En 2015, il existait déjà plus de 360 taxes et impôts en France. Depuis, ce total n’a cessé de s’accroître. En effet, dans tous les domaines désormais, l’État utilise la fiscalité pour influencer les comportements. L’automobile et l’écologie ne sont pas exemptes de ses décisions, lesquelles sont annuelles. Faisons donc le point sur l’année à venir : 2018.
Un malus écologique plus lourd
C’est une hausse qui a été annoncée par le ministre Nicolas Hulot quant au malus écologique. Associée à la complexification du contrôle technique imposé aux véhicules, celle-ci devrait mécontenter un certain nombre d’automobilistes. Le tout prend place dans un « plan climat » plus vaste.
Le malus écologique – c’est sa dénomination officielle – entend toujours s’attaquer aux voitures émettant trop de CO2 aux yeux du gouvernement. Celles-ci sont en effet considérées comme étant trop polluantes. Le seuil limite a été abaissé pour concerner davantage d’autos. Ce ne seront plus 127 g de CO2, mais 120 pour 1 km. C’est la loi de finances 2018 adoptée le 21 décembre dernier qui a opéré tous ces changements.
Le malus minimal sera de 50 €, contre 10 500 désormais pour les bolides émettant plus de 185 g. Pour 150 g/km, on devait s’acquitter de 1 373 € en 2017. En 2018, ce sera… 2 300 ! Il faut bien garder à l’esprit que la moyenne européenne est aujourd’hui à 130 g. Pour certaines Dacia (modèle Duster), le malus pourrait avoisiner les 10 % du prix de vente !
Une vidéo nous rappelle que nous pouvions déjà entendre le même refrain il y a un an :
Le malus écologique pour le neuf a donné l’idée de créer une surtaxe pour l’occasion. Cette dernière s’appliquera à tous les achats en seconde main de voitures ayant une puissance supérieure à 10 chevaux fiscaux. Cette surtaxe commencera à 100 € et culminera à 1 000 € pour 15 CV au moins. D’après L’Argus, cette taxation supplémentaire devrait concerner 9 % des ventes d’occasion, soit près de 180 000 d’autos. Les recettes supplémentaires pour l’État seront donc au minimum de 18 millions d’euros, mais plus probablement de 90 millions environ.
Une autre taxe a été créée pour les sportives dépassant les 36 CV. Celle-ci pourra atteindre les 8 000 €. Son but est d’équilibrer l’abolition de l’ISF tel qu’il existait jusqu’à présent. Seul un classement « collection » pourra permettre à un véhicule d’en être exonéré.
Des primes à la casse et de conversion étendues
Les trois mesures évoquées supra qui correspondront à autant de pouvoir d’achat de perdu pour les Français sont accompagnées d’autres mauvaises nouvelles. D’après Le Lynx, les primes d’assurance auto augmenteront de 2 ou 3 % en 2018. Pareillement, la taxe sur le diesel va au 1er janvier être augmentée de 10 %. L’essence subira également une légère hausse. Les amendes pour stationnement sont elles aussi appelées à croître. Les autoroutes vont quant à elles monter leurs tarifs de 1,5 à 2 %. Heureusement, quelques incitations positives permettent de noircir un peu moins le tableau, même si leurs montants ne compenseront pas l’alourdissement de la fiscalité automobile.
En parallèle de la généralisation du malus écologique, la décision d’élargir les primes de conversion a été prise pour influencer davantage le comportement des Français. Cette prime de conversion doit pousser les détenteurs de vieux véhicules polluants à s’en défaire pour des automobiles neuves plus propres.
La prime à la casse concernera les moteurs Diesel antérieurs à 2001. Elle sera de plus étendue aux automobiles à essence plus vieilles que 1997, mais aussi aux voitures d’occasion disposant de la vignette Crit’air 0, 1 ou 2 (avec des rejets inférieurs à 130 g de CO2/km). Son montant restera assez faible, devant être compris entre 500 et 1 000 €. On est donc largement en dessous des sommes représentées par le malus écologique. Mieux lotis, les foyers non imposables pourront obtenir jusqu’à 2 000 €, voire 2 500 pour l’acquisition d’une voiture électrique.