Incroyable, mais vrai. Du moins pour l’instant ! Alors que les automobilistes pestent contre l’annonce d’un durcissement des normes du contrôle technique, les habitants d’Ouessant pensaient pouvoir rester à l’abri. Mais pour combien de temps ?
La particularité de l’île d’Ouessant
Oui, la République une et indivisible née de la Révolution française qui a prospéré sur la fin des privilèges en admet tout de même quelques-uns ! Pour ce qui est de l’automobile, c’est en tout cas la situation paradoxale de l’île d’Ouessant, pourtant toute proche de la terre ferme métropolitaine. Voici un petit aperçu de ce terroir incomparable :
Au large de la rade de Brest, Ouessant, ce n’est que 862 habitants pour 15,58 km². La démographie locale est en berne. Mais c’est une destination touristique à ne pas manquer. On connaît davantage l’île pour sa race de moutons que pour son exemption en matière de contrôle technique ! Cependant, lorsqu’en 1992 ce dernier est devenu obligatoire en France, l’îlot est resté en marge de l’application de la loi. Les accidents de la route n’en sont pas plus nombreux pour autant. Au contraire, il n’y en a eu aucun depuis 2009 !
Pour l’instant, le seul hic est que l’île ne comporte qu’un seul garage auto et, logiquement, aucun centre de contrôle technique. Mais cela ne saurait tarder : on annonce l’arrivée d’un investisseur en la matière dans le courant de l’été 2018.
Vers l’abolition d’un privilège ?
Les quelques centaines d’insulaires d’Ouessant font grise mine après l’annonce d’Ivan Bouchier d’étendre l’obligation du contrôle technique à l’île. Ce n’est autre que le sous-préfet de Brest, qui a fait de cette uniformisation du droit son cheval de bataille depuis son arrivée. Il trouve cette dérogation injuste et illégale par rapport à la situation du reste de l’Hexagone.
Près de 400 véhicules seraient concernés par ce changement légal. Devant la colère des riverains, la préfecture emploie une stratégie progressive. C’est avec un minimum de tolérance que le privilège ouessantin sera aboli. En effet, alors qu’un nouveau contrôle technique drastique doit arriver en France, l’île d’Ouessant ne sera concernée que par l’ancien. Les éléments contrôlés sur les voitures seraient de l’ordre de 100 plutôt que 400. N’en déplaise aux militants écologistes, la pollution des automobiles concernées ne sera pas contrôlée ! Mais il ne s’agit vraisemblablement que d’une étape pour passer, dans quelques années, au droit commun. Pas dupes pour deux sous, les Ouessantins continuent de manifester leur désaccord et leur mécontentement.