À l’orée de l’année 2018, il est plus que jamais temps de faire le point sur 2017. Comme nous l’avons vu, ce fut un millésime remarquable pour l’automobile en France. Mais certains constructeurs ont particulièrement su tirer leur épingle du jeu. C’est notamment le cas de Dacia, avec sa Sandero.
La Dacia Sandero a régné sur 2017
Le low-cost et le hard-discount se sont invités dans tous les domaines de la vie courante. Alimentation, compagnies aériennes, achats sur Internet… et monde de l’automobile. La crise économique amorcée en 2008 semble avoir bénéficié à ce segment du marché. En effet, de nombreux consommateurs ont par prudence cherché à faire des économies. Ils se sont donc plus volontiers tournés vers des véhicules bon marché.
Or, en France, le low-cost automobile est spécialement associé à Dacia, marque roumaine du groupe Renault. À 8 000 € pour sa finition de départ, la petite Sandero s’est avérée parfaitement adaptée au marché français. Une question de budget, mais aussi de fonctionnalité et d’esthétique.
En 2017, la Dacia Sandero a été la voiture que les particuliers français ont le plus achetée. Elle vole la vedette au Peugeot 3008. Ses déclinaisons lui permettent d’occuper le terrain des citadines, berlines et SUV. Ce n’est pas une grande surprise pour les experts. C’est cependant un fait révélateur de l’état d’esprit des automobilistes en France.
Que faut-il conclure des chiffres ?
Le succès de la Dacia Sandero démontre que l’on peut produire des engins de qualité à des coûts assez faibles. Il se disait que la marge du constructeur était assez restreinte, ce dernier devant faire le pari de la quantité, du volume. Le défi aura donc été relevé. D’autant plus qu’en réalité le bénéfice du fabricant sur une Sandero serait de 10 %, contre une moyenne de 6 % pour l’ensemble du parc neuf. En parallèle, les remises choc proposées sur des voitures premium par les mandataires se fournissant dans toute l’Europe n’ont pas entamé la cote des Dacia dont le prix n’est quasiment pas négociable. Axel de Tarlé nous en parle :
En outre, à l’approche des robotaxis, l’heure est à la surenchère en matière d’électronique et d’équipements de confort. Or, les ventes de Dacia auprès des particuliers mettent au jour une certaine méfiance vis-à-vis d’une trop grande sophistication. La Sandero est dans l’air du temps par ses lignes, mais elle très simple pour le reste. Le groupe Renault reprend dans sa fabrication des éléments robustes qui ont depuis longtemps fait leurs preuves. Et cette assurance met en confiance les usagers qui n’ont pas envie d’aller en terre inconnue.
Sans Dacia, le groupe Renault aurait de véritables difficultés en France et ailleurs. De fait, ce low-cost fonctionne également très bien dans tous les pays émergents. Aussi, en tant qu’observateurs, nous ne pouvons qu’être étonnés de l’absence de véritables concurrents sur ce créneau. Mais c’est que tous ceux qui ont essayé d’imiter ces usines roumaines n’y ont guère réussi. Pour l’instant du moins. L’allemand VW en est un bon exemple.