirigeants européens, que les amendes pourraient limiter la capacité des entreprises à investir dans l’électrification de leurs produits.
M. Scholz, qui doit faire face à des élections anticipées en février, a précisé que si les fabricants lançaient de nouveaux modèles électriques, les consommateurs ne pouvaient pas être contraints de les acheter. « Je pense que la bonne chose à faire n’est pas d’imposer des amendes, mais d’examiner comment le faire. Ce n’est pas simple, mais j’ai eu des discussions approfondies et je pense qu’un moyen [de résoudre le problème] sera trouvé », a déclaré M. Scholz.
Le chancelier allemand a également déclaré que d’autres dirigeants européens avaient approuvé son idée de discuter du problème lors du prochain sommet de l’UE en mars.
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Parmi eux figurent les premiers ministres d’Italie et de République tchèque, deux grands pays constructeurs automobiles, qui ont également prévu d’exhorter Mme Von der Leyen à supprimer les amendes imposées aux constructeurs qui ne respectent pas les objectifs en matière de CO2, ont indiqué des diplomates européens qui ont préféré garder l’anonymat.
En fait, cette position a été soutenue par une nouvelle initiative de la Commission européenne, appelée « Dialogue stratégique sur l’avenir de l’industrie automobile ». Cette initiative, lancée par la présidente Ursula von der Leyen, vise à réunir les entreprises et les syndicats afin d’élaborer des propositions visant à renforcer le secteur. Mme Von der Leyen a déclaré que ces discussions « garantiront que l’avenir de l’automobile reste fermement ancré en Europe ».
Cependant, le problème n’est pas seulement technique, mais aussi économique. Selon les estimations de l’industrie, les constructeurs automobiles pourraient se voir infliger des amendes allant jusqu’à 15 milliards d’euros s’ils ne respectent pas les limites d’émissions.
Le groupe Volkswagen, premier constructeur automobile européen, serait le plus touché. Les amendes arriveraient à un moment critique pour l’industrie, qui est déjà confrontée à des vicissitudes telles que la baisse de la demande, la concurrence croissante des constructeurs chinois et des ventes de véhicules électriques plus faibles que prévu.
La France, tout en ne préconisant pas un assouplissement des objectifs en matière d’émissions de CO2, s’est également montrée favorable à la recherche de solutions pour éviter les pénalités l’année prochaine. Lors d’une récente réunion des ministres de l’UE, Agnès Pannier-Runacher, ministre française du climat, a expliqué : « La réalité à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui n’est pas celle à laquelle nous étions préparés au départ ».
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Le débat sur les sanctions a divisé les États membres. Des pays comme l’Autriche, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie ont appelé l’UE à reconsidérer ses politiques, tandis que d’autres, comme la Suède, où les voitures électriques représentent déjà la majorité des nouvelles immatriculations, préconisent de maintenir les amendes pour garantir la réalisation des objectifs climatiques.
Cette tension est sous-tendue par le risque de fermetures d’usines et de pertes d’emplois, des menaces que l’industrie n’hésite pas à souligner. Les constructeurs avertissent que les sanctions, combinées à la complexité de la transition vers les véhicules électriques, pourraient porter un coup sévère à l’industrie à un moment où elle devrait consolider sa position de leader mondial en matière d’électrification.
La discussion sur l’avenir de ces mesures reprendra en mars, lorsque les dirigeants de l’UE examineront les résultats du dialogue stratégique.