Les défis techniques et scientifiques
Malgré ses avantages environnementaux, le développement des moteurs à hydrogène a longtemps été entravé par des défis techniques et scientifiques. Parmi les principaux obstacles figurent la production, le stockage et la distribution de l’hydrogène.
L’hydrogène peut être produit de plusieurs manières, notamment par électrolyse de l’eau, reformage du gaz naturel et gazéification de la biomasse. Cependant, la production d’hydrogène à grande échelle de manière rentable et durable reste un défi. La méthode la plus courante, le reformage du gaz naturel, est elle-même polluante, tandis que l’électrolyse nécessite de grandes quantités d’énergie électrique, qui doit être renouvelable pour que le processus soit véritablement écologique.
Le stockage de l’hydrogène est un autre défi majeur. L’hydrogène a une densité énergétique élevée par unité de poids, mais une densité volumétrique faible, ce qui signifie qu’il occupe beaucoup d’espace. Il peut être stocké sous forme gazeuse à haute pression ou sous forme liquide à des températures extrêmement basses, mais ces méthodes nécessitent des infrastructures coûteuses et complexes.
La distribution de l’hydrogène pose également des problèmes. Le réseau de distribution actuel des combustibles fossiles n’est pas adapté au transport de l’hydrogène, ce qui nécessite la construction de nouvelles infrastructures. De plus, l’hydrogène est un gaz très léger et hautement inflammable, ce qui nécessite des mesures de sécurité rigoureuses.
Ferrari s’inspire d’un moteur à hydrogène inversé
Dans ce contexte, Ferrari a fait entendre sa voix en déposant un brevet pour un moteur à combustion fonctionnant à l’hydrogène et positionné à l’envers. Pour certains, c’est de la folie, mais pour d’autres, c’est un coup de génie. Ainsi, la culasse est en bas et le vilebrequin en haut. C’est ainsi que le dernier brevet de Ferrari démontre la prédilection des marques haut de gamme pour l’hydrogène.
En février, le constructeur italien a déposé un brevet décrivant un système de propulsion hybride. L’idée est de connecter un moteur à combustion pour entraîner l’essieu arrière et un moteur électrique pour entraîner l’essieu avant. Son moteur à combustion est situé à l’envers, un aspect qui a attiré l’attention du monde entier.
Il comporte six cylindres en ligne disposés en position inversée. En revanche, la culasse avec ses arbres à cames et ses soupapes se trouve en bas, le vilebrequin en haut. Cette description est complétée par deux réservoirs d’hydrogène sphériques, situés de part et d’autre du moteur. Une autre paire se trouve sur le dessus du bloc.
Cette disposition inversée pose un problème évident àFerrari: la lubrification, et plus précisément la récupération de l’huile. Dans un moteur traditionnel, l’huile tombe dans le carter, qu’elle soit sèche ou humide. Elle est alors récupérée par les pompes à huile.
Malgré la gravité apparente de cet inconvénient, la marque propose une solution : un système de lubrification à carter sec pressurisé, avec trois pompes pour assurer une circulation optimale de l’huile dans le système. Pendant l’écoulement de l’huile, cette méthode permet de l’extraire ou de l’expulser en cas de besoin.
Ferrari laisse plusieurs questions en suspens avec son dernier brevet
Avec le brevet de ce moteur à hydrogène, elle laisse plusieurs questions en suspens. La première est de savoir pourquoi la société a décidé de présenter un moteur à hydrogène inversé et la seconde est de savoir quand ce projet sera mis sur le marché. Pour l’instant, il s’agit d’un brevet, c’est-à-dire d’une proposition sur papier qui n’est pas encore mise en œuvre.
Pour l’instant, il y a plus de spéculations que de données concrètes. Cependant, il n’est pas exclu que Ferrari décide de lancer ce modèle à un moment ou à un autre. Rappelons que la décarbonisation des transports est imminente et que toutes les alternatives aux carburants fossiles doivent être explorées.
Que ce soit avec ce design ou un autre, il est clair que Ferrari a le moteur à hydrogène dans ses plans. Une preuve supplémentaire que l’hydrogène est en train de s’imposer dans l’industrie, même s’il existe des éléments prêts à le détrôner, comme le moteur à air comprimé.